Michèle Chabelski. 21 juin: C’est la rentrée des classes

Bon
  Lundi

     Rentrée des classes

       La Covid n’a pas endommagé que les corps…
        Elle a subrepticement rongé les esprits…

          Et ceux des ministres et autres présidents, sans doute fragilisés par un auto-contentement, n’ont pas résisté à la violente attaque virale…

     Et voilà que nos petits ont préparé leurs affaires, affuté  leurs esprits et rempli leur cartable.

   Un short, un T shirt  fluo, m’explique Romy…

      Une rentrée des classes en short quand d’ordinaire les premières brises jaunissent les feuilles et fraîchissent les matins, c’est du jamais vu…

    Ils ont un peu travaillé, révisé le ge , le gue, le ph et le ill prononcé ill dans ville et ye dans fille, quelle langue, on a appris en urgence à Zoe à marier voyelles et consonnes – elle déchiffre parfaitement Panna sur la bouteille d’eau, bon les parents ne pourront pas être accusés de laxisme et ce matin, hardis les cœurs, c’est la rentrée…

      Une année scolaire de deux semaines, après c’est fini? Oui mon cœur, après c’est les vacances, voilà un apprentissage du temps qui piétine joyeusement les vieux préjugés...

    Tu vas à l’école deux fois cinq jours pis c’est fini…

        Noa entend la conversation…
         On dit pas c’est fini. On dit c’est terminé.

           Zoe s’est vu offrir un T shirt aux manches en forme de papillon, elle avertit qu’elle ne mettra pas de sweat par dessus, histoire de faire admirer aux copines et à la maîtresse la beauté et la grâce du vêtement.
  En voilà une qui a compris la motivation nécessaire à cette inédite rentrée.

    Jacob  rigole, il s’est laissé pousser les cheveux, et espère que sa nouvelle coupe lui vaudra quelques hommages appuyés des demoiselles de la classe sensibles à son nouveau physique.
Pour la barbe, on verra un peu plus tard…

     Il n’a pas le trac, il connaît la maîtresse et les lieux, a compris que c’était un raout de retrouvailles avec les potes, qui lui a valu une transhumance expresse depuis son lieu de confinement, entend ses parents parler de nouveaux clusters, et subodore une décapitation de cette année scolaire qui va le ramener fissa  à son vélo et son panier de basket.

      En même temps on a expliqué aux petits  que ces deux semaines étaient une sorte de sas de décompression permettant d’anticiper la rentrée de septembre sans trop de dégâts…

    Les têtes pensantes de notre pays  ont parlé.

      Les têtes citoyennes ont obéi.

         La directrice de l’école, malade au début du confinement, a envoyé un mail aux parents pour avertir qu’il y a obligatoire et obligatoire…
  Et qu’en cas d’absence elle n’en réfèrera pas aux autorités compétentes.
  C’est une école, hein.
Pas la Kommandantur…

   Moins il y aura d’élèves, mieux elle se portera, toute immunisée qu’elle soit…

    Moi je dis ici la fierté qui m’engloutit l’ego  quand je pense appartenir à ce pays où les dirigeants  étêtent le chômage partiel en ramenant manu militari les bouts de chou à l’école maternelle et primaire  tandis que ceux des lycées et des universités apprennent en douceur le fonctionnement des années chômage qui les attendent peut-être…

     Je dis ici la fierté  qui  m’engloutit l’ego d’appartenir à un pays où les soignants remerciés  par de solides applaudissements doivent manifester pour demander un statut qui leur permettrait de relever leur échine endolorie par le harassement…

     Je dis ici la fierté qui m’engloutit l’ego d’appartenir…

       Oh et puis non…

         Je ne dis plus rien…

             Sarah Halimi, Mireille Knoll, une femme noire enceinte malmenée,  Mélenchon, le Pen, et au milieu Macron qui plastronne, et moi et moi et moi…

       Que cette journée d’été qui préfigure une brûlante semaine vous soit douce, parents, enseignants, enfants…

    Je vous embrasse

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