René Seror. Hezbollah et Echec élyséen

Le Hezbollah “ne doit pas se croire plus fort qu’il ne l’est”


Pendant que nous célébrions le début de Yom Kippour, le Président  français se décidait à dénoncer la trahison collective des dirigeants libanais.
Une fois n’est pas coutume, je comprends le dépit du président.
Il y a un mois, il était dans le défi,
Sa visite à Beyrouth?
Quel panache!  
Prenant un bain de foule,
Promettant  l’aide internationale.
Exigeant un nouveau gouvernement sous 15 jours,
Houspillant les chefs politiques corrompus.
Sur le coup, ils n’ont pas dit non!
Après, ce fut peut-être,
Puis les chiites ont posé leurs conditions: contrôle des finances,
Les palabres se sont enlisés,
Et le Premier Ministre pressenti a jeté l’éponge.

Echec du forcing élyséen


Il ne faut pas oublier, que donner un ultimatum, c’est faire un pari osé!
Le repousser c’est déjà un aveu.
Pour être crédible, il faut un gros bâton à la main.
Hélas, la France n’a que sa bonne volonté à offrir.

Le Roi est nu


S’en prenant au Hezbollah, Macron dit:
– on ne peut pas être une armée en guerre contre Israël,
-Une milice déchaînée contre la Syrie,
-Et un parti respectable au Liban.
Joli réquisitoire, incomplet.
Le Hezbollah n’a jamais renié le terrorisme.  
Avec  les djihâdistes, bien malin qui dira s’ils les combattaient ou s’ils leur étaient associés.
Le Hezbollah a toujours obéi aux ordres de Téhéran.
Les otages français au Liban, c’était le Hezbollah, toujours aux ordres de l’Iran.
L’Iran a chassé la France du Liban, et l’Iran n’a pas souhaité qu’elle revienne.
40 ans après, le Hezbollah est un Etat dans l’Etat libanais, qu’il a noyauté de haut en bas,
C’est une mafia puissante et le président français le sait bien,
qui parle d’un système de terreur.
Quand il dit que le Hezbollah ne doit pas se croire plus fort qu’il ne l’est,
On se dit que voilà une mise en garde qui n’empêchera pas Nasrallah de dormir.
Il est déjà sous la menace des israéliens,
Et du coup, on réalise que c’est sans doute la diplomatie française qui se croit plus forte qu’elle n’est.


Le passé devrait rendre la France modeste, sinon prudente.
Le Hezbollah a fait des otages au Liban.
Il a aussi fait des morts et des blessés à Paris.
Aux Galeries Lafayette et au Printemps Haussman,
Dans la Galerie Point Chaud des Champs-Elysées et celle du Claridge.
A la FNAC des Halles,
et chez Gibert Jeune,
A la poste de l’Hôtel de Ville,
A la cafétéria Casino,
Au Pub Marbeuf
Dans le TGV Paris-Lyon
Et aussi chez Tati, rue de Rennes.
Tout ça, entre décembre 85 et septembre 86.
14 morts et 250 blessés!
Il était temps de nommer le mal par son nom.

Attentat de la Rue de Rennes 17 septembre 1986
Attentat Galeries Lafayette. 7 décembre 1985

© René Seror

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3 Comments

  1. On se demande si Macron est naïf ou Machiavel.
    Il ne peut tout de même pas ignorer (ce n’est d’ailleurs pas mentionné dans l’article) les 58 soldats français tués à Beyrouth en 1983 (et 240 américains…) par camions suicide dont les instigateurs n’étaient pas loin du Hezbollah actuel.
    Il devrait parler plus souvent à Le Drian auquel on ne la fait pas.
    Le Liban est foutu. Inutile de s’approcher, rien à y faire.
    Et si faute il y a elle est aux libanais. Ils ont le pays qu’ils méritent.

  2. La France est tout aussi foutue : c’est à la fois une démocrature et une gigantesque zone de non droit en voie de libanisation. Peut-on dire que les Français ont le pays qu’ils méritent ?

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