Michel Rosenzweig. L’Inclusivisme excluant: un “mathème” politique contemporain

L’idéologie du progressisme inclusif fonctionne selon un opérateur sémantique et lexical constamment mis en valeur dans tous les registres, l’inclusion, représentée par la célèbre et irritante expression béquille devenue proverbiale, “en même temps”. Or, si on examine attentivement la manière dont le discours progressiste se déploie, on découvre en réalité une énorme contradiction entre ce que prétend l’idée inclusive et la manière dont elle fonctionne en réalité.

L’énorme contradiction masquée, et donc l’imposture, c’est de faire croire à l’inclusion, donc au “et”, alors qu’en réalité, l’opérateur sémantique principal du pouvoir est exclusif (ou) et donc binaire, il s’agit d’un procédé d’exclusion et de division et non d’un procédé de réunion : le camp du bien ou le camp du mal, le progressisme ou le fascisme, Macron ou Le Pen, L’UE ou l’Europe des années sombres, Macron ou le chaos, pour Trump ou contre Trump, le féminisme ou le patriarcat, l’immigration ou le racisme, l’ouverture ou la fermeture, le consentement ou le rejet, l’islamophobie ou l’islamophilie, l’hydroxychloroquine ou le remdesivir…Je laisse à chacun le soin de compléter la liste.

Or, c’est plutôt la dynamique du “et” qui est la plus riche et la plus féconde, celle qui autorise les nuances et qui permet d’exprimer la complexité des idées. Il est donc possible d’être progressiste ET conservateur par exemple, mais cela devient interdit et impensable. De même on peut être critique envers l’Islam sans être islamophobe, bien entendu. Ou encore préférer un monde constitué de deux genres principaux sans être obligé d’adhérer à un univers sans genre. Mais voilà, le globalisme utilise des éléments de langage et une novlangue simplifiée qui ne permet plus aux individus d’exprimer leurs contradictions et la complexité des idées sous peine d’être stigmatisés et exclus socialement.
Logique exclusive, excluante et binaire.

L’inclusion du “en même temps” n’est donc qu’une imposture de plus, c’est l’opérateur lexical du parti du nouvel ordre qui aimerait bien couler dans la loi (Avia) l’interdiction d’exprimer toute idée décrétée contraire aux valeurs consensuelles du camp au pouvoir, auto déclaré et décrété être celui du bien.

Ainsi, petit à petit et très sournoisement, l’opinion opposante et dissidente a de plus en plus tendance à rejoindre le registre des délits constitués (demande d’interdiction du RN, délit de racisme), inaugurant une nouvelle ère de la pensée totalitaire dont certains autocrates du passé des heures sombres ont très certainement dû rêvé. © Michel Rosenzweig

Michel Rosenzweig

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