Le Cape : L’aide à Israël est aussi dans l’intérêt des Etats-Unis

Certains journalistes et observateurs israéliens demeurent cyniques et ne sont jamais satisfaits.

Ils n’avoueront jamais une erreur, une faute d’appréciation et de jugement de leur part, et ils critiqueront toujours Benjamin Nétanyahou, même s’il a raison ou a obtenu gain de cause dans les affaires de l’Etat ou dans ses démarches diplomatiques. Ils chercheront toujours la petite bête et trouveront à chaque fois une raison insignifiante pour le mettre au pilori et détourner l’attention de l’essentiel.

Ainsi, cette semaine, Israël a obtenu des Etats-Unis une aide d’un montant fabuleux de 38 milliards de dollars, jamais obtenue à ce jour, et voilà qu’on critique Nétanyahou pour ne pas avoir réussi à obtenir plus.

On nous explique que le président Obama a voulu « punir Nétanyahou pour son arrogance et son discours au Congrès contre le projet nucléaire iranien », comme s’il s’agissait de l’argent personnel d’Obama ou de l’oncle Sam… Certains osent également dire « mais cette somme est calculée en dollars, avec le taux d’échange on va perdre beaucoup ».

La relation entre Obama et Nétanyahou reste forte, malgré certains différents
La relation entre Obama et Nétanyahou reste forte, malgré certains différents

Tout ça est insensé et absurde, car avant toute chose, nous devrions remercier les Etats-Unis et le président Obama pour avoir octroyé cette somme sur le compte du contribuable américain et malgré les coupes dans leur budget de Défense. En critiquant Nétanyahou sur le montant, nous nous causons un tort à nous-mêmes, et infligeons indirectement un camouflet à l’administration américaine. Et puis, comment ne pas apprécier une certaine victoire diplomatique israélienne quand, depuis plusieurs mois, on nous rabâche que le président Obama serait capable de ne pas signer cet accord par « vengeance ».

Certes, pour pouvoir aboutir à un accord équitable c’est bien naturel et normal que chaque partie exerce des pressions et exige d’obtenir le maximum. Cependant, dans chaque négociation, commerciale ou diplomatique, le compromis demeure une règle d’or. Il y eut peut-être certaines maladresses que l’on pouvait éviter mais, dans l’ensemble, le résultat est là et nous devrions l’apprécier chaudement et faire avec.

Il est bien regrettable d’entendre toujours certains parlementaires, sénateurs, et anciens généraux critiquer cet accord sans qu’ils n’en connaissent toutes les clauses, notamment confidentielles. Quand cela concerne les intérêts sécuritaires et existentiels de l’Etat d’Israël, il est préférable de se taire car toutes les interventions partisanes à caractère purement politique sont contreproductives.

Le débat s’est focalisé malheureusement sur la somme et n’a pas affirmé avec force que l’aide américaine à Israël est non seulement la plus importante octroyée à un pays étranger, elle est aussi inscrite et ancrée dans la Loi du Congrès américain. Il s’agit d’un accord stratégique et militaire solide qui permettra à l’Etat Juif de se défendre lui-même durant encore une longue décennie.

Washington sait pouvoir compter sur Israël, tête de pont du monde libre au Moyen-Orient
Washington sait pouvoir compter sur Israël, tête de pont du monde libre au Moyen-Orient

Certes, personne ne peut prévoir l’avenir géopolitique au Moyen-Orient dans les semaines, les mois et les années à venir, mais cet argument était aussi valable pour l’accord signé avec l’Iran sur le nucléaire. Donc, les mêmes personnes qui ont approuvé ce mauvais accord avec les Ayatollahs ne peuvent aujourd’hui nous donner des leçons de morale en argumentant que l’avenir est incertain concernant l’aide américaine.

Rappelons que depuis la guerre de Kippour de 1973, nous avons obtenu des Etats-Unis plus de 100 milliards de dollars, et sans le pont aérien américain intervenu lors de cette horrible guerre, nous aurions pu avoir de terribles difficultés à la gagner militairement.

Enfin, soulignons que les Etats-Unis tirent aussi profit de la puissance militaire et technologique de l’Etat Juif puisque, contrairement à d’autres pays où sont installées des bases américaines, Israël s’y refuse et préfère que Tsahal assure exclusivement la défense et la sécurité du pays. Sur le plan du Renseignement comme sur le plan technologique, et devant le chaos dans la région, les Américains ont intérêt à consolider leurs relations stratégiques, cela a évidemment un prix à payer.

Freddy Eytan

F EYTAN

 

 

 

 

 

Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/aide-israel-interet-etats-unis/

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1 Comment

  1. La presse ne parle jamais de trains qui arrivent à l’heure ; normal, elle est dans la critique, c’est à ça qu’elle sert. N’en tenons donc pas trop compte.

    Il est évident que Netanyahou et Obama mettent leur détestation personnelle mutuelle (bien réelle) de côté lorsqu’il s’agit d’affaires d’Etat.

    Tout comme il est évident que ce généreux accord d’aide militaire conserve la part de l’aide américaine qu’Israël n’est pas obligé de dépenser en matériel américain. Ce qui revient pour les USA à subventionner de commandes qu’Israël passe à sa propre industrie militaire, renforçant cette dernière au point où elle concurrence l’industrie américaine sur de marchés d’exportation… C’est bien réel (cf. Inde…) et assez extraordinaire pour être noté.

    Tout comme il est évident que l’Amérique n’a jamais vraiment freiné la prolifération nucléaire à l’échelle mondiale ; même s’agissant d’un pays ouvertement menaçant comme la Corée du Nord ; ou d’un pays à gouvernance douteuse et travaillé par de courants islamistes extrêmes comme le Pakistan ; et naturellement s’agissant d’Israël.

    SAUF dans le cas de l’Iran où l’Amérique déploya d’immenses efforts, et non sans succès, pour bloquer, ou au moins freiner, la prolifération. Il serait temps de cesser de pester contre.

    Tout ça et le reste se fait sous Obama qui pourrait passer à la postérité comme le plus pro-israélien des présidents américains jusqu’ici.
    Contrairement au bavardage d’auto-proclamés « experts » pleurnichards dont les initiales sont, par exemple, GM.

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