Pas d’amalgame, qu’ils disaient! Par Raphaël Nisand

Dans la litanie des attentats commis par le terrorisme islamiste en France depuis les années 80 , à chaque attentat on a pu entendre cette mise en garde : « Le ou les terroristes ne représentent qu’eux-mêmes et il ne faut surtout pas faire d’amalgame entre leurs gestes insupportables et leur origine ethnique ou religieuse ».

Chaque français était donc averti :  il ne fallait surtout pas généraliser et au nom du vivre-ensemble il fallait condamner la ou les personnes coupables sans le moindre retour négatif pour sa communauté.

Et ce fut le cas.
Personne nulle part, sauf peut-être dans certains cercles restreints, n’a fait d’amalgame. 

Depuis le 7 octobre, par un étrange retour de manivelle, c’est exactement le raisonnement inverse qui prévaut.

Chaque juif en France et de par le monde est tenu pour responsable de la riposte israélienne au massacre du 7 octobre. 
Cet été on a vu se multiplier les agressions contre des rabbins, contre des juifs visibles, contre des synagogues ou des plaques commémoratives, sans que personne ne dise « Pas d’amalgame ». 

Certains mouvements pro-palestiniens sont en permanence à l’attaque contre les juifs ou contre des personnes qui auraient la prétention d’écouter des chanteurs juifs, ou même de voir tel film d’un festival de cinéma israélien.

Les agresseurs se sentent fondés  à toutes les manoeuvres de boycott ou de violence parce qu’ils se sentent dans le camp du bien et font ainsi régner une intolérance et une atmosphère de censure qui rappelle la période sombre du maccarthysme et la période où les nazis interdisaient la fréquentation des magasins juifs.

L’attaque contre les enfants juifs, que ce soit celle de la compagnie aérienne espagnole Vuelling ou celle du directeur d’un centre de loisirs qui a refoulé 150 enfants israéliens, fait immanquablement penser à ces horribles écriteaux des années 40 : « Interdit aux juifs et aux chiens ».

Ce traumatisme peut arriver  à toute personne  qui a des origines juives, quelles que soient ses opinions. 

Il s’agit donc bien d’un antisémitisme exacerbé par le conflit à Gaza mais un antisémitisme face auquel les pouvoirs publics semblent bien rester indolents.

Par exemple le fait de refouler les enfants aurait pu conduire à une fermeture administrative du parc de loisirs dans les Pyrénées.

Le trouble à l’ordre public est évident, le fait est grave mais le parc n’a pas été fermé et une simple enquête judiciaire a été ouverte.

Dans de nombreux faits d’antisémitisme les juifs de France ont reconnu la réponse intransigeante des forces de police mais aussi une réponse administrative ou judiciaire qui ne prenait pas la mesure des évènements en cours.

L’heure est grave et  d’après un sondage récent 80 % des juifs de France parleraient en famille de quitter le pays. 

Au-delà des polémiques on attend de chacun une solidarité sans faille avec les juifs de France injustement attaqués.

Les juifs attendent une réponse républicaine à la hauteur et la totale solidarité de toutes les autres religions dont, pour l’heure, le silence est inquiétant. 

C’est au prix de cette mobilisation générale que la crise antisémite pourra peut-être être surmontée.

© Raphaël Nisand 
Chroniqueur sur Radio Judaïca 

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2 Comments

  1. Mr Nisand , ce qui m inquiete dans vos propos , c est la conclusion :
    Les juifs attendent la reaction des non juifs pour etre sauvés !!!!!
    Non Mr Nisand , Vous attendez peut etre la reaction de votre voisin breton pour vous soutenir ( et vous attendrez encore longtemps 😩)
    Mais le peuple juif n a pas besoin des bequilles foireuses que certains non juifs pourraient nous offrir , sous certaines conditions , notre peuple prend son destin en main ,il rentre chez lui maintenant , car l heure a sonnée .

  2.  » Les juifs attendent une réponse républicaine à la hauteur et la totale solidarité de toutes les autres religions dont, pour l’heure, le silence est inquiétant.  »

    L’ Église à été rendue HS par beaucoup des décisions de Vatican II. Cf. les habits des évêques lors de la réouverture de Notre Dame, cf François qui était plus animateur socio-culturel que Pape.
    L’ Église en effet ne dit rien. Elle est dépassée par les événements. Elle n’ a plus d’ ouailles, d’ influence, le niveau des évêques est déplorable. De plus il ne semble pas qu’ elle veuille s’ occuper du drame actuel subit par les juifs. Souhaitons que la situation évolue.

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