Des détenus au Mémorial de la Shoah

Six détenus de la prison de Meaux-Chauconin ont visité le Mémorial de la Shoah, en compagnie d’Irène Muscari, coordinatrice culturelle du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip).detenus_memorial_shoah

«Les Justes, ce sont ces non-Juifs qui ont aidé des Juifs, sans contrepartie, au péril de leur vie.»

Les mots de Thierry Flavian résonnaient, ce mardi, dans la crypte du Mémorial de la Shoah, à Paris, devant le tombeau symbolique de six millions de Juifs morts sans sépulture. Face au coordinateur du service pédagogique du musée, des visiteurs pas tout à fait comme les autres, à savoir six détenus du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin. À l’initiative de cet événement exceptionnel, qui venait clore un cycle d’étude consacré à la déportation [1] : Irène Muscari, chargée des activités culturelles au Service pénitentiaire d’insertion et de probation.

p>La visite a démarré au pied du Mur, qui porte les noms des 76 000 hommes, femmes et enfants déportés de France entre 1942 et 1944.Des détenus captivés

L’occasion pour les détenus de chercher celui de Francine Christophe, rencontrée le 16 juin à la prison (lire encadré). L’un de leurs accompagnateurs n’était autre qu’Abderrahmane Bentounès, l’aumônier musulman de Meaux-Chauconin : « J’ai tellement entendu parler de ce lieu, et on m’a proposé de participer… »

C’est peu de dire que le courant est passé entre le guide et les visiteurs, qui lui ont posé moult questions, en traversant les salles de l’exposition permanente.

« Pourquoi les Juifs ? », voulait comprendre l’un d’eux. Annonçant que la réponse serait longue et compliquée, Thierry Flavian est remonté jusqu’à l’occupation romaine de la Palestine, avant d’évoquer l’antijudaïsme chrétien et l’antisémitisme pseudo-scientifique. Les détenus étaient captivés.

« Certains jeunes sont de confession musulmane et ils sont ici parce qu’ils ont compris des choses », a expliqué tout sourire l’aumônier au guide, qui s’est dit impressionné par « les connaissances » du groupe. « Ce Mémorial est là pour nous empêcher d’oublier », confie Belkacem, 36 ans.

Dans la salle où sont exposées les photos d’enfants déportés, le guide leur a rappelé qu’il restait peu de rescapés en vie, en mesure de témoigner de la déportation : « En venant vous voir, Francine Christophe vous a donné un cadeau et une responsabilité. Vous êtes les derniers à pouvoir entendre leurs témoignages. »

[1]Paris, mardi 12 juillet. Six détenus de la prison de Meaux-Chauconin ont visité le Mémorial de la Shoah.

Ils avaient rencontré Francine Christophe, rescapée du camp de concentration de Bergen-Belsen, le 16 juin, au sein même de la prison. Cette femme de 82 ans avait été arrêtée en 1942, alors qu’elle était enfant, puis déportée en 1944. Une rencontre organisée par Irène Muscari et Eric Cénat, le directeur du théâtre de l’Imprévu, à Orléans, qui intervient régulièrement en milieu carcéral.

Depuis le début de l’année, ils ont proposé aux détenus des conférences, des lectures théâtralisées et des films sur le thème « Mémoires de la déportation ». Au Mémorial, les six détenus ont retrouvé le nom de Francine Christophe sur le Mur des déportés, découvert sa photo dans la salle consacrée aux enfants et une vitrine abritant des objets personnels.

Source leparisien

 

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