Haïm Roet est un homme infatigable, qui ne craint pas les défis. Né en 1932 à Amsterdam, dans une famille orthodoxe, il est transféré avec tous les siens dans un camp de transit à Amsterdam en 1942. Avant la déportation vers Auschwitz la famille est libérée et s’installe dans un quartier juif de la ville. En Septembre 1943 lors de la dernière rafle de Juifs à Amsterdam, son grand-père et ses sœurs sont déportés à Auschwitz. Les parents de Haim contactent la résistance hollandaise et envoient les enfants aux village de Nieuwland , où 200 enfants juifs ont été cachés .Haim y séjournera dans la famille d’un médecin hollandais jusqu’en mai 1945. Une partie de sa famille a été assassinée à Auschwitz. Haim et ses parents s’installent en Israël en 1949. 
En 1989, pour protester contre la libération de deux criminels nazis, Haim Roet a lancé le projet commémoratif “A chaque personne correspond un nom”, récitation publique des noms des victimes de l’Holocauste. Il se rend en Hollande et y fait la lecture publique des noms des victimes néerlandaises de la Shoah. Depuis lors, les noms des victimes sont lus dans dans la plupart des communautés d’Israël et de Diaspora durant Yom Ha Shoah.
Les juifs qui ont sauvé des juifs
Puis Haim a jugé qu’il y avait une méconnaissance du rôle joué par les juifs, individus ou organismes, dans le sauvetage des juifs durant la Shoah. L’hommage rendu aux justes a oblitéré les efforts faits par les juifs pour sauver les membres de leur communauté, et Haïm a désiré réparer cette lacune. Il s’est donc investi dans les activités du Comité pour la reconnaissance des Juifs qui ont sauvé des Juifs pendant la Shoah, et y a siégé en tant que Président. 
Parallèlement, Haïm mène une carrière d’économiste à Bank Israël, se marie, a trois enfants, et huit petits enfants. Cela aurait suffi à remplir la vie de n’importe qui.
Mais Haim ne se soucie pas que des victimes et des rescapés de la Shoah. il est concerné par toutes les injustices, tous les problèmes sociaux, et son dernier domaine d’action est tout autre et tout aussi admirable.
À sa retraite, il décide d’utiliser les compétences de gestion développées au cours de sa carrière au profit du secteur bénévole. Il y a douze ans, il crée un centre pour la justice sociale, qui existe encore aujourd’hui, et qui traite principalement les énormes différences de revenus et d’éducation en Israël.
En 2009, partant du principe qu’un modèle de résolution de problèmes d’entreprise pourrait être utilisé avec succès pour résoudre des questions épineuses de la société civile, ll fonde avec des amis, dont le professeur Meir Heth, ancien président de la Bourse de Tel Aviv et de Teva Pharmaceuticals, Tze’ela.
L’analyse dans le bénévolat
Le programme de Tze’ela tient en dix points, et peut être appliqué dans tous les domaines, y compris bien entendu, dans le domaine du bénévolat social. Dans d’autres domaines on appellerait cela de l’analyse, et le principe est assez simple. Il s’agit de repérer exactement les objectifs, de choisir une équipe et un chef d’équipe pour les atteindre aux mieux, d’analyser toutes les données existantes, et de proposer les meilleures solutions possibles, compte tenu des contraintes.
Sur ces bases, l’équipe se met au travail, met en œuvre la solution choisie, mais ne s’arrête pas la : il faudra aussi trouver les méthodes qui permettront de maintenir la solution sur le long terme. 
Les habitués de la finance et du management trouveront ce programme clair et cohérent : il fallait juste penser à l’appliquer à d’autres domaines. La première organisation caritative à collaborer avec Tze’ela a été Maagalim, qui œuvre dans le domaine de l’éducation. Puis l’association Israélienne des centres communautaires lui emboîte le pas.
Aujourd’hui 128 équipes de Ma’agalim fonctionnent avec ce modèle, 61 centres communautaires ont adopté la stratégie Tze’ela, et on prévoit que 170 autres les imitent, très rapidement.
Aujourd’ui Tze’ela est entrée dans une nouvelle phase des opérations et envisage d’introduire son modèle aux États-Unis et au Royaume-Uni. Pour ceux qui voudraient soutenir Tze’ela, https://www.facebook.com/pages/Tzeela-Citizens-Team-Action-for-Social-Improvement/316211235171880
Haïm Roet s’est également impliqué pour que justice soit faite, au moins matériellement, aux rescapés de la Shoah. De 2009 à 2010, il est membre du conseil de la Claims Conference, qui travaille pour obtenir l’indemnisation et la restitution des biens pour les survivants de la Shoah et les héritiers des victimes .
Mais il a démissionné parce qu’il n’a pas aimé ce qu’il y a vu et personne n’était prêt en 2010 à montrer une lettre qu’il a écrite aux autres membres du conseil d’administration . Aujourd’hui, le scandale des fraudes massives que Haim a soupçonnées est devenu de notoriété publique mais sans grande conséquence pour les responsables .
Quel sera le prochain combat de Haïm?
Line Tubiana
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