Sarah Cattan. La vie de Mila

Mila. Charlie. Mila. Charlie. Mila. Procès Charlie. Menaces. Attentats. Blasphème. Islam. Blasphème. Des mots qui reviennent et nous hantent : le procès dit des attentats de janvier 2015 ravive des plaies toujours profondes. Mila, chacun se souvient de cette toute jeune lycéenne harcelée et menacée de viol jusque mort s’en suive, parce qu’elle … aurait … blasphémé.

Les menaces de mort de janvier et à la diffusion des coordonnées de Mila, s’ils constituent désormais une affaire en cours, ont montré au monde comment un Etat n’avait pas su protéger son enfant, la mettant, elle, en sécurité en la déscolarisant, seule manière de la protéger : trois adolescents furent mis en examen en février et juin, et les investigations se poursuivent dans le cadre d’une information judiciaire, dixit le Parquet de Vienne.

On s’en souvient comme si c’était hier : cette affaire qui interrogeait sur la question de l’enseignement de la liberté d’expression et de la laïcité dans l’Education nationale. On écartait la victime. Pouvait-on s’en tenir à ça sans en tirer un amer constat d’échec. Cette affaire qui avait divisé au sein même du gouvernement. Cette Garde des Sceaux pour qui le message de Mila était une insulte à la religion.

Mila donc mise en sécurité.

Mais Mila reconnue à Malte, cet été, au cours d’un voyage linguistique sur l’île, et à nouveau menacée de mort : le jeune homme de nationalité algérienne vivant en France avait été aussitôt jugé et condamné à Malte. Une peine de prison avec sursis.

Ce sera donc toujours celle-là, la vie de Mila ? Ce mercredi, un autre personnage a été interpellé après avoir posté en septembre sur internet plusieurs vidéos particulièrement inquiétantes à l’adresse de Mila mais encore de sa mère. Le Point, qui a sorti l’info, cite une vidéo sur laquelle apparaît un individu muni d’une feuille de boucher, mimant un égorgement, video assortie de menaces explicitement adressées aux deux femmes.

L’individu a été placé en garde puis déféré au parquet d’Auch dès le lendemain jeudi en vue d’une comparution immédiate pour menaces de mort réitérées. Le voilà condamné à trois ans de prison dont un an et demi ferme, avec mandat de dépôt. Le voilà donc écroué dès l’audience levée.

A noter : la peine prononcée est le double de celle demandée par le Parquet qui se serait satisfait de 18 mois de prison dont la moitié avec sursis probatoire, avec mandat de dépôt.

Cette comparution immédiate, accompagnée d’une réponse forte avec une peine plus sévère que les réquisitions font espérer à l’avocat de Mila un coup d’arrêt : C’est une façon de tenir en respect et d’empêcher des personnes qui pourraient à leur tour intimider selon les mêmes procédés. Je pense que c’est un premier soulagement – un bien mince soulagement – parce que la vie continue chaque jour durant pour Mila et sa famille, l’affaire d’une claustration permanente et d’une crainte, celle d’être attaquées, violentées à n’importe quel moment. Mais c’est déjà ça.

Sources: Le Point. francebleu.fr

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5 Comments

  1. Il faut surtout que cela soit largement diffusé, que la peine prononcée par le tribunal d’Auch soit connue de tous.
    Sans cela, la crainte d’une condamnation n’existera pas et le calvaire de Mila et sa famille continuera.

    Par contre ce qui me gêne est que l’on continue à parler de… blasphème alors que ce délit n’existe plus officiellement chez nous depuis la loi de 1881, qui plus est avec la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et l’Etat qui en remet une couche !
    Le blasphème est une notion religieuse, alors pourquoi dans un état laïque comme le nôtre continue t-on à parler de droit au blasphème ?!!! Ça me paraît antinomique, mieux ça légitime presque de fait son existence.
    Richard Malka lui-même en a parlé, ce qui m’a beaucoup choquée…

    • Bonjour Lydie. Welcome! Vous noterez le conditionnel et les points de suspension
      Peut-être en effet l’ironie teintée d’amertume ne ressort-elle pas suffisamment
      Oui il faut faire savoir
      Bien cordialement

    • Bonjour,
      On les a pas beaucoup vu cette fois ci les nichons des femens,
      ni ceux des mouvements féministes,pour la petite Mila !!!!!!
      Ni même ceux d’hidalgo d’ailleurs ,
      mais là depuis quelques jours on la voit ,poser comme une dinde,
      celle qui a été élue avec moins de 16% des inscrits présenter ces vœux à la communauté juive,
      Quelle misère !

  2. Vous savez Sarah, je ne parlais jamais de racisme, mais toujours de xénophobie, puisque les races différentes n’existant pas chez les humains, le terme de racisme n’a pas lieu d’être… Tout comme j’ai résisté des années en refusant d’accorder au pluriel les abréviations (prof, math, photo, etc). Je suis une puriste rebelle !
    Et puis, à force de voir les gens commettre ces erreurs, j’avoue parfois ” moutonner ” pour ne pas paraître être moi-même la fautive ! Je suis faible parfois… 😉
    Par contre pour le blasphème… je n’ai pas encore mis le genou à terre… ^^

    • Je vous suis sur tous ces points. Et concède lâcher parfois, ce qui est grand tort. Mieux vaut paraître la fautive: là encore, vous avez raison. Et pour le blasphème, donc, je vous suis à 100%, si ce n’est que le “mot” revient bien puisqu’il est encore accepté pour ester: djihad judiciaire… Mais nous vaincrons.

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