Un attentat au camion-bélier dans la rue piétonne la plus fréquentée de Stockholm a fait au moins quatre morts et plusieurs blessés.
Après Nice, Berlin et Londres, c’est au tour de Stockholm d’être victime d’une attaque terroriste au camion-bélier. L’attentat s’est produit vers 15h sur Drottninggatan, une longue rue piétonne du centre de la capitale suédoise sur laquelle des blocs de béton avaient pourtant été déposés à intervalles réguliers.
Le poids lourd a foncé sur des passants avant de finir sa course dans la devanture d’un grand magasin, faisant au moins quatre morts et une quinzaine de blessés, dont neuf grièvement, selon un bilan officiel. «Je me suis retourné et j’ai vu ce gros camion foncer sur moi. Il faisait des embardées d’un côté à l’autre, il ne semblait pas en défaut de contrôle mais tentait de heurter des passants», a raconté Glen Foran, un touriste australien à l’agence Reuters. «Il renversait des gens, c’était horrible. Il a heurté un landau avec un bébé, il l’a détruit», a-t-il poursuivi, choqué par la scène à laquelle il venait d’assister.
Un suspect arrêté
Un périmètre de sécurité a aussitôt été établi autour de la zone touchée, la gare centrale de Stockholm a été évacuée et le métro entièrement fermé. En milieu de soirée, la police suédoise a annoncé l’arrestation, dans le nord de la ville, d’un individu qui pourrait être lié à l’attentat. Des images de vidéosurveillance d’un homme soupçonné d’être le chauffeur du camion avaient été diffusées en fin d’après-midi.
Quant au véhicule utilisé, il appartenait à un brasseur. Il a été volé un peu plus tôt dans la même rue lors d’une livraison dans un restaurant, a précisé un porte-parole de l’entreprise Spendrups Brewery. Une personne masquée a bondi à bord du camion et a démarré, a-t-il ajouté.
Des médias et des témoignages ont fait état de coups de feu dans d’autres quartiers de Stockholm, entendus après l’attentat. Mais à ce stade, la police n’a pas confirmé. Les forces de l’ordre ont également sécurisé la résidence officielle du premier ministre, le parlement et le château de Stockholm, tous situés dans le centre-ville, à quelques centaines de mètres du lieu du drame, selon le quotidien suédois Expressen.
Soutien européen
C’est la deuxième fois que le centre de la capitale du royaume est visé par un attentat. En décembre 2010, une double explosion avait fait deux blessés et tué le kamikaze. Peu avant l’attaque, une agence de presse du pays avait été prévenue d’actions imminentes, visant «la guerre contre l’islam». La Suède était alors engagée en Afghanistan, où elle avait déployé environ 500 hommes.
L’attentat de vendredi rappelle les attaques revendiquées par le groupe Etat islamique (Daech) menées au Royaume-Uni, en Allemagne et France, où des camions ont foncé dans la foule. La Suède fait partie de la coalition internationale en Irak. Elle participe depuis août 2015 à des missions de formation dans le nord du pays, où les forces progouvernementales irakiennes tentent depuis octobre dernier de reprendre la ville de Mossoul, aux mains des djihadistes depuis juin 2014.
Les pays européens et l’ONU ont exprimé leur solidarité avec la Suède «face au terrorisme». «Une attaque contre un de nos Etats membres est une attaque contre nous tous», a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. «Une des villes d’Europe les plus pittoresques semble avoir été frappée par ceux qui lui veulent du mal, à elle et à notre mode même de vie.»
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