Le Louvre dédie 2 salles aux œuvres spoliées pendant la Seconde Guerre mondiale

Le musée ouvre deux salles à la présentation de tableaux volés pendant la guerre aux collectionneurs juifs, puis récupérés en Allemagne, après la Seconde Guerre mondiale.
La Peinture «Joueurs de quilles» classée MNR, fait partie des œuvres spoliés aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est affichée au musée du Louvre et sur l’interface «Rose-Valland». Réunion des musées nationaux

L’enjeu est simple : sensibiliser le grand public et permettre aux propriétaires spoliés ou à leurs descendants de récupérer les œuvres pillées par les Nazis.

Entre 1940 et 1945, on estime que 100 000 œuvres d’art ont été volées à des juifs, en France, puis transférées en Allemagne nazie. Après-guerre, les Alliés ont récupéré une partie de ces œuvres (environ 60 000), en Allemagne ou en Autriche, et les ont réexpédiées en France. Une partie des collections, dont celle des Rothschild, ont été rendues. Mais 75 ans plus tard, il reste encore un reliquat de peintures, d’objets ou de statues, entreposées dans les réserves de plusieurs musées, dont le Louvre. Le musée entrepose ainsi 296 tableaux orphelins.

Ce dernier s’apprête à ouvrir deux salles consacrées aux MNR (musée nationaux récupération), nom de code attribué après-guerre pour ces collections orphelines.

Les deux salles complètent le catalogue des MNR publiés dans les années 2000, ainsi que la base documentaire Rose-Valland, établie en collaboration avec le ministère de la Culture. Le site internet liste les œuvres ayant été volées (avec des photos), et donne autant que faire se peut, une provenance et une trajectoire. «Certaines personnes qui savent que leurs familles ont été spoliées, peuvent consulter cette base de données et tenter de retrouver le tableau sans avoir à se déplacer au Louvre», explique Sébastien Allard, directeur du département des peintures au Louvre, en charge du projet des nouvelles salles.Sur 296 tableaux encore conservés au musée, seuls 31 vont être exposés. «Il est impossible de tout montrer», affirme-t-il. Mais les espaces permettront de «sensibiliser plus clairement à la question en aménageant des cabinets avec une bannière qui explique clairement l’histoire de ces œuvres», explique-t-il.

Collaboration entre le Louvre et le ministère de la Culture

Les deux nouvelles salles permettent également de «montrer ce travail qui continue d’être fait entre les musées, le ministère de l’Intérieur et celui de la Culture», poursuit Sébastien Allard. Le projet est par ailleurs réalisé en liaison avec la Commission d’indemnisation des victimes de spoliation (CIVS) créée en 1999.

Depuis la fin de la guerre, environ 110 tableaux ont été restitués aux propriétaires spoliés, ou à leurs descendants.

Eloïse Sibony et Claire Bommelaer

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