Des collégiens redonnent son identité à une famille victime des nazis

Des élèves de Magnanville (Yvelines) ont enquêté pour retracer la vie et le parcours des quatre membres de cette famille de commerçants exécutés au camp d’Auschwitz.
A l’angle de la rue des Ursulines, une allée porte le nom d’une famille juive locale, victime de la Shoah. Un changement de plaque a lieu samedi car les parents et leurs deux enfants, arrêtés en 1944, s’appelaient en réalité Schimianski.LP/Virginie Wéber.
A l’angle de la rue des Ursulines, une allée porte le nom d’une famille juive locale, victime de la Shoah. Un changement de plaque a lieu samedi car les parents et leurs deux enfants, arrêtés en 1944, s’appelaient en réalité Schimianski.LP/Virginie Wéber.

Il s’agit d’une petite mention qui a pourtant toute son importance : « Famille Schimianski, dite Salomon, déportée et tuée à Auschwitz en 1944 ». En changeant, ce samedi, la plaque de la rue de la Famille Salomon, la ville de Mantes-la-Jolie prévoit de restaurer la mémoire de ses anciens résidents, victimes de la barbarie nazie.

« Ce qui est impensable, c’est qu’il ait fallu attendre 2017 pour découvrir la vérité », s’étonne l’historien local Roger Colombier. Soixante-treize ans après la tragédie, l’histoire locale est sur le point d’être réhabilitée. Très connus dans la région, Albert et Irma, ainsi que leurs deux enfants Jean et Annette, sont des victimes de la Shoah. En février 1944, ces habitants de Mantes-la-Jolie ont été déportés vers le camps de Drancy, avant de rejoindre Auschwitz où ils ont été exécutés. « Pour tout le monde, c’était Salomon, insiste le fin connaisseur de l’histoire locale. Ma femme, native de Mantes-la-Jolie, a toujours entendu ses parents lui parler de l’histoire de la famille Salomon ». En réalité, cette famille portait le patronyme de Schimianski.

Une enquête

Ce juste retour de la vérité est le fruit de l’enquête de vingt élèves de 3e du collège George-Sand de Magnanville. Depuis septembre, ces adolescents se sont attelés à retracer la vie et le parcours des quatre membres de cette famille de commerçants, jusqu’à découvrir l’existence de leurs descendants. « En début d’année, je n’avais aucune idée de là où on allait arriver », confie Thierry Andro, professeur d’histoire à l’origine du projet, en admiration devant la ténacité de ses élèves.

Outre le changement de plaque, les élèves ont suggéré, à travers divers courriers adressés au maire Michel Vialay (LR), qu’une restauration de la sépulture des ascendants de la famille Schimianski soit réalisée. Les parents d’Albert ainsi qu’un parent d’Irma sont enterrés au cimetière Duhamel.

La cérémonie officielle est prévue ce samedi, à 11 heures, en présence de deux descendants de la famille Schimianski.

Source leparisien

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