Antoine Desjardins. “Êtes-vous un être humain, M. Zemmour ?”

“De la perversité de la société du spectacle et de l’instrumentalisation d’une photo par des charognards”

L’instrumentalisation depuis des années de la photo d’Aylan, petit enfant mort gisant sur le sable, relève de la pornographie. Demander à Zemmour (en le cuisinant façon interrogatoire psychiatrique de camp de rééducation) ce qu’il ressent au tréfonds de lui : même chose.

Méthode ignoble, pornographique, totalitaire, obscène, bouffonne.

Qu’eût-on pensé si la bouillie humaine du Bataclan avait été affichée en gros plan pour donner à s’exprimer aux amoureux du vivre ensemble ?Pour les “faire réagir”. Pour mesurer leur humanité et leur empathie au nombre et à la conformité des adjectifs qu’ils eussent utilisés pour décrire leur sentiment intime.

Règne de l’image voyeuriste, tyrannie de l’émotion. Injonction totalitaire fasciste et hypocrite de celui, inquisiteur, qui demande ce qu’on “ressent”.

A peu qu’on utilise un détecteur de mensonge. “Êtes-vous un être humain, M Zemmour ?” Cauchemar orwellien. Aymeric Caron, infaillible, a conjecturé que Z n’était pas un homme. Qu’il était hors du champ de l’humanité.

Pour moi, c’est Caron qui est une belle ordure totalitaire et sans scrupule. Z aurait dû réagir beaucoup plus fort à cette tabloïdisation infâme de la politique en montrant le soubassement manipulatoire et pervers de l’utilisation de ces images.

Société du spectacle. L’obscénité est du côté des gens qui font de l image de la mort d’un enfant un outil de propagande. La politique extérieure d’un peuple souverain ne se décide pas sur des images. Au reste cet enfant est mort bien plus à cause d’un trafic, à cause de passeurs, à cause de faux espoirs entretenus par des ONG criminelles spécialisées dans la mise en scène qu’à cause d’une politique migratoire inhumaine. Quoi qu’il en soit, afficher cette photo est immoral. Si on avait affiché en grand la photo d’une femme violée tabasséé et poignardée par un étranger sans papier déjà multidélinquant ( des photos existent de cette nature mais curieusement elles ne feraient pas l’objet d’une exhibition malsaine) et qu’on l’eût présentée à Corbières pour lui demander ce qu’il ressentait et si cela ne remettait pas en question sa vision idyllique du vivre-ensemble, j ‘eusse été semblablement scandalisé.

La syntaxe recule, la raison recule, la politique recule, la souveraineté de la France est prise en otage par des groupuscules gauchistes qui utilisent des photos d’enfants morts, surfent sur l’émotion et emploient les “techniques” les plus viles pour mettre à genoux une Nation.

 © Antoine Desjardins

Professeur de Littérature, Antoine Desjardins est co-auteur de “Sauver les lettres – Des professeurs accusent” (Editions Textuel). Membre du Comité Les Orwelliens, il écrit dans le Figaro Vox, Marianne, Causeur.