Hors norme, l’édito d’Avraham Azoulay ( LPH New)

Trois sujets prioritaires nous préoccupent en ce moment : le vaccin, l’économie et les élections. En ce qui concerne la paix avec le monde arabe, nous nous y sommes déjà habitués, eux aussi… Nous sommes le peuple de la mémoire, mais sélective. Pour les Israéliens, Dubaï signifie déjà duty free et hôtels de luxe à bon marché.

Avraham Azoulay; Photo Paul Zerah

En attendant, le Covid change de visage, comme nous lorsque nous entendons ce qui se passe en Angleterre, puis déjà en Italie, et bientôt…

Rappelez-vous, l’année dernière, en février, lorsque nous parlions, en observateurs et analystes détachés, de Milan et du Covid qui sévissait. Nous nous croyions à l’abri, sans penser que l’Europe était à nos portes. À quelques heures d’avion, quelques minutes de virus.

Alors que le Covid nous semblait sur le point d’être maîtrisable, presque familier, voilà qu’il redevient hors contrôle. Refusant de passer son chemin et de nous oublier, il a décidé de muter, de sévir, d’intensifier la guerre. Il vient nous rappeler une grande leçon : nous ne maîtrisons rien en ce monde, et surtout pas notre langue, qui crie toujours trop vite victoire, sûre d’elle et de son pouvoir à la fois démesuré et parfois si limité !

Nos yeux sont rivés sur l’épaule de Bibi, sur cette aiguille qui s’enfonce dans sa chair et sur son sourire à la Harisson Ford qui ne laisse transparaître ni peur ni douleur. Rien ne l’ébranle : ni le virus, ni la justice, ni la politique, ni Erdogan –et encore moins Gideon Saar. Un véritable « homme de fer » !

Chose incroyable : en quelques mois, la droite israélienne est passée de 30 à 60 mandats ! En effet, en cumulant les voix du Likoud avec celles du dernier sorti des rangs, Saar, et celles de l’ancien disciple, Bennett, on dépasse les 60 mandats. Ajoutons à cela une pincée de Shas et un peu de piment de Yahadout HaTorah, et nous approchons les 80 mandats sur 120. Du jamais vu ! Il semble possible, en se mettant d’accord, de réformer la justice, d’annexer, de construire à tout va, de laisser Tsahal vaincre et même en finir avec certaines menaces, sans même demander la permission de Gantz ni consulter Ashkenazy.

Hélas non. La politique, comme le Covid, sont classés « hors contrôle ». Ni la raison ni l’émotion n’ont la moindre influence sur ces domaines interdits au grand public.

Une réflexion sur Gideon ! S’il y a une chose que Gideon Saar a prouvé au cours des deux dernières semaines, depuis qu’il a quitté le Likoud et formé un nouveau parti, ce sont ses capacités impressionnantes et inconnues jusqu’alors, de maitrise du système politique. A la façon »Gambit », Il a su initier, planifier et surprendre. Lorsque Saar s’est retiré, il a prononcé un discours cinglant contre Netanyahu. Depuis qu’il a rajouté Yifat Shasha Bitton , il semblait avoir gaspillé toutes ses munitions au tout début de la campagne. Autour de lui, on annonçait qu’il y aurait beaucoup plus de surprises et très variées. L’ajout de Zeev Elkin prouve qu’ils avaient raison.

Alors que fait-on ? Comme d’habitude : nous allons observer,et nous laisser encore et encore surprendre par Netanyahou, le magicien d’Oz. Nous sommes repartis, une quatrieme fois en deux ans, direction les urnes ainsi que pour le troisième confinement qui ne semble pas vouloir nous épargner, malgré la course à la vaccination.

Peu importe, c’est ainsi que nous vivons dans ce pays qui, entre Fauda et Shtisel, ne distingue pas toujours la réalité de ses fictions. C’est ce qui fait le charme d’Israël, et qui explique le regard intrigué que le monde porte sur notre quotidien hors-norme.

Bibi, MA ATA OMER [ Qu’est ce que tu en dis ] ?

Avraham Azoulay                                                                                                        lPH new

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