« Médecins sans frontières complice du Hamas », « Promotion Rima Hassan à Bruxelles », « Menaces sur l’Occident » :  le Docteur Alain Destexhe s’exprime sur Tribune Juive. 

                 Interview réalisée par Frédéric Sroussi pour Tribune Juive 

Le Docteur Alain Destexhe est un ancien Secrétaire général de Médecins sans frontières (MSF), il est sénateur honoraire belge et essayiste 

                                             

                                     

Tribune Juive : Commençons par l’actualité la plus brûlante vous concernant :

Vous êtes victime d’un déferlement de haine sur les réseaux sociaux et de poursuites judiciaires iniques déclenchées contre vous par l’Université Libre de Bruxelles (l’ULB). Tout cela parce que vous avez expliqué sur le réseau social X que la proposition des étudiants de l’ULB de nommer leur promotion de droit 2025 du nom de la députés LFI pro-Hamas Rima Hassan était dûe au fait qu’un grand nombre d’étudiants portant un prénom arabo-musulman était inscrit dans cette promotion (vous n’avez évidemment pas donné les patronymes de ces derniers) . Votre analyse est juste, mais cela n’explique pas que la proposition de ces étudiants ait été validée par l’ULB.  

Alain Destexhe : L’université manque de courage face à tout ce qui est antisémitisme et islamisation depuis longtemps, mais en particulier depuis le 7 octobre 2023. Les racines du problème sont bien antérieures, cela fait au moins 15 ans qu’il existe une dérive communautariste islamiste de l’ULB avec le port du voile qui est toléré dans l’université, alors que tout signe catholique a toujours été strictement prohibé. Il y a désormais des prières sauvages qui sont organisées dans les couloirs et sous les escaliers. Cela fait au moins une dizaine d’années que des personnalités comme Tarik Ramadan sont invitées.Rima Hassan l’a été deux fois récemment alors que des personnes qui ont un profil plus laïque et qui sont donc plus sensés de répondre aux valeurs originelles de l’université comme Caroline Fourest par exemple, a dû une fois annuler sa venue ou alors être victime d’incidents.

Plus encore, récemment, la conférence de l’ancien ambassadeur d’Israël en France Elie Barnavi, n’a pu se dérouler qu’en dehors du campus, sous haute protection policière puisque des centaines d’étudiants tentaient de l’empêcher. Il y a donc une dérive communautariste et une islamisation depuis dix ou quinze ans, et en parallèle à ça il y a une exacerbation depuis le 7 octobre 2023 avec un climat antisémite sur le campus créé par des étudiants d’extrême gauche et des étudiants arabo-musulmans. 

T.J : Vous avez écrit un papier très intéressant qui vient d’être publié par Figarovox qui parle entre autres du cas de l’ancien ambassadeur d’Israël en France Elie Barnavi. Or, il est plus qu’ironique de remarquer à quel point ces étudiants sont des ignares et/ou des fanatiques puisque Barnavi soutient les boycotteurs d’Israël du mouvement BDS et que – toute honte bue – cet ancien diplomate israélien a osé appeler à des « sanctions concrètes » contre Israël dans une tribune au Monde avec son acolyte, un historien qui se prend pour un spécialiste d’Israël alors qu’il ne parle même pas l’hébreu Vincent Lemire. L’ironie réside donc dans le fait que Barnavi est du côté de ces étudiants, mais que ces derniers ne le jugeront qu’à l’aune de sa nationalité israélienne et surtout de son identité (névrotique) juive.

A.D :  Cela montre bien que derrière le masque de la critique d’Israël, il s’agit bien d’antisémitisme car si c’était uniquement une critique d’Israël, Barnavi aurait donc toute sa place dans ce type de débat. D’ailleurs je ne sais même pas s’ils connaissent la définition du mot « sioniste ». Le Sionisme c’est un territoire et un État pour le peuple juif. Ce n’est donc pas nécessairement la version d’annexion de la Judée et de la Samarie. Derrière le masque de l’anti-israélisme ou de l’antisionisme se cache un véritable antisémitisme.

T.J : Vous avez aussi écrit dans votre tribune que « l’ULB s’est transformée en foyer d’intolérance, de communautarisme musulman et d’antisémitisme ». Pouvez-vous nous donner des exemples relatifs à cet antisémitisme ? 

A.D :  Des étudiants juifs ont été agressés verbalement et physiquement sur le campus. L’Université n’a pas fait d’enquêtes, n’a pas pris de sanctions contre les agresseurs. Elle a laissé faire, c’est comme toujours le pas-de-vagues et passons à autre chose .

T.J : Vous écrivez aussi qu’un amphithéâtre a été rebaptisé Walid Daqqa, je précise que c’était un terroriste du FPLP qui avait fomenté l’enlèvement et l’assassinat d’un soldat israélien.

A.D: Ce n’est pas seulement un amphithéâtre !  C’est tout un bâtiment !  Et pendant sept semaines il y a eu des slogans hostiles à Israël et effectivement le nom symbolique de ce terroriste palestinien a été donné à ce bâtiment. L’Université a attendu sept semaines avant de les faire déloger par la police. Les dégâts causés par ces étudiants ont été estimés par la presse belge entre 500 et 700 000 Euros (mobilier détruit, murs tagués avec des slogans propalestiniens et hostiles à Israël). D’ailleurs l’ULB n’a pas beaucoup communiqué sur la plainte et son suivi pour réparer les dégâts…

T.J : Comment expliquer l’itération de ces actes, slogans et comportements anti-israéliens/antisémites qui se produisent sur tous les campus occidentaux ? 

A.D : Je ne suis pas certain d’avoir une explication, mais pour moi l’extrême gauche et certaines associations musulmanes ont comme objectif fondamental de détruire la civilisation occidentale.  Selon moi, Israël n’est pas le véritable objectif, entre Gaza et l’Occident, il y a Israël et donc je pense que leur objectif véritable est de s’attaquer à la civilisation occidentale dont Israël est l’incarnation. Ils s’attaquent donc à cette dernière à travers Israël. C’est une explication, je ne dis pas que c’est la seule non plus.

Je veux surtout ajouter que ces agissements sont parfaitement intolérables et pourtant tolérés ! 

A.D : Comment expliquez-vous cette tolérance ?

A.D : Derrière cette tolérance, il y a je pense la peur de la jeunesse, l’héritage de Mai 68. De plus, les étudiants font partie du Conseil d’administration de l’ULB à hauteur de 21% . Bizarrement, les étudiants sont aussi – alors qu’ils n’ont rien à faire là – dans le Conseil académique. 

Il y a pourtant une solution simple pour en finir avec ces débordements : couper les financements de ces universités qui en Belgique sont financées au minimum à 90 %  de fonds publics. Il faudrait faire comme Trump aux États-Unis : « Si vous tolérez des manifestations d’antisémitisme, alors on vous coupe les fonds. » Cela ne se fera pas en Belgique ou en France, mais cela serait assez radical. D’ailleurs, je vais vous donner un petit scoop : il y a une trentaine d’années, l’Université Libre de Bruxelles avait un volet francophone et un volet néerlandophone. Par la suite il y a eu une scission pour créer deux universités qui n’ont plus rien à voir l’une avec l’autre. D’un côté l’ULB et de l’autre côte, l’équivalent en néerlandais VUB. Or, il y a une vingtaine d’années une étude a été réalisée par le professeur Mark Elchardus sur l’antisémitisme au sein des populations musulmanes. Cette étude a été publiée et diffusée dans les médias, mais comme après cela, il y a eu une plainte pour « racisme », alors que c’était purement une étude académique, le centre universitaire qui a fait ce rapport a décidé de ne plus en faire. Plutôt que d’accepter de voir des réalités dérangeantes, on préfère comme les trois singes se boucher les oreilles, se cacher les yeux et se taire…

T.J : Il y a quelques jours, le sociologue Mathieu Bock-Côté a parlé de vous par deux fois sur Cnews…

A.D : … Oui, j’ai vu, et ça m’a encouragé. 

T.J : Oui, il vous a vraiment soutenu en disant de vous – je résume sa pensée – que vous étiez un véritable dissident, un homme courageux (ce qui est vraiment le cas). Il a dit que vous étiez « une figure qui compte dans la politique belge et qui a décidé de « transgresser les grands interdits idéologiques ». Dès lors, « on cherche aujourd’hui l’envoyer hors du cordon sanitaire». D’un point de vue personnel, comment cela se déroule t-il pour vous ?

A.D : Je n’ai plus de mandat politique depuis 2019, mais je continue de militer via le réseau social X, le Figaro, Causeur, et aux États-Unis dans Gatestone. Je continue donc à écrire des articles montrant mon inquiétude face à l’évolution de la société. Mais, c’est clair que j’ai été l’objet sur les réseaux sociaux d’une vraie campagne de haine, alors qu’il n’y a rien de haineux dans ma démarche. Je suis traité de « raciste », de « fasciste », de «nazi», etc.…dans des centaines de commentaires par des gens issus de l’extrême gauche et de personnes d’origine arabo-musulmane. Essentiellement par l’extrême gauche dans ce cas. On vit avec car l’enjeu est plus important que ce qui peut m’arriver.

TJ : Maintenant, je veux parler de votre rôle en tant qu’ancien Secrétaire Général de Médecins sans frontières. Vous avez été présent sur les théâtres d’opérations comme le Rwanda par exemple. Or, dans un rapport que vous avez publié en 2023 après les attentats du 7 octobre, vous expliquez et démontrez la complicité de l’ONG bien connue Médecin sans frontière (MSF) avec le Hamas ! Ce qui n’est pas rien ! Vous dites – et c’est fondamental – que MSF agissait dans l’hôpital de Gaza Al-Shifa. Or, dans ce même hôpital des vidéos montrent que des otages israéliens y ont été amenés (ceci fut confirmé par les services de renseignement US en janvier 2024) et donc qu’il était impossible à MSF de ne pas savoir que le Hamas utilisait cet hôpital comme base terroriste. 

Vous ajoutez dans ce rapport cette phrase lourde de sens : « Pire encore, dans la mesure où MSF opérait à Al-Shifa, il est difficile de croire qu’aucun de ses membres n’a jamais rien vu ni entendu des tunnels, des terroristes dans l’hôpital ou des otages amenés à proximité. MSF pourrait tomber sous le coup de complicité d’actes de terrorisme (in  » MSF complice du Hamas ? », rapport daté du 18 décembre 2023). Vous ajoutez qu’un endroit de l’hôpital al-Shifa était déclaré zone dangereuse pour MSF car le Hamas s’y trouvait. 

A.D : J’ai en effet parlé avec un médecin qui faisait partie de l’équipe médicale qui allait régulièrement à Gaza qui m’a dit ça. Il ne fallait pas aller dans ce coin-là de l’hôpital car c’était dangereux pour eux.  MSF n’était sûrement pas au courant des détails, mais forcément il devait en déduire que l’hôpital était une base du Hamas, maintenant je ne dis pas qu’ils ont vu les otages, qu’ils les ont vu passer, mais il y avait une caméra qui a filmé les otages amenés dans l’hôpital Al-Shifa. De toute façon, ceci n’est qu’un élément puisque la complicité de Médecins sans frontières avec le Hamas me paraît évidente puisqu’ils opèrent dans un territoire totalement contrôlé par le mouvement terroriste. l’ONG MSF n’a jamais critiqué le Hamas ou n’a jamais lancé un seul appel à la libération des otages. 

T.J : Dans votre rapport vous parlez même d’un médecin gazaoui dont MSF a cité les déclarations le 19 octobre 2023, un certain Dr Nedal Abed, or, ce dernier a fait clairement l’apologie du terrorisme le 7 octobre. Comment expliquer que les médias reprennent sans vergogne les propos mensongers de MSF ?

A.D : Le problème est que MSF est tellement une vache sacrée que les médias n’osent pas s’y attaquer. C’est parole d’évangile. 

De toutes façons, la complicité de MSF avec le Hamas a continué puisque lorsque je vois passer les tweets de MSF ils sont tous contre Israël et jamais contre le Hamas. 

Je veux dire ici que la déclaration d’une famine à Gaza ne me convainc pas à ce stade. Mon argument principal est que MSF n’a jamais fait une enquête poids/taille alors que ce n’est pas si difficile que ça à faire car il y a beaucoup de zones avec de nombreux civils et pas de bombardements israéliens. Faire une enquête poids/taille me semble assez évident à faire. La technique que l’on appelle MUAC, c’est-à-dire prendre le périmètre brachial, n’a même pas été réalisée – d’après ce que j’ai lu – par des gens de MSF ou des ONG. Ce sont différents médecins ou infirmiers palestiniens qui l’ont fait, donc que vaut leur fiabilité ?  

Je le répète, MSF n’a pas fait l’enquête poids/taille qui est la seule admise internationalement, et on ne sait pas qui a fait l’étude MUAC autour du périmètre brachial. Je vous le dis : depuis le début on est dans une stratégie de désinformation orchestrée par le Hamas et qui ne fonctionne qu’avec la complicité des médias et des ONG comme MSF.

T.J : Et même avec la complicité des États ! Quand on voit le Président Macron reprendre mot pour mot la propagande du Hamas sur la famine, etc…

AD : Oui, mais bon Macron… Excusez-moi, mais que peut-on penser de Macron…? Il n’a plus aucune crédibilité !

Docteur Alain Destexhe, je vous remercie pour cette interview. 

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2 Comments

  1. Médecins sans frontières, Médecins du monde, Amnesty international, Human rights watch, et tant d’autres que je soutenais jadis financièrement. A présent, il reste la SPA…Sérieusement, mes dons sont désormais ciblés, pas un cent pour les ennemis d’Israël. Y-a-t-il une association qui soutient particulièrement les soldats blessés et/ou handicapés ?

  2. je suis très scandalisée par ce monde actuel.ou les juifs sont.laisses.pour compte les chrétiens aussi les merdias.mentent et continuent a donner des mensonges sur israel le gouvernement doit s occuper des belges bientôt nous n existerons.pld.le grand remplacement est en route

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