
Monsieur le « Grand » Rabbin,
Il y a des jours où l’on aurait préféré vous entendre commenter la paracha de la semaine plutôt que la politique étrangère. Mais puisqu’en cette saison de techouva, vous avez choisi d’ouvrir la bouche sur une télé à grande écoute , permettez qu’on y réponde.
Quand Benjamin Netanyahou affirme que reconnaître aujourd’hui un État palestinien revient à attiser l’antisémitisme, il ne parle pas des intentions d’Emmanuel Macron. Il parle des conséquences.
Et vous, que répondez-vous ? Que la République protège les Juifs. Que ses préfets, sa police, ses institutions font ce qu’elles peuvent.
Mais Monsieur le Rabbin, Netanyahou ne dit pas le contraire. Il dit que reconnaître un État de Palestine dans ce contexte — alors que le Hamas est encore au pouvoir à Gaza, alors que les otages ne sont toujours pas libérés, alors que le 7 octobre est encore une plaie ouverte —, c’est envoyer un message de récompense au terrorisme. Et que ce message sera reçu cinq sur cinq par une certaine frange de la population française : celle qui rêve d’un monde sans Israël… et sans Juifs.
Alors oui, cette reconnaissance attise l’antisémitisme. Parce qu’elle envoie un signal. Et dans la rue, dans les métros, dans les écoles, dans les bureaux, ce signal est déjà entendu.
Vous nous dites que Macron avait déclaré, il y a 8 ans , que « l’antisionisme est une forme d’antisémitisme ». Très bien. Mais ça, c’était il y a dix ans. Depuis, il y a eu des pogroms en Israël, des attaques en France, des profanations de tombes, des menaces, des insultes, des renoncements. Et il y a aujourd’hui une jeunesse juive qui grandit avec une mezouzah décrochée, une kippa dans la poche et un pseudonyme sur Uber.
Vous semblez vivre dans un monde parallèle, protégé, feutré, à l’abri des regards et des remarques. Vous ne prenez pas le métro et justement la police française vous protège, mais pas nous à chaque instant hein ? Vous ne marchez pas seul dans les rues de Paris. Vous n’êtes pas l’enfant de 13 ans à qui l’on dit de ne pas répondre « Israël » quand on lui demande sa destination d’été.
Et pourtant, vous vous autorisez à parler en notre nom.
Mais qui vous a élu, Monsieur Korsia ? Un collège de copains.
Vous n’êtes pas un représentant du peuple juif. Vous êtes une fonction. Un titre administratif. Une nomination. Le Crif ne représente pas les Juifs. Et vous non plus. Pas plus que le dîner de gala de la République ne remplace un face-à-face avec la réalité.
Alors par pitié : enseignez la Torah si vous le souhaitez. Offrez du sens à ceux qui le demandent. Mais ne nous dites pas ce que nous devons ressentir. Ne nous expliquez pas ce que nous devons craindre ou non. Ne nous demandez pas de faire confiance les yeux fermés à ceux qui nous regardent à peine.
Parce qu’entre les mots et les actes, il y a un monde. Et dans ce monde, Monsieur le Rabbin, ce ne sont pas vos discours que l’on entend. Ce sont les cris dans la rue, les menaces sur les réseaux, les silences complices des élites, et les étoiles jaunes collées sur des vitrines — à Paris, en 2024.
Alors, de grâce, un peu d’humilité. Et un peu de lucidité.
Ce qu’il nous faut aujourd’hui, ce ne sont pas des leçons. Ce sont des repères. Ce ne sont pas des rappels à l’ordre. Ce sont des appels à la dignité.
Et si vous tenez à votre titre, souvenez-vous d’une chose : un Grand Rabbin ne devrait jamais minimiser ce que ses fidèles ressentent sinon il risque de devenir le rabbin de lui même. À Kippour on demande pardon à Dieu pour les fautes que l’on a commise envers lui et l’on demande pardon aux hommes si on les a blessés, si on s’est trompé, ou si on les a offensés.
Il vous reste un bon mois pour y réfléchir.
דַּע מָה לְמַעְלָה מִמְּךָ – עַיִן רוֹאָה, וְאֹזֶן שׁוֹמַעַת, וְכָל מַעֲשֶׂיךָ בַּסֵּפֶר נִכְתָּבִים.
Sache ce qu’il y a au-dessus de toi un œil qui voit, une oreille qui entend, et tous tes actes sont inscrits dans un livre Pirkei Avot פִּרְקֵי אָבוֹת « Chapitres des pères«
© L’Étoile de David

Tout est enfin dit: il n y a JAMAIS eu dans cette lettre maladroite,D accusation d intentionnalité mais de conséquences implacables. Notre GR habitue a décortiquer les textes ne l a pas compris???les médias quant à eux pour la plupart ne savent plus lire!!! Surtout au PO …
Korsia est un schmock .
Thierry tu parles yiddish! Tu me surprendras toujours…
Bravo pour cette tribune qui reflète la réalité de ce qui se passe dans la France de tous les jours et pas celle des élites
Il y a des personnes qui ferait bien de descendre dans la rue seul parfois incognito pour comprendre ce que vie et subit le peuple
Ce qui est d’autant plus hallucinant c’est que la personne qui écrit cela doit prendre un pseudo pour ne pas être sous les feux de l’actualité et parce que l’on doit se cacher…
Tout ce qui rapproche du judaïsme ou d’Israel doit s’effacer se montrer discret… On doit se marraniser pour pouvoir exister… Jamais je n’aurai cru cela possible en 2025
J’ai moi-même hésité à répondre pour ne pas être livré à la vindicte de mes réseaux sociaux
Très intéressante tribune, sans concession ni excès… l’exercice est difficile.
les Ors de la République finissent toujours par déconnecter nos responsables de la réalité …qu’ils soient politiques ou rabbins.
Benjamin Netanyahou a fait le job que les « responsables » et autres « représentants » du judaïsme français, corrompus par tous les pouvoirs qui les instrumentalisent sans vergogne, ne font pas : celui de la défense des intérêts collectifs des Juifs de France et de la lutte contre l’antisémitisme qui tient chez ces courtisans du simulacre.
Le premier ministre de l’Etat d’Israël a donc écrit la lettre qu’auraient dû écrire les « responsables » et autres « représentants » du judaïsme français à Emmanuel Macron, s’ils faisaient leur job !!
Haïm Korsia incarne la déshérence spirituelle d’un judaïsme dirigé par élites qui ne représentent plus l’intérêt collectif des Juifs de France, qui ancrent les Juifs de France dans une unité de façade pour en faire des dhimmis en Galout et qui, pour plaire au prince, tournent le dos à Israël : une apostasie de courtisans qui préfèrent être des Bné Kloum plutôt que des Bné Israël.
Haïm Korsia incarne aussi, pour notre honte, le déshonneur d’une « représentation » du judaïsme qui, non contente de ne demander aucun compte à des politiques qui laissent prospérer l’antisémite, a remis un prix de lutte contre l’antisémitisme (prix Harav Lord Jakobovits) à un authentique antisémite : Emmanuel Macron dont le mentor en politique était Paul Ricoeur un philosophe pétainiste de 1939 à 1944, qui passa le reste de sa vie jusqu’en 2005 à camoufler son pétainisme.
(Lire : https://www.tribunejuive.info/2023/12/14/lidiot-et-limposteur-par-jean-marc-levy/ et https://www.tribunejuive.info/2025/07/18/tout-ce-que-lantisemitisme-de-2025-doit-a-emmanuel-macron-par-jean-marc-levy/)
La TechouvaH (Tachouv : renouvelle !) pouvant être interprétée comme la restauration de sa relation personnelle au Tout Puissant, on pourrait espérer au minimum une explication voire des excuses de tous ces « représentants » qui ont trahi leurs communautés. N’y comptons pas trop !, ces « représentants » ayant toujours préféré arriver à Néïla sans être passé par Kol Nidré !
Les Juifs de France devraient exiger que l’on retire le prix Harav Lord Jakobovits à Emmanuel Macron et ce serait déjà fait si nos « représentants » avaient une colonne vertébrale.
Les Juifs de France méritent mieux qu’un GRDF comme Haïm Korsia ! Mais qui, alors que les maîtres du judaïsme français sont déjà en Israël depuis longtemps. Au-delà d’une vie juive riche, réelle, mais menacée, ces « représentants » bourgeois qui ont tourné le dos à leurs communautés seront responsables de la fin fu judaïsme français !
Bien envoyé !!
On attendait autre chose de la part d’un « grand «
Rabbin. C ‘est triste d’en arriver là.
Entendra -t-il ??
Je n’ose pas imaginer.
Je suis bien évidement en accord direct sur ce qui est écrit, mais ce qui m’embête malgré fait qu’il soit publié sur le site de tribune Juive , c’est que cet article n’est pas signé.. et là cela dérange…Alain SAYADA