60 jours de cessez-le-feu, accords d’Abraham et exil du Hamas : les contours de la nouvelle initiative égypto-qatarie

La « réponse » du Hamas doit arriver aujourd’hui


L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani (à gauche), et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi
QATAR EMIRI DIWAN / AFP

Une nouvelle proposition de médiation égypto-qatarie pour un cessez-le-feu temporaire à Gaza évoque une initiative de 60 jours qui pourrait ouvrir la voie à un élargissement des accords d’Abraham et à une reconfiguration géopolitique de la région. Le principal obstacle aux négociations demeure la demande israélienne d’exiler les dirigeants du Hamas et de démanteler militairement l’organisation terroriste. Cette exigence se heurte à une opposition ferme du mouvement palestinien, créant une impasse qui entrave les pourparlers.

Cependant, la source arabe explique que la période de cessez-le-feu proposée permettrait d’intensifier les contacts entre Israël et d’autres pays arabes, ouvrant potentiellement la voie à une extension des accords d’Abraham. Cette dynamique diplomatique pourrait, selon elle, rendre caduque la demande israélienne en installant à Gaza une autorité palestinienne civile reconnue dans le cadre d’un accord régional plus large.

L’approche révèle des clivages significatifs au sein du Hamas entre sa direction locale à Gaza et ses responsables en exil. Une partie importante de la direction extérieure, notamment celle proche du « camp qatari », soutient cette voie. Certains dirigeants envisagent même une transformation du Hamas en parti politique palestinien, opérant dans le cadre de l’OLP ou en dehors, comme composante d’un arrangement politique global.

Cette évolution s’inscrit dans la lignée des déclarations récentes de Khalil al-Hayya, haut responsable du Hamas, qui a affirmé que l’organisation était prête à établir un État palestinien dans les frontières de 1967 en échange d’un cessez-le-feu de dix ans, sans reconnaissance d’Israël. Ces positions alimentent des contacts sporadiques entre le Hamas et l’Autorité palestinienne pour explorer un éventuel arrangement.

Cette orientation correspond aux messages récemment transmis aux dirigeants de l’Autorité palestinienne par les responsables saoudiens, qui préconisent le désarmement du Hamas et l’installation de l’autorité palestinienne à Gaza. Plusieurs dirigeants du Hamas ont d’ailleurs exprimé publiquement leur volonté de progresser vers l’établissement d’un État palestinien.

Mais le Hamas n’a pas encore réagi publiquement à la nouvelle proposition égypto-qatarie, et l’organisation demeure divisée entre sa direction gazaouie et ses responsables à l’étranger.

Cette tension interne s’est manifestée récemment dans les propos d’Oussama Hamdan, dirigeant du Hamas, qui a déclaré lundi qu’aucun progrès n’était enregistré dans les négociations, accusant les États-Unis de ne pas exercer une pression suffisante sur Israël.

L’initiative égypto-qatarie s’inscrit donc dans un contexte complexe où les aspirations diplomatiques se heurtent aux réalités politiques et militaires du terrain, laissant planer l’incertitude sur les chances de succès de cette approche ambitieuse.

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