” Dans cette flasque vous avez pas loin d’un milliard de virus “

C’est dans un tout petit laboratoire que la société Valneva, spécialisée dans la production de vaccins, travaille activement à contrer le Covid-19. Son projet quasiment terminé va pouvoir entrer dans une phase de tests.

Dans la flasque que porte cet opérateur de la biotech nantaise Valneva, le coronavirus (SARS-CoV-2), COVID-19, a été répliqué des milliards de fois. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

Près de 200 laboratoires dans le monde se sont lancés dans la recherche d’un vaccin contre le Covid-19. Des géants de l’industrie pharmaceutique comme Sanofi, Pfizer ou encore AstraZeneca, mais aussi des plus petits, des “biotechs”. C’est le cas notamment de Valneva, une entreprise de 500 personnes basée à Nantes et spécialisée dans la production de vaccins. Ses dirigeants ont accepté d’ouvrir la porte de leur labo à franceinfo.

Cultiver le virus pour le désactiver

Ce qui frappe en arrivant, c’est qu’ici ça ne fourmille pas de scientifiques en blouse blanche. Tout se passe dans un tout petit laboratoire, une pièce de quelques mètres carrés, hyper sécurisée. C’est dans cette petite pièce qu’on cherche un vaccin contre le Covid-19. Un scientifique s’affaire sur une bouteille en plastique. On pourrait croire que c’est une bouteille d’eau, mais pas du tout. C’est une flasque où se trouvent ” pas loin d’un milliard de virus “, prévient Fabien Perugi, l’un des responsables de la recherche. Car pour travailler sur le virus, il faut d’abord le cultiver. ” Le virus est dans une solution, nous montre le scientifique. On prend ce virus, on le met sur les cellules et deux ou trois jours après, on récupère le virus qui a été multiplié par des milliards “, explique-t-il.

Grâce à un processus chimique, les scientifiques tuent le virus pour travailler sur un virus inactif. ” Il va juste rester l’enveloppe du virus qui va servir au système immunitaire à la reconnaissance de ce virus et à générer les anticorps qui vont protéger le vacciné. Mais il n’y aura plus l’intérieur, la machine qui fait que ce virus va pouvoir se répliquer “, poursuit Fabien Perugi.

Commercialiser un vaccin d’ici un an

Le projet de vaccin de la biotech nantaise est quasiment terminé, il va désormais entrer dans une longue phase de tests, sur les animaux et sur les humains. L’entreprise espère le commercialiser dans un an, mais d’autres concurrents sont déjà bien plus avancés. Une situation qui n’inquiète pas Fabien Perugi. ” Ce n’est pas grave, explique-t-il, puisque de toute façon il faudra qu’il y ait au moins deux, voire trois, peut-être quatre acteurs qui produisent des vaccins.”

Il y aura de la place pour tout le monde, un seul acteur ne pourra pas satisfaire la demande globale et mondiale.                                                Fabien Perugi, responsable de recherche à Valneva                                   à franceinfo

Au total, la société aura dépensé entre 100 et 300 millions d’euros pour développer ce vaccin, ou plus exactement ce projet de vaccin, car il n’y a pas de garantie de réussite, reconnaît Franck Grimaud, directeur général de Valneva. ” C’est le jeu du développement clinique, explique-t-il. C’est-à-dire que de manière statistique, pour tout type de médicament, pour dix, il n’y en a qu’un seul qui va faire tout le parcours. “

Valneva a déjà obtenu des aides financières de la Grande-Bretagne. En échange, elle fournira 100 millions de doses de vaccin si son projet aboutit. L’entreprise espère conclure un accord similaire avec l’Union européenne.

Source : Solenne Le Hen – FranceTVinfo

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