C’est sur le socle du particularisme qu’on construit l’universel. Par Dov Maimon

On répète souvent que l’universel exige d’effacer les différences, comme si l’humanité ne pouvait s’unir qu’au prix de l’uniformité.

C’est pourtant l’inverse qui est vrai : l’universel authentique naît de la rencontre des singularités, pas de leur dissolution.

L’histoire juive en offre l’une des démonstrations les plus fortes, notamment à travers Hanouka et Pourim.

Hanouka raconte un refus de l’âme.

Les Grecs ne cherchaient pas à détruire les Juifs physiquement.

Ils voulaient les intégrer, les remodeler, les détacher de tout ce qui faisait leur singularité : une loi révélée, des frontières identitaires, un Dieu invisible qui ne se laisse ni représenter ni absorber.

Le message implicite était clair :

« Tu peux vivre, mais pas en restant toi-même. »

Pourim raconte un refus du corps.

Haman ne propose aucune assimilation, aucune conversion.

Ce n’est plus la loi juive qui dérange, mais la simple existence du peuple.

Le message est alors d’une radicalité absolue :

« Même si tu abandonnes tout, ta présence sur terre est déjà de trop. »

Hanouka et Pourim montrent deux logiques différentes, mais un même inconfort du monde face à une singularité qui persiste.

Et c’est pourtant cette singularité, assumée et préservée, qui a permis au judaïsme de transmettre une idée fondamentale : on peut contribuer à l’humanité sans renoncer à soi-même.

L’universel ne se construit pas en effaçant les identités.

Il se construit en les faisant dialoguer, en reconnaissant que chaque peuple a quelque chose d’irréductible à apporter.

Ce n’est pas malgré le particularisme qu’on construit l’universel : c’est grâce à lui.

‌‌© Dov Maimon

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