André Mamou. Netanyahu en route vers la victoire aux législatives

Estimations. Jacques Benillouche. Temps et Contretemps



Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a revendiqué lundi soir «la victoire» aux élections législatives cruciales à sa survie politique, défiant ainsi par les urnes la justice qui l’a inculpé pour corruption.

Les sondages à la sortie des urnes diffusés après la fermeture des bureaux de vote créditent le Likoud de M. Netanyahu de 36 ou 37 sièges sur les 120 du Parlement, contre 32 ou 33 pour la formation Kahol Lavan (Bleu Blanc, couleurs du drapeau israélien) de son rival Benny Gantz. «Merci», a rapidement tweeté avec un coeur M. Netanyahu, après la diffusion de ces projections. Avec ses alliés, de la droite et des partis ultra-orthodoxes, M. Netanyahu est crédité d’environ 60 sièges, au seuil de la majorité (61) à la Knesset, le Parlement israélien.

«Claque au visage»


A l’heure du nouveau coronavirus, ce vote a donné parfois lieu à des scènes de science-fiction dans des bureaux où du personnel électoral en combinaison de protection a accueilli des Israéliens entrés en contact avec des personnes contaminées ou ayant voyagé dans des pays touchés par l’épidémie.

Les Israéliens ont voté pour mettre fin à plus importante crise politique de l’histoire de l’Etat hébreu, après les élections en avril et septembre 2019 n’ayant pas réussi à départager le Likoud de M. Netanyahu, 70 ans, et «Bleu-blanc» de M. Gantz, 60 ans. Mais une chose avait changé depuis le dernier scrutin: l’inculpation de Benjamin Netanyahu, devenu en novembre le premier chef de gouvernement israélien en fonction à être mis en examen.

Plan Trump

Le destin du Likoud de M. Netanyahu dépend aussi du score de ses alliés politiques pour atteindre la majorité à la Knesset, le Parlement. Les partis ultra-orthodoxes Shass, Judaïsme unifié de la Torah, ainsi que de la liste Yamina (droite radicale), alliés du camp Netanyahu, ont fait une bonne performance selon les premières projections. Bleu-Blanc misait de son côté sur le soutien des partis de gauche, dont les premiers résultats sont plutôt décevants (6 ou 7 sièges au total). Et il pourrait bénéficier d’un appui de la «Liste unie» des partis arabes israéliens qui avaient provoqué la surprise en septembre en gravissant la troisième marche du podium. Les partis arabes israéliens espéraient barrer la route à M. Netanyahu pour son soutien notamment du plan de Donald Trump pour un règlement du conflit israélo-palestinien La campagne électorale a été marquée par des scandales, des mots parfois durs, voire des conversations personnelles de responsables politiques enregistrées à leur insu puis diffusées dans les médias. «Nous ne méritons pas une autre campagne sale et lamentable comme celle qui s’est achevée aujourd’hui et nous ne méritons pas cette instabilité sans fin», a déclaré le président Reuven Rivlin, qui a dit ressentir une «honte profonde».

Sources:

La Croix. 2 mars 2020.

Temps et Contretemps de Jacques Benillouche

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2 Comments

  1. Aux dernières nouvelles (ce matin 4 mars), la quasi-totalité (99.8%) des voix déjà comptés, le « bloc de droite » de Netanyahou a 58 membres de la Knesset.
    Son parti (Likoud) en a 36, le parti adverse (Kahol-Lavan de Gantz) en a 33.

    Le minimum pour gouverner étant 61, le pays est aussi ingouvernable qu’après l’élection précédente de septembre 2019.

    Une majorité de 61 ne pourrait s’établir qu’au prix de défections de députés passant de « gauche » à « droite ».
    Sachant que le système israélien (contrairement au français, par exemple) n’élit pas les députés à titre personnel, mais comme représentants d’un parti, une telle défection (rien de vraiment nouveau dans la politique israélienne) serait une « trahison » du parti et donc du vote populaire.

    Un gouvernement qui reposerait sur de telles bases parlementaires ne pourrait qu’être éphémère, vu qu’un caprice d’un seul député le ferait chuter ; or, de capricieux, il y’en aura ; pour un poste ministériel ou que sais-je…

    Le titre de cet article « Netanyahu en route vers la victoire aux législatives » est donc déplacé. A moins qu’il s’agisse d’une « victoire à la Pyrrhus »…

    • En tout cas il y a bien eu une défaite de la gauche et de Blanc Bleu ! Donc une victoire de la droite et des religieux! La coalition se fera soit par défections individuelles soit par entente avec des partis minoritaires . On avance inch by inch vers un gouvernement d’unité nationale !

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