Pierre Saba. Le Président français et … le Liban

Après s’être mis en scène en Jupiter, en pilote de ligne en uniforme moulant, en organisateur de rave party dans la cour de l’Elysée, maintenant Emmanuel Macron joue à sauver le monde.
Le problème c’est que ni Beyrouth, ni les libanais n’ont besoin que leurs autorités perdent du temps à accueillir et protéger un chef d’état venu se lustrer l’ego en se faisant le charognard du malheur d’autrui. Le voir en goguette dans Beyrouth dévasté, distribuant des leçons de morale est juste hallucinant de bêtise.


Que la France compatisse aux malheurs du Liban et lui tende la main s’entend parfaitement. Que le président de la République s’y précipite, tous micros et caméras ouverts et prenne la parole de façon assez offensante et méprisante n’était sans doute pas nécessaire.
Mais là où le ridicule est à son comble, c’est quand on se demande de quels succès et quelles réussites l’homme peut-il se targuer pour se comporter comme s’il était l’arbitre des élégances du monde libre ? Cet homme continue à creuser les inégalités, accentue les fractures de notre société, s’attaque à notre modèle social, échoue économiquement et politiquement. La France va de crises en crises. Après les Gilets jaunes, la gestion désastreuse des masques comme des tests a montré aux Français que leur pays était non seulement en déclin mais également mal géré autant politiquement qu’administrativement.

La France souffre, la démocratie y est bien malade, la République, fragilisée et personne ne sait où le pays va, il doute même de ce qu’il est. Avec juste un peu de bon sens, on évite ce type de comportement aussi ridicule et inadapté, surtout quand on est un responsable politique aussi décrié et peu convaincant dans ses fonctions.  Il est à la tête d’un gouvernement, incapable d’assurer la sécurité de ses policiers, ce qui indique le degré de menace qui plane sur la population. Quand on est incapable de rétablir l’autorité et que l’on cède à la pression de caïds comme les Traoré, bref quand on vit à plat ventre chez soi et que l’on ne réprime que les gilets jaunes pour se coucher devant la violence des quartiers, on évite de se poser en mâle dominant à l’International.
En France, les attaques politiques des racialistes, islamistes et communautaristes ne sont pas combattues et le processus qui a détruit le Liban, le fait que l’appartenance ethnique et religieuse passe avant la Nation, est exactement le modèle que les adversaires de la République veulent imposer chez nous. 
Au Liban, on sert d’abord sa famille, ensuite son clan, ensuite sa religion ou son ethnie et éventuellement le pays. En République, l’ordre des devoirs est inversé, on sert d’abord son pays ensuite son parti, ensuite son courant d’idée… On part d’abord de l’intérêt général car cela assure une meilleure protection des intérêts particuliers. Autrement dit, si vous voulez avoir une politique de santé qui prenne en charge les problèmes de chacun d’entre nous, mieux vaut disposer d’une sécurité sociale que de vivre dans un pays riche où tout fonctionne selon des assurances personnelles. Dans le premier cas riches et pauvres seront bien soignés, dans le second, seuls les riches s’en sortiront. Et les fondations de milliardaires ne corrigeront cette loi que de manière trop marginale pour être signifiante. Notre système de sécurité sociale repose sur la solidarité nationale, l’idée que nous somme un peuple réuni par une vision commune de notre histoire, capable d’agir ensemble au présent et de porter des projets pour son avenir. Alors que dans la logique multiculturaliste, les groupes ethniques ou religieux sont en concurrence et se combattent pour savoir quel groupe sera dominant et s’attribuera la plus grosse part du gâteau.
L’idéologie multiculturaliste, c’est une façon plus sexy de vendre la libanisation de notre pays. Avec à la clé : pauvreté, difficultés de développement, corruption, absence de réelle souveraineté, communautarisme violent et destructeur, souveraineté rabougrie et avenir plombé.
Le Liban a un genou à terre et on va pouvoir compter sur le Hezbollah et les diverses milices religieuses, ethniques ou familiales pour tenter de l’achever en se payant sur la bête. La situation est d’une tristesse sans nom, mais Emmanuel Macron ne sera d’aucune aide pour le Pays du Cèdre. Il ferait mieux de se consacrer à éviter la libanisation de notre société. Mais pour cela il faudrait qu’il arrête d’être fasciné par son nombril et apprenne à servir autre chose que sa propre image.
Le Liban aurait pu l’instruire mais ce beau pays ne sert que de fond d’écran à la gloire qu’il ne cesse de poursuivre et qui le fuit avec la même constance.

Pour info: Ce texte a été écrit par Pierre Saba le 7 août.

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*