Face à Tel Aviv, Jérusalem se rêve en capitale high-tech

La ville israélienne effectue un retour en force sur la scène des start-up. En quatre ans, leur nombre y a été multiplié par trois. L’écosystème local cultive sa différence, même si Jérusalem doit encore lutter pour retenir ses talents et associer Arabes et juifs ultraorthodoxes à cette renaissance.

Lundi 1er mai. Sur l’imposante esplanade du mont Herzl, situé à l’ouest de Jérusalem, quatorze personnalités se succèdent à la tombée de la nuit pour allumer un flambeau lors de la cérémonie officielle marquant le 69e anniversaire de l’Etat hébreu. Cette année, les fêtes de l’indépendance coïncident avec le cinquantenaire de la guerre des Six-Jours, qui vit Israël s’emparer des quartiers arabes de la Ville sainte. Et parmi les heureux élus figure le professeur Amnon Shashua.

Un honneur plus qu’attendu : ce chercheur en sciences de l’informatique de l’Université hébraïque de Jérusalem a cofondé en 1999 Mobileye, une société spécialisée dans les logiciels d’aide à la conduite, qui a été cédée le 13 mars au géant américain Intel pour 15 milliards de dollars . Soit la plus importante transaction de l’histoire économique du pays ! Il y a deux ans, c’était au développeur Ehud Shabtai, l’un des artisans du succès du GPS Waze, établi en banlieue de Tel Aviv, et cédé pour près de 1 milliard de dollars à Google, que revenait l’honneur de faire partie des porte-flambeaux du mont Herzl. Tout un symbole.

Message fort

D’évidence, le rachat de Mobileye, nichée à l’entrée de Jérusalem, dans l’austère zone industrielle de Har Hotzvim, délivre un message fort. Certes, la success-story de cette entreprise cotée au Nasdaq , dont l’expertise dans le véhicule autonome a séduit plus de vingt-cinq constructeurs mondiaux, n’est pas la seule à figurer au tableau de chasse de la métropole. Déjà, en 2012, Cisco Systems s’était emparé de la société hiérosolymitaine NDS (logiciels pour réseaux de télévision) pour le montant alors record de 5 milliards de dollars.

Mais ce mégadeal avec Intel renforce bel et bien la position de la capitale israélienne au sein de la « nation start-up », surnom du pôle d’innovation israélien, associé de facto à la seule région de Tel Aviv, située à moins de 70 kilomètres de distance. La cité balnéaire, qui cultive son image de paradis des start-up, revendiquait voilà peu le second rang mondial des écosystèmes les plus propices aux sociétés innovantes, juste derrière la Silicon Valley.

Etoile montante

Hasard de calendrier, le rapport 2017 de Startup Genome, publié le lendemain de l’annonce du rachat de Mobileye, a intégré pour la première fois Jérusalem à son palmarès mondial des écosystèmes d’innovation. Alors que Tel Aviv, poumon économique israélien, reculait de la deuxième à la sixième place, la ville aux pierres blanches a été désignée parmi les huit étoiles montantes les plus susceptibles de faire leur entrée dans le Top 20, aux côtés de Moscou ou d’Helsinki.

Pour étayer cette prédiction, Startup Genome cite la croissance exponentielle du nombre de jeunes pousses, au nombre de 600 actuellement contre seulement 200 en 2012, la progression en flèche du montant des capitaux levés, qui a été multiplié par cinq, à 260 millions de dollars. Ou encore l’essor des accélérateurs , dont le nombre est passé de un à dix…

Dernier exemple en date : la décision de la célèbre couveuse à but non lucratif de Boston MassChallenge d’ouvrir une antenne à Jérusalem, à quelques encablures des étals colorés de Mahane Yehuda, le grand marché alimentaire ouvert de la ville. L’arrivée du plus grand incubateur de start-up au monde a été obtenue de haute lutte par l’Autorité de développement de Jérusalem, qui a alloué au projet 10 millions de shekels (près de 2,5 millions d’euros) sur cinq ans.

Un essor dans les années 1990

Mais le résultat est là : une première promotion de 48 start-up, dont un tiers fondées par des entrepreneurs de la ville. Et MassChallenge n’est pas le seul à faire ce pari. Le géant russe du secteur de la cybersécurité Kaspersky vient d’ouvrir un centre de R&D tandis que le spécialiste américain du partage de bureaux WeWork doit y inaugurer, au troisième trimestre, ses premiers espaces de co-working dans un immeuble phare du centre-ville.

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Source lesechos

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