La brioce, suite et fin, par Michèle Chabelski

Bon Mercredi

Noa et la brioce
Saison 2

Nous avançons, tremblantes, Noa et moi ,vers le tribunal qui se met en place.

Les parents tendent les bras vers la délinquante sans un regard pour l’instigatrice de la forfaiture.

Je précise que l’action se passe dans un milieu très médecin, très psytruc, où l’on considère qu’un choc frontal éducatif n’est qu’un casus belli qui amène de vaines hostilités propres à endommager la relation parents / enfants, la situation devenant une ingérable poudrière…

La méthode pédagogique locale se focalise donc sur la transaction dont les négociations se réfèrent aux principes la pensée de Françoise Dolto.

Clausewitz est renvoyé à ses soldats de plomb.

Nous rentrons a la maison, Noa s’installe et entame la dégustation avec des que c’est bon la brioce jubilatoires.

Melissa se fait aguicheuse :

Tu partages ta brioche avec moi, chérie ?

L’idée, c’est de réduire la portion calorique jugée délétère.

Nan

Le couple fonctionne en binôme.
Le Papa prend le relais avec douceur, comptant sur un Oedipe en pleine combustion.

Et à Papa, chérie, tu veux bien donner un morceau de ta brioche ?

Ses yeux sont implorants, son sourire ravageur.

Nan

Elle regarde ces deux empêcheurs de bouffer en rond tout en engloutissant d’importants morceaux de la viennoiserie incriminée.

Moi je reste mutique. Dire que je suis écrasée de culpabilité serait donner une couleur morale à une situation familiale qui n’est que tristement conventionnelle.

Melissa revient a la charge.

Tu me donnes un tout petit morceau? J’ai faim. J’ai très faim.

Maintenant, appel à la compassion.

Noa arrache l’équivalent du quart d’une tête épingle du gâteau qu’elle écrase entre ses doigts collants et l’offre à sa mère.

Qui manifeste un emballement modéré.

C’est petit, ça, mon cœur…

En même temps, une brioche, c’est pas un sandwich au pastrami new yorkais.

C’est considéré comme une ration moyenne de goûter pour un estomac européen qu’il serait indécent de fractionner( pas l’estomac, la brioche).

Le Papa supplie( il se dépêche car dans tous ces atermoiements la brioche a été presque engloutie).

Moi aussi j’ai très faim..

Nan

Noa regarde son père.

Ben manze une pizza.

La pizza, considérée comme l’unité de masse universelle dans le registre gastronomique humain.

Le temps de terminer cet édifiant échange, la brioce est correctement achevée.

Noa balance les miettes sur le sol, descend du canapé et m’interpelle :

On va zouer Mamie ?

Je porte à votre réflexion l’alternative suivante concernant la réprouvée:

Coupable ou non coupable ?

Que cette journée vous offre l’occasion d’offrir d’irréprochables plaisirs à ceux que vous aimez… La félicité fonctionne comme un boomerang.

Je vous embrasse.

Michèle Chabelski

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