Pierre Saba – Trump, Occident & dérapages

Il ne se passe pas une semaine sans que les media occidentaux en général et ouest européens en particulier ne ridiculisent ou ne critiquent le président des Etats-Unis d’Amérique (USA), ses propos, sa gestuelle son Histoire et finalement tout ce qui concerne sa personnalité et sa politique.

Les critiques les plus virulentes émanent des USA. Elles sont usuelles et normales. Elles appartiennent aux usages de la démocratie médiatique et aux électeurs américains. Car enfin, le président américain n’est pas le reflet d’une imagination électorale ! Il a bel et bien été élu selon le système électoral fédéral et le régime présidentiel des USA.

A l’exception de légitimes critiques fondées sur l’analyse, la synthèse & l’opinion, les reproches des media et d’Etats occidentaux à Trump relèvent généralement de sentiments nationalistes, européistes, de supériorité et de déni de réalité. Ils ne laissent aucune place à de cruelles et défavorables comparaisons.

« Des ingrats, des aigris, des grotesques »

Les USA sont la première puissance mondiale. Il est normal que la politique intérieure, extérieure, économique et financière décidée par son président provoque & évoque toutes catégories de réactions internationales.

Pour autant, les émotions médiatiques et gouvernementales diffusées à l’envi par de très nombreux média occidentaux dérapent. Elles ne relèvent ni de l’analyse, ni de la synthèse politique objective ni même subjective. Elles constituent une propagande fondée sur l’hypothèse. Elles se fondent sur l’art plus ou moins réussi de la plume et de la parole. Elles délaissent les faits, les commentaires et les interprétations qui devraient y être reliés. Les exemples foisonnent. La simple lecture ou écoute de ces approximations indiquent leurs éloignements de la juste critique de la politique du président Trump et de son administration.

Sentiments nationalistes

Le nationalisme médiatique existe. Il supporte mal la déclinaison par Trump de réalités économiques et financières des Etats qu’il représente.

Sentiments européistes

Le sentiment étatique & médiatique d’appartenance à l’Union-Européenne (UE) n’accepte pas plus les déclarations « à la lame » de Trump sur les déficits historiques (Seconde guerre mondiale), sécuritaires (KOSOVO), économiques (aides), que les Européens reçoivent de Washington par habitude, régulièrement et dans une reconnaissance… toute relative à l’égard du prescripteur américain.

Sentiments de supériorité

Les expressions de mépris de larges pans médiatiques européens et de l’Occident à l’encontre des Etats américains et de leurs citoyens électeurs de Trump sont légions. L’électorat des citoyens et des Etats américains favorables à Trump est décrit ad libitum par ces media occidentaux comme arriéré, décalé, raciste et sudiste. Le président américain a beau jeu de faire état de ces considérations caricaturales. C’est à son avantage qu’il le fait dans ses déclarations, dans l’exposé des motifs de sa politique générale, de sa politique extérieure et de sa politique européenne.

Dénis de réalité

De nombreux Etats occidentaux (France, Espagne, Belgique, Allemagne, Suède, Norvège, Danmark, Islande) gèrent leurs domaines intérieurs et extérieurs sur la base du déni de réalité sociale, démographique et de relations internationales. Ils sont accompagnés en cela par la majorité des media. C’est ce même déni qui les conduit tel un troupeau vers une pratique conflictuelle des relations avec les USA.

Cruelles et défavorables comparaisons

Enfin, et c’est sans doute le plus dur, quelles que soient les critiques et même les caricatures apportées au président Trump, à sa politique, à son exercice et à son administration, il n’en reste pas moins qu’il s’agit du résultat et de l’expression d’une élection libre.

A titre de comparaison unique et non exhaustive, que penser des silences, des hésitations, des allers et venues, des gênes, des soutiens publics et privés apportés par l’UE & de nombreux Etats occidentaux à la « république islamique d’Iran »?

L’administration Trump sanctionne-t’elle le régime des mollahs? L’UE et des Etats occidentaux protestent, temporisent, atermoient, discutent, modèrent et apportent in fine leurs soutiens objectifs à Téhéran.

La population iranienne est-elle battue & abattue dans les rues, en public, par les « basadji » (séides du pouvoir) filmés? Des enfants sont-ils pendus en public aux yeux des caméras et des diplomates? Les condamnations étatiques et médiatiques sont sourdes et muettes.

Le « guide de la révolution iranienne », le « président de la république islamique » qui d’ailleurs n’est pas un sont-ils ridiculisés comme l’est le président Trump? Non! Font-ils l’objet de caricatures morales comme c’est le cas pour Trump? Non! Etc etc.

Par conséquent, ni les structures étatiques occidentales ni les media opposés à Trump ne sont légitimes dans leurs caricatures. Celles-ci font fi des Droits fondamentaux de la personne humaine (Iran…) en taisant ou en minorant leurs effets. Elles établissent une hiérarchie de légitimité dont le haut est composé de régimes autoritaires imposés à leurs propres peuples et le bas composé des démocraties parlementaires et présidentielles. En tournant le dos aux principes sacrés décidés à la libération universelle des peuples en 1945, elles fortifient les régimes fondés sur la Force et les relations internationales fondées sur ce genre de régime.

Le cas de la caricature de Trump ici évoquée est anecdotique. Il fait partie d’un ensemble d’inversions des normes de Libertés, de publicité & d’information. Les Etats et les media qui s’y livrent assurent leurs courts termes. Ils mettent en péril pour longtemps l’équilibre des pensées, des pouvoirs et de l’intérêt des publics qui les subissent.

Pierre Saba

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