Orléans : un panneau pour se souvenir de l’engagement des poilus juif

Le 11 novembre 1918, l’armistice était signé et mettait fin à la Première guerre mondiale. A Orléans, un panneau qui rappelle l’engagement des poilus juifs a été inauguré jeudi soir. Il indique aussi les persécutions dont ils ont été victimes pendant la seconde guerre mondiale.
Synagogue Orléans
Synagogue Orléans

C’est un grand panneau accroché au mur à l’intérieur de la synagogue d’Orléans. Dessus, on peut lire les noms et les histoires de cinq Orléanais de confession juive qui sont morts sur le champs de bataille. Pendant la Première guerre mondiale, environ 35.000 Français juifs ont combattu, soit à 1/5 de la communauté juive française. Plus de 5.000 sont morts sur le front.

Malgré ces chiffres, l’engagement des Français de confession juive est souvent remis en cause. Jacob Oliel, historien à Orléans, se souvient quand il était petit dans le salon de coiffure de son père : “J’entendais les clients qui parlaient mal à mon père, ils disaient “vous les juifs, vous ne vous êtes pas impliqués dans les guerres, vous êtes des planqués”, ça fait partie du cliché traditionnel”.

Des poilus persécutés pendant la Seconde guerre mondiale

Les Français juifs se sont engagés comme tous les autres Français, ce panneau est là pour le rappeler. Il rappelle aussi que les poilus juifs qui ont survécu au front ont été ensuite persécutés pendant la Seconde guerre mondiale. Sur ce même panneau accroché dans la synagogue d’Orléans, on peut lire sept noms d’anciens combattants poursuivis et parfois déportés par le gouvernement de Vichy.

Parmi les noms, celui de Léon Zay, le père de Jean Zay. Helène Mouchard Zay, fille de Jean et petite-fille de Léon raconte : “On a retrouvé des documents et on sait que mon grand-père, quand le gouvernement de Vichy lui a demandé de remplir la déclaration, il a indiqué et il a souligné de plusieurs traits qu’il avait eu la croix de guerre”.

Pour ces anciens combattants, il était impossible que le gouvernement de Vichy les poursuivent pour les livrer aux nazis explique Nathalie Grenon, directrice du Cercil, le Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement du Loiret : “Ils ne pouvaient pas imaginer une seule seconde qu’ils étaient en danger, d’ailleurs on le voit bien avec les dates d’arrestations, les lettres qu’on a pu retrouver, ces poilus pensaient qu’ils étaient protégés, c’était des héros, des anciens combattants ils ne pensaient pas que le Maréchal Pétain, le vainqueur de Verdun, allait les abandonner et pourtant ça a été le cas”.

Parmi les sept poilus orléanais persécutés pendant la Seconde guerre mondiale, trois sont morts dans les camps.

Une exposition itinérante en France

Le Cercil a travaillé pendant deux ans sur les Français juifs engagés dans la Première guerre mondiale et sur le destin de ces poilus. Le Centre a étudié un corpus d’une dizaines d’anciens combattants pour connaître quel avait été leur destin pendant la Seconde guerre mondiale. “Ils n’ont pas été épargnés, explique Nathalie Grenon, leur passé au front ne les a jamais protégés’.

De tout ce travail de recherche, le Cercil en a fait une exposition sur “Les Juifs de France et la Grande Guerre”, après avoir été montrée à Orléans jusqu’à janvier dernier, l’exposition se déplace partout en France. Après Belfort, elle est désormais installée et présentée à Paris.

Source francebleu

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