Ajaccio : saccage d’une salle de prière musulmane

Samedi matin, les élus locaux se sont relayés pour condamner les événements qui se sont déroulés depuis jeudi soir à Ajaccio. Le premier ministre, Manuel Valls, a lui réagi la veille sur Twitter.

Le calme est revenu à Ajaccio. Vendredi soir, après le rassemblement qui a abouti en fin de journée au saccage d’une salle de prière musulmane, la ville était sous haute surveillance. De nombreux policiers sont restés déployés toute la nuit devant les cinq lieux de culte musulmans de la ville, et dans la cité des Jardins de l’Empereur. «Nuit calme à Ajaccio, très fortement encadrée par des effectifs des forces de l’ordre», a ainsi indiqué dans un sms adressé à l’AFP le sous préfet François Lalanne.

ajaccio

Au lendemain des échauffourées dans un quartier sensible d’Ajaccio où ont été blessés deux pompiers ainsi qu’un policier et le saccage d’une salle de prière à la suite d’un rassemblement en soutien aux trois personnes blessées, l’incompréhension était de mise. «Les services de la police nationale, de la gendarmerie, des pompiers assurent une mission de sécurité générale pour l’ensemble de la population. Il est inacceptable que les pompiers et policiers soient l’objet d’agression de la part d’un petit groupe qui a tenu une embuscade. Mais l’émotion que peut entraîner cet événement ne doit en aucun cas se traduire par des règlements de compte et des récupérations», a réagi, de son côté, Christophe Mirmand, préfet de Corse, auprès de France Info.

«Ce n’est pas tolérable et ça ne sera pas toléré», a-t-il ajouté. «Un petit groupe de personnes a commis ces agressions aux Jardins de l’Empereur, un tout petit groupe de plusieurs personnes qui seront, je l’espère, rapidement identifiés», a ensuite précisé le préfet de Corse. Le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, a lui aussi condamné les deux événements en ajoutant que le saccage d’une salle de prière est un «acte inqualifiable sur une terre qui a institué la tolérance religieuse depuis le XVIIIe siècle». Même son de cloche du côté de Manuel Valls qui a parlé de «profanation inacceptable», vendredi soir sur Twitter.

«Aujourd’hui, il y a des tensions dues à des décennies de politique de ghettoïsation ici comme en France. Ces phénomènes sont bien sûr accentués avec les événements récents. Je pense qu’il faut avoir le courage de dire qu’il y a des problèmes politiques et économiques», a déclaré le tout récent président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. Un avis partagé par le député-maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, qui sentait «la tension monter» depuis plusieurs mois.

De nombreux livres brûlés

Vendredi en fin de journée, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées dans une cité populaire d’Ajaccio, où, la nuit précédente, deux pompiers et un policier avaient été blessés dans des échauffourées. Scandant pour certaines «Arabi fora (les Arabes dehors, ndlr)!» ou «On est chez nous!», selon une correspondante de l’AFP, elles ont, dans une ambiance tendue et encadrés par des policiers déployés pour tenter de maintenir de calme, essayé d’identifier et de retrouver les auteurs de l’agression de la veille.

En marge de ce rassemblement, une salle de prière musulmane, située à proximité de la cité des Jardins de l’Empereur, a été saccagée par un groupe d’individus, qui ont aussi tenté de mettre le feu -n’y parvenant que partiellement- à de nombreux livres, dont des exemplaires du Coran. «50 livres de prières ont été jetés sur la voie publique (seules quelques feuilles ont été consumées)», avait précisé François Lalanne. Un restaurant kebab a également été endommagé.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/12/26/01016-20151226ARTFIG00022-ajaccio-apres-le-saccage-d-une-salle-de-priere-l-incomprehension-domine.php?m_i=D%2B_D66SDbd_94QG4U2xM3K3Ry%2BYYHrdwew1GaJjZgLVzdybn0qY31QSwty9hXRQYT6Y_KBDA8p2GOeTBNcSaqZL2Pug6qnd8Z3MIwq9n&a2=20151226112231&a3=763-357764-884425#xtor=EPR-300-[actualites]-20151226

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