
Le cessez-le-feu de juin 2025 entre l’Iran et Israël masque une réalité troublante : l’axe de résistance chiite n’a jamais été aussi proche d’une logique d’embrasement final.
Analyser la Dictature islamiste en Iran à travers le prisme de la realpolitik classique revient à ignorer la dimension eschatologique qui irrigue profondément le système théocratique. Pour les Gardiens de la Révolution, la préservation du régime ne constitue pas l’objectif ultime : c’est la réalisation du projet eschatologique qui prime.
Le sacrifice de l’Imam Hussein à Karbala en 680 ne relève pas de la simple référence historique. Il constitue un modèle opérationnel qui légitime la résistance face à l’oppresseur, même dans l’infériorité numérique absolue. Cette théologie du martyre transforme la défaite militaire en victoire spirituelle, rendant caduques les calculs coûts-bénéfices occidentaux.
Privé de ses proxys traditionnels déstabilisé sur son sol, l’Iran se trouve contraint à l’action directe, situation historiquement propice aux surenchères idéologiques.
Plusieurs facteurs convergent vers une possible escalade.
L’élimination systématique des cadres iraniens et l’humiliation subie lors des frappes israéliennes ont créé un sentiment de Götterdämmerung au sein du régime. Les images de scientifiques nucléaires assassinés et d’installations détruites alimentent une logique de revanche qui transcende le calcul rationnel.
Le dispositif institutionnel iranien favorise cette dérive. Les Bassij, milices paramilitaires comptant plusieurs millions de membres, sont endoctrinées depuis l’enfance dans la culture du sacrifice. Leurs rangs regorgent de volontaires pour des missions-suicide, considérées comme voie d’accès privilégiée au paradis. L’activation de ces réseaux dormants pourrait déclencher une vague d’attentats coordonnés d’une ampleur inédite.
Les chancelleries occidentales demeurent prisonnières d’une grille de lecture État-nation qui ne saisit pas la dimension transnationale du projet khomeiniste. Elles analysent Téhéran comme un acteur rationnel soucieux de préservation, alors que le régime des mollahs se conçoit comme avant-garde de l’umma chiite mondiale.
Cette incompréhension explique l’échec récurrent des stratégies de dissuasion.
Les déclarations récentes du Guide Suprême, évoquant un « combat final », rompent avec la prudence habituelle du régime.
Plus inquiétant encore, l’isolement diplomatique croissant de l’Iran élimine les garde-fous traditionnels. Privé d’alliés modérateurs, le régime pourrait céder aux sirènes de l’escalade maximale. La fenêtre diplomatique ouverte par Trump semble se refermer face à l’intransigeance iranienne.
Le scénario d’un assaut contre Israël coordonné Iran-Hezbollah, avec appui balistique des Houthis, n’a jamais été aussi plausible. Non par calcul rationnel, mais précisément en vertu d’une logique apocalyptique virant au nihilisme.
A méditer…
© Joel Hanhart

Les Houthis, le Hezbollah, sous le turban des mollah qui veulent la destruction d’Israel, il ne s’agit plus de méditer mais de se préparer à toutes éventualités.Le fusil à l’épaule.