
Le sang humain n’a ni nationalité, ni de religion, ni origine ethnique ou couleur de peau.
J’ai reçu 555 ml de sang des autres dans les veines dans la nuit du 5 au 6 juin 2024 dans un hôpital du Sud de la France. C’est grâce à ces donateurs anonymes que je suis encore en vie d’autant que mon groupe sanguin est rare.
En insultant l’autre, j’insulte celui dont le sang coule dans mes veines.
Quand on m’a transfusé la 1ère fois aux urgences on ne m’a pas demandé mon accord, j’avais compris par moi-même que c’était la transfusion ou la mort.
Mais la 2ème fois, dans une clinique, l’infirmière m’a posé la question si j’étais partant pour une transfusion, je lui ai gentiment répondu que si la question se posait je ne me serais pas déplacé. Peut-être avait-elle pensé que j’étais Témoin de Jéhovah ou musulman intégriste ?
Vous vous souvenez, en 2011 en Égypte, de la campagne menée par les Frères Musulmans contre les dons de sang des Coptes pour ne pas polluer le « sang pur musulmans » ?
J’ai toujours en mémoire l’agression physique du fils d’un ami hématologue qui était en 6 ème pour avoir mangé du porc à la cantine scolaire. C’était un crime aux yeux de ses jeunes agresseurs, comment lui, marocain comme eux, avait-il pu salir le « sang pur marocain » qui coulait en lui ? En réalité, le garçon est de père marocain et de mère française.
Des discours qui font froid au dos quand on sait qu’Hitler a exterminé les Juifs et les Gitans pour préserver le « sang aryen ».
© Salem Ben Ammar

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