
Tous les barbus iraniens ne sont pas des ayatollahs.
Certains sont des poètes.
Comme Jaâl al-din Mohammad Balki, dit Rûmî (1207-1273).
Il dit toute cette tristesse sourde que je ressens aujourd’hui :
« Ô mon amour, ô mon ami, / Ô mon amant sans garantie, / Qui dérobe et garde mon cœur, / Intime mangeur de tristesse. »
Avec cet espoir, que demain sera peut-être meilleur :
« J’étais mort, vivant me voici, / J’étais larme, ris me voici, / Arriva le bonheur d’amour, / Bonheur éternel me voici. »
…
En attendant ce bonheur éternel, des enfants à Tel Aviv ou Haïfa passent leurs nuits dans des chambres blindées, des chrétiens sont massacrés dans les dernières églises de Syrie, de Gaza ce ne sont que des cadavres que l’on ramène.
J’aurais aimé profiter de la chaleur de cette première nuit d’été, mais plus que la canicule c’est l’actualité qui m’étouffe.
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En Iran, du temps de Rûmi, il était possible de se glisser entre les voiles d’une femme.
Érotisme persan :
« Lui, pour qui les sept univers / Sont étroits, comment donc fait-il / Quand il se glisse dans ma robe ? »
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J’admire tous ces « spécialistes », qui sur les chaînes d’infos en continu, meublent avec condescendance, le vide de toute leur ignorance.
Quel aplomb !
Ils ont été surpris par le déclenchement et le succès de l’opération israélienne en Iran, surpris par la décision de Trump de bombarder les installations nucléaires Iraniennes.
Ils ont failli en tomber de leurs sièges.
Mais après deux ou trois pirouettes, ils se rétablissent sur leur fauteuil pour railler avec mépris le couple israélo-américain.
Sûr que le Mossad doit tenir compte de leurs brillantes analyses.
…
Je ne suis pas un analyste, je préfère la poésie.
Je prédis au peuple juif et au peuple persan le plus bel avenir.
« Là où tu es, le paradis, le paradis, / Là où tu vas, la vraie bonté, la vraie bonté, / Comme les ombres du premier repas, repas, / Succès, victoire court devant toi, devant toi. »
Ainsi soit-il !
Daniel Sarfati attend la lumière, nous aussi.