Sarah Cattan. Soral, “le Céline du pauvre”[1], est en Garde à vue

Alain Soral

Les media titrent et l’appellent L’Idéologue, le Polémiste, l’Essayiste : L’Annonce, c’est qu’Alain Soral, interpellé ce mardi 28 juillet, a vu sa garde à vue prolongée et sera déféré au Parquet de Paris demain jeudi.

Son arrestation par la BRDP, Brigade de Répression de la Délinquance à la Personne, ferait suite à des propos tenus sur Égalité et réconciliation, propos considérés comme provocation à commettre un crime ou un délit portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation.

La Toile s’écharpe

La Toile s’écharpe : alors que nombreux se félicitent, et se demandent si cette fois sera la bonne, et si l’individu intégrera enfin la geôle, ses soutiens crient au non-respect de … la sacro-sainte Liberté d’Expression, et ses pairs menacent … les Juifs (forcément les Juifs) si leur gourou est embastillé : La guerre avec la juiverie est officiellement déclarée. Certains devraient se méfier de la colère des Goys ! Oui une poignée de Juifs tient tout l’appareil d’État français personne ne peut le nier. Je suis Soral

La chose finit par être cocasse et en vient à ridiculiser une Justice de laquelle les peines énoncées peuvent ad infinitum être discutées et de ce fait devenir suspensives[2], modes que nous ne saurions discuter sauf dans ce type d’affaires où ils deviennent pléthore et donneraient à rire si les faits n’étaient si graves et n’en venaient donc à discréditer tout un système judiciaire.

Le Céline du pauvre

Nous n’allons pas ici faire l’honneur à l’individu de refaire sa biographie : les chemins qu’il parcourut pour en arriver en GAV sont si brouillés, si tortueux, témoignent d’une psychologie relevant à notre sens du seul champ médical, que nous ferions perdre au lecteur déjà averti un temps précieux.

Rappelons toutefois les diverses condamnations à l’encontre d’un Soral, et questionnons encore cette Justice qui le sauva de la Case Prison tant de fois :

Contestation de l’existence de la Shoah, Injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion et provocation publique à la haine ou à la violence tenue à l’encontre d’une procureure de la République, Quenelle assortie d’une photo devant le tribunal correctionnel de Colmar, Qualification du Panthéon devenu Déchetterie casher lors du transfert des cendres de Simone Veil, Diffamation à l’encontre d’un Bertrand Delanoë, d’un Pierre Berger, d’une Caroline Fourest, d’un Serge et d’une Beate Klarsfeld, d’un Frédéric Haziza, menaces et harcèlement envers la top model Binti Bangoura, qu’il traite de pute à Juifs, injures envers Louis Aliot, qualifié de suceur de sionistes, caricatures antisémites,  accusation à l’encontre de Benoît XVI parti en Israël pour y lécher la dalle de Yad Vashem, et j’en passe, et des meilleures : notre homme, épuisant tout l’arsenal judiciaire, fit appel et que de fois fut-il suivi, pour des raisons tarabiscotées : le Parquet estima par exemple que la quenelle fut faite dans un lieu non mémoriel et cela sauva notre … agité…

Sachez que Lui invoque, pour sa défense, des raisons ubuesques et que la chose remonte à … 1984 : n’avait-il pas alors co-écrit un bouquin avec deux autres, et seul un des coauteurs avait alors été invité à Apostrophes. De là à déduire qu’il avait été manipulé par un Juif qui aurait tiré la couverture à lui, il n’y avait qu’un pas que le personnage franchit vite, l’assimilant à une trahison venue … d’un … Juif.

Son premier court métrage connaît-il un échec ? Soral déclarera[3] avoir été massacré par les deux cliques qui tenaient ce milieu, les pédés et les Juifs.

Tout part alors à vau-l’eau : De son amitié avec Dieudonné, ses accointances avec le FN, à son bébé, Égalité et Réconciliation, créé avec d’anciens membres du GUD, en passant par la liste antisioniste qu’il présenta aux Elections européennes de 2009 et en n’omettant pas ses diverses obsessions (communautarismes, Israël, Communauté invisible surreprésentée dans le showbiz en termes de quotas,

Antisionisme, lobby juif, entre autres), Soral, escorté de Dieudonné, n’a plus de frein, omet de consulter, peut-être parce que JM Le Pen a reconnu en lui un être facétieux et délicat.

Soral, donc… Le Céline du pauvre. Celui que ses amis osent comparer à … Voltaire et Rousseau, depuis qu’il tenta de se replier à Lausanne…

“J’ai vu le visage de la haine”, rapporte Sacha Ghozlan

Pour ma part, alors que d’aucuns s’essaient à analyser la portée de ses saillies, les uns qualifiant sa pensée de  girouette idéologique ou d’enfumage idéologique, les autres n’hésitant pas à lui accoler le nom de fascisme[4], d’autres encore ayant œuvré à relever chez lui des références issues de l’antisémitisme islamique, lorsqu’il identifie le sort des Palestiniens des territoires occupés à celui des goys, alors que l’historien Emmanuel Kreis évoque sa logorrhée qui se contredit pendant que Philippe Corcuff estime qu’il contribue à la désintellectualisation en cours du débat public, je garde en mémoire les propos de Sacha Ghozlan, président de l’UEJF, qui, assistant à un des nombreux procès, décrivait la séance comme l’une des plus éprouvantes qu’il eût jamais eu à vivre : les avocats étaient désignés comme des avocats juifs par Soral, le président du Tribunal et le ministère public accusés d’être à la solde de la communauté juive organisée et à chaque saillie de Soral un ricanement lugubre traversait la salle : Ce rire, je le connaissais bien. C’était celui d’activistes du GUD que je combattis il y a quelques années lorsque j’étudiais à Assas.

Et Sacha poursuivait, décrivant un après-midi kafkaïen où se déversaient des monologues délirants sur le complot juif, et expliquant que la dangerosité de Soral résidait dans le fait qu’il se servait de ce procès comme d’une tribune politique : J’ai vu le visage de la haine, devait-il conclure.

L’impunité doit cesser

L’impunité ne peut perdurer envers cet obsédé par les juifs, Israël, les sionistes, la Liste de Schindler, Freud, Rockefeller, Arthur, Woody Allen, Celui qui répète que La Banque est juive, la Presse est juive, le destructeur de l’unité nationale est juif, qui s’exaspère que le souvenir de la Shoah fasse l’objet d’une mise en scène obscène destinée à neutraliser la critique du sionisme par la culpabilisation de ceux qui pourraient la porter et ainsi empêcher l’expression de la compassion pour les Palestiniens, celui qui osa dire, comme lors de ce meeting en 2014, que si on ne se révoltait pas, ici, ce serait bientôt Gaza.

Le laissera-t-on répéter ad nauseam que les chambres à gaz sont un dossier qui pue la merde et qui ne tient que par la terreur morale et judiciaire, que l’assassinat de trois enfants dans une école juive par Mohammed Merah résulte d’une opération conjointe franco-israélienne, dans le but de diaboliser les musulmans, commenter à nouveau la performance de Netta à l’Eurovision en ces termes: La poule obèse glousse ses conneries féministes pendant que son pays de merde massacre du Palestinien, qualifier Christine Angot de Juive hystérique sur le service public, le laissera-t-on encore tweeter que l’antisémitisme, on allait en bouffer tout le temps et partout ou encore que Les sépharades et leur impudeur, ça sent l’huile.

Rappelons que si, aux Etats-Unis, révisionnisme et négationnisme ne sont pas interdits par la loi et que la jurisprudence tend à les placer sous la protection du premier amendement, qui garantit la liberté d’expression, dans de nombreux Etats européens, en revanche, les propos révisionnistes ou négationnistes sont passibles de poursuites pénales.

Rappelons encore que, après que PayPal eût bloqué de façon définitive le compte E&R et que La Banque postale eût fermé les comptes bancaires de Kontre Kulture et d’Égalité & Réconciliation, le 6 juillet dernier, ses deux chaînes YouTube ont été supprimées par la plateforme américaine de vidéos en ligne, pour enfreintes répétées aux conditions d’utilisation de la plateforme, et que Facebook et Instagram ont supprimé les comptes d’Alain Soral et d’Égalité et Réconciliation, que BTA, qui, avec d’autres, n’a cessé de traquer Soral, a retrouvés sur VK, le réseau russe où se réfugie la peste : vous y trouverez aussi Dieudonné.


[1] Expression empruntée à Sacha Ghozlan, président de l’UEJF

[2] Concernant le procès pour la « quenelle » faite devant le Tribunal de Colmar, le parquet avait cependant décidé de ne pas exécuter le mandat d’arrêt décrété en première instance et d’en faire appel, estimant que le tribunal ne pouvait pas délivrer un tel mandat pour une condamnation au titre de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.

[3] Des témoignages recueillis par Mathieu Molard et Robin d’Angelo, journalistes à StreetPress, disent que c’est de là que notre homme devint obsédé par les Juifs.

[4] Pierre Tevanian et Fatiha Kaoues

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5 Comments

  1. Il reste encore à fermer tous les comptes, sites ou blogs de Dieudonné, Rockaya Diallo, Houria Bouteldja, L’UNEF, la LDNA etc etc…Bref, une goutte d’eau dans l’océan de ce qu’il faudrait faire.

  2. on peut interdire aux gens de parler (but de toute dictature) mais on ne peut pas leur interdire de penser , ce qui fait le bien et le mal de l’humanité. Il existera toujours de Gandhi et des Hitler, il existera toujours des kamikazes et des trouillards. Il est bien plu facile de condamner que de chercher à comprendre.

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