René Seror. I want to hold your hand

J’AI L’ANGOISSE ET LA RAGE.
Étrange sensation d’angoisse.
Une libération que mon correcteur d’orthographe ne reconnaît pas.
DÉCONFINEMENT!
Comme s’il fallait nous expliquer, dans la confusion,  que le confinement n’est pas loin, qu’il rôde à porter d’une quinte de toux, d’un éternuement ou d’une simple poignée de mains.
Aussi, pour exorciser cette angoisse, je chante cette rengaine des Beatles, déjà vieille de près de 60 ans:
I WANT TO HOLD YOUR HAND


En effet, je veux serrer la main que mes amis ne me tendent plus.
Je ne veux pas du scénario qui se dessine!
Ce monde ou l’on ne verra plus le visage des autres, autrement que sous un masque,
ce monde ou je ne peux plus embrasser mes petits enfants,
ce monde où je lirais la peur sur le visage de la MORA, qui hésitera à prendre dans ses bras ma petite fille qui pleure dans la cour de l’école.
Bien sûr que j’ai la rage!
Bien sûr que je veux embrasser les membres de ma famille.
Bien sûr que je veux serrer les mains de mes amis.
Prendre une main, parce que ces hommes et ces femmes qui  travaillent, vont devenir des machines à produire.
Partir au boulot, le matin, masqués, sans s’arrêter à un comptoir pour un petit café, arriver au bureau, saluer à distance les collègues, guetter une quinte  de toux ou un éternuement, repartir le soir, passer devant des cinémas fermés, des lieux de convivialités condamnés.
La porte de notre synagogue qui sert d’abri  à des SDF.
Et le pire, le soir, consommer devant la télé des produits formatés par la  publicité des industries.
Regarder un match de foot sans entendre les clameurs du public,
Échanger quelques balles de tennis sans pouvoir serrer la main de mon adversaire et néanmoins ami de 40 ans.
M’enduire  les mains de gel avant de choisir un livre à l’étalage de ma librairie ou autre chose.
Acheter des fruits et des légumes à l’aveugle,  sans choisir.
Qu’y puis-je? Rien!
Il y a de l’angoisse et de la rage en moi.
Souvenez-vous de novembre 2015!
Après la nuit horrible du Bataclan.
Et de notre sidération, doublée de colère, quand quelques jours après, nous avons subi des heures d’insupportables fouilles au corps, avant d’embarquer pour quelque destination que ce fût.
Nous pensions, amers, OUI, ils ont gagné.
Mais je me souviens de ma si belle  émotion, quand, quelques jours plus tard, j’animais un gala pour ATSALAH, les sauveteurs bénévoles d’Israël,  et Enrico Macias, qui s’était déplacé avec son petit fils.
A Hertzlia Pituah.
Une magnifique terrasse, une salle comble, de généreux donateurs et un service de sécurité, visible et pourtant discret.
Aucune fouille, aucun désagrément.
Personne ne pensait, ce soir-là: ils ont gagné.
Car nous étions ensemble.

Et ensemble, c’était la certitude d’être vivants et plus forts


Lors de ce déconfinement, l’angoisse et la rage me prennent à la gorge, car ce satané virus demeure une menace.
Alors pour vaincre cette peur et retrouver le goût du combat, je me souviens que ce soir-là, sur la scène de cette salle de fêtes, pendant qu’Enrico, son petit fils et mon propre fils nous gratifiaient d’une version on ne peut, plus originale de KOL AOLAM KOULO, GUECHER TSAR  MEOD…
Le monde entier est un pont étroit… Une petite voix, dans ma tête superposait une autre chanson des Beatles, qui a mon sens résume toute cette situation et nous propulse vers la réalité:
ALL YOU NEED IS LOVE.


Puissions-nous très vite reprendre ces refrains, tous en cœur.
S’il est vrai que le monde est un pont étroit, nous ne demandons qu’à aimer et être aimés.

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