La chronique de Pascale Davidovicz : les journalistes aux ordres de Disney

mais pas à ceux des services de l’ordre

et de la déontologie.

Pour avoir leurs places réservées en avant première de la sortie du nouveau Star Wars 7, les journalistes se sont pliés comme des larbins à toutes les règles imposées par Disney-Lucasfilm.
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Seuls les journalistes du quotidien Le Monde ont décidé de ne pas assister à l’avant-première presse française du film le 15 décembre, et ont vigoureusement dénoncé les conditions fixées aux journalistes par les producteurs et distributeurs du film  Disney-Lucasfilm qui sont non seulement surréalistes, mais aussi illégales.
Les journalistes devaient s’engager dans un formulaire d’accord contraignant en ligne à ne pas parler des « éléments-clé de l’intrigue » dans leur critique ni à leurs proches, pour l’obtention d’un QRcode d’accès personnel.
Lieu et horaire étaient tenus secrets et communiqués la veille sur téléphone portable.
Sans compter la présence dans la salle d’agents de sécurité équipés de jumelles à vision nocturne.
Toute révélation concernant le film constituait un préjudice pour Disney-Lucasfilm pouvant donner lieu à réparation.

Des journalistes avides de scoop et d’images…

quand ce n’est pas interdit par Disney-Lucasfilm.

Lorsqu’il s’agit de se précipiter sur des lieux d’attentats et de prise d’otages, la règle servile de Disney-Lucasfilm ne s’applique pas.
Tout est permis. Quitte à perturber les opérations des forces de l’ordre ou à mettre en danger la vie des otages.
En janvier dernier, on n’hésite pas à dévoiler sur BFMTV la planque des otages dans la chambre froide de l’Hyper Casher alors que les opérations de police sont en cours.
Le 18 novembre, l’évolution des forces de l’ordre, qui sont appelées à sécuriser un quartier à Saint-Denis, est contrariée par des journalistes et des badauds.
Et on n’hésite pas non plus à diffuser une vidéo filmée par un journaliste allemand qui suit une patrouille de policiers alertés par des mouvements suspects à quelques rues de celle où sont retranchés les terroristes.

Marchandage des vidéos.

Entre appât du gain et servilité, il n’y a qu’un pas.
Alors autant le franchir en se pliant au diktat absurde de Disney-Lucasfilm après avoir monnayé quelques images ou vidéos « choc » des attentats à Paris.
Et pourquoi s’en priver puisque le Daily Mail a négocié les images de la vidéosurveillance de l’attentat de la pizzeria Casa Nostra auprès de ses propriétaires.

Une bonne blague belge.

Une leçon de civisme teintée d’ironie nous a été donnée par la Belgique.
La police fédérale belge avait demandé aux médias et aux réseaux sociaux de respecter un silence radio pendant leurs opérations de recherche et de perquisition en cours.
Les journalistes belges respectent la consigne, et les citoyens facétieux réagissent en inondant les réseaux sociaux de milliers de photos de chats.
La police les remerciera en postant sur Twitter une gamelle de croquettes pour chat.

Pour les chats qui nous ont aidé hier soir... Servez-vous! #BrusselsLockdown
Pour les chats qui nous ont aidé hier soir… Servez-vous! #BrusselsLockdown

Pascale Davidovicz

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