
Quatre chiffres posés sur la table comme quatre grains de grenade. On dirait une addition, mais en réalité c’est une histoire codée, une gamatria à double fond. Le 5, les cinq livres de la Torah, épine dorsale qu’aucun exil n’a réussi à casser. Le 7, plénitude, sept jours qui bouclent la semaine et rappellent qu’il existe un rythme même dans le chaos. Le 8, ce dépassement, ce pied de nez aux cycles, le coup de tête de celui qui refuse de s’arrêter au plafond. Et le 6, bancal, et pourtant si humain, un peu comme moi quand je prononce mal les kḥlet devant un tunisien, blague qui tombe à plat mais sauve quand même la soirée, comme Woody Allen se demandant pourquoi Dieu a créé les moustiques s’Il nous aime vraiment.
5786, c’est aussi l’arithmétique d’un peuple qui n’a jamais renoncé à la calculette de l’espérance. Chaque année, on additionne un peu de douleur, on multiplie les silences, on soustrait des illusions — et à la fin, le résultat reste la vie. Ashkénaze ou séfarade, chacun y lit ses souvenirs : chez moi, Kishon aurait imaginé un comptable céleste qui se trompe de ligne et crédite par erreur les Juifs d’un bonus de résilience, en guise de prime de fidélité.
Et pourtant, au milieu des rires et des bénédictions, on sent le poids idiot des erreurs de l’Occident. Encore une difficulté qu’on n’avait pas demandée, comme si les cercueils ne suffisaient pas. On ne réclamait pas un fardeau plus léger — juste des épaules plus larges pour le porter. L’Histoire nous a forgés à ça, à serrer les dents et continuer, même quand d’autres s’amusent à jouer aux apprentis sorciers avec notre destin.
Douceur malgré tout. Ce chiffre, 5786, sonne comme une promesse de miel sur la grenade, comme un souvenir de pain chaud à la sortie de la synagogue. Espoir malgré les cendres. Résilience comme unique monnaie valable dans cette banque céleste où nous venons déposer nos prières chiffonnées.
Saleakh chvato, comme disent les vieux sur le pas de la porte : que l’année pardonne ses fautes à la précédente, et que la suivante nous laisse encore assez d’humour pour nous moquer de nous-mêmes — arme secrète, plus efficace que tous les systèmes de défense.
Alors bricolons une formule, comme un toast improvisé, mi-talmudiste, mi-stand-up. On prend ה ז ח ו (hé, zaïn, ḥet, vav), soit 5786, et on invente un mot : « Hazhu ». Ça pourrait vouloir dire, très sérieusement et très drôlement :
הַזְּמַן זֶה חֶסֶד וּתִקְוָה – hazman ze ḥessed u-tikva : ce temps est grâce et espérance.
Un slogan de nouvelle année qu’on peut glisser entre le poisson et la dafina.
Un clin d’œil conjugal : elle entend ḥessed, je réponds humour, et au fond c’est la même bracha.
Un peu de douceur malgré les cicatrices, un peu d’espoir malgré les cercueils, un peu de résilience parce que c’est la seule monnaie qui ne se dévalue pas.
5786 : quatre chiffres, une promesse. Un souffle, une plénitude, une grâce, et un crochet entre ciel et terre.
© David Castel

chana tova pour tous
hélas ce jour de joie est devenu sombre
macron nous fait basculer dans l horreur
les terroristes peuvent pavoiser
ils sont les vainqueurs et
nos malheureux otages croupissent dans
les tunnels ou servent de boucliers humains
que va devenir israël ?
Le grand DIEU d’Israël aura le dernier mot . Tous ces ennemis passeront devant son tribunal. Celui qui est ennemi d’Israël est ennemi deDIEU . DIEU se rit des méchants car il connaît leur fin. ISRAËL 🇮🇱 sera bientôt consolé dans les bras de son SEIGNEUR ADONAI . Chana tova