
Le ministre français des Affaires étrangères incarne à lui seul l’incompétence. Il symbolise la déconnexion totale de la France – et de son président – des réalités du Moyen-Orient. Pire encore, il incarne une forme de mépris teintée d’un néo-colonialisme mal dissimulé, dans cette manière paternaliste et arrogante de vouloir s’ingérer dans les affaires internes d’une région qui a depuis longtemps échappé à l’influence française et qui rejette, de manière croissante, ce type d’ingérence.
Une logique absurde : reconnaître pour faire exister
Écoutez bien l’absurdité de la posture : « La France veut reconnaître l’État palestinien pour créer les conditions de son existence ». Une phrase qui défie toute logique diplomatique. Et moi qui croyais, naïvement sans doute, qu’on ne reconnaissait un État que s’il existait déjà. Pas pour le faire exister. Tout est à l’envers, comme toujours, quand on est déboussolé de la raison et qu’on se laisse guider par des réflexes idéologiques plutôt que par le réel.
Avec qui cette reconnaissance serait-elle mise en œuvre ? Avec une Autorité palestinienne gangrenée par la corruption, qui continue de verser des salaires aux terroristes, et dont les manuels scolaires effacent Israël de la carte, rêvant toujours d’une Palestine « du fleuve à la mer » ? En d’autres termes, un futur État fondé sur des générations élevées dans la haine, la victimisation et l’obsession de détruire l’autre.
Et on voudrait nous faire croire que ce serait une garantie de sécurité pour Israël ? Quelle obscénité. Après le 7 octobre, reconnaître un tel État, c’est en réalité récompenser la barbarie. C’est envoyer ce message aux assassins : « Allez-y, ça paie. » Car la prochaine étape, ce ne sera pas seulement un État sur les territoires palestiniens, ce sera la Palestine entière. Il suffit de regarder les affiches, les logos, les cartes dans les bureaux officiels palestiniens : c’est toute la Palestine qui est revendiquée, sans la moindre mention d’Israël. Voilà à qui la France veut aujourd’hui offrir un État.
Un État pour quoi faire ? Pérenniser la corruption ?
Dans quel but ? Pour permettre à cette même Autorité de continuer à détourner les milliards d’aide internationale qu’elle dilapide depuis plus de vingt ans ? Ils avaient pourtant les moyens de transformer la société palestinienne, de construire une économie, d’éduquer à la paix, de déraciner la culture de haine. Mais non. L’Autorité palestinienne a choisi la corruption la plus éhontée, pendant que le Hamas embrassait le terrorisme le plus monstrueux – et que les familles des auteurs d’attentats continuaient d’être rémunérées par l’Autorité elle-même.
Voilà à qui ce ministre sinistre et son président déconnecté veulent offrir une reconnaissance. Voilà l’autorité que le président Macron enlace, ému, presque en larmes, en fermant les yeux sur ses dérives antisémites et négationnistes.
Une diplomatie guidée par l’aversion personnelle
Mais le ridicule ne tue pas, dit-on. Et cette diplomatie macronienne flirte désormais avec l’abjection. Elle est fondée non sur des principes, ni sur une stratégie, mais sur une hostilité personnelle du président à l’égard de Benyamin Netanyahou. Une diplomatie émotionnelle, revancharde, mesquine. Jusqu’à s’appuyer sur les opposants politiques du Premier ministre israélien pour justifier l’ingérence française – alors même qu’ils ne représentent pas la majorité du peuple israélien. Car s’ils représentaient cette majorité, ils seraient au pouvoir.
Et même parmi ceux qui s’opposent à Netanyahou, une grande partie rejette l’hypocrisie, l’arrogance et le deux poids deux mesures du président Macron. Ce fameux « en même temps » qui, dans le contexte actuel, n’est plus qu’un masque d’opportunisme flagrant et honteux.
Macron, ignoré par ceux qu’il cherche à courtiser
Le plus tragique, dans cette séquence, c’est que la France n’est même pas écoutée. Et elle ne le sera pas. Souvenez-vous de cette scène presque pathétique : un Macron fébrile, voulant à tout prix être le premier à accueillir le nouveau président syrien. Il pensait se tailler la part du lion, obtenir des contrats, briller. Il a attisé la haine entre le nouveau pouvoir syrien et Israël, croyant y gagner du prestige.
Résultat : quelques jours plus tard, le président syrien le délaissait pour se tourner vers Donald Trump, qui, lui, exigeait la paix avec Israël comme condition de tout engagement. Quant à la rue syrienne, elle a salué cette position avec enthousiasme. Et la France ? Et Macron ? Éclipsés, ignorés, méprisés. Malgré les tapis rouges, les grandes embrassades et les sourires de façade à l’Élysée.
La solution ne viendra pas de la France
Qu’on ne s’y trompe pas : la solution au Moyen-Orient ne passera pas par la France. Aucun règlement sérieux ne peut se faire sans l’accord des Américains et des Israéliens. Et tous deux ont déjà dit non à cette diplomatie française à la dérive. Même l’Arabie saoudite, qui a pourtant offert des centaines de milliards d’investissements aux États-Unis, ne dérogera pas à cette règle. Même en coorganisant avec la France une conférence pour sauver la face, elle ne misera rien sur Macron. Car elle sait, mieux que quiconque, que derrière ce jeu diplomatique se cache une amitié trouble avec le Qatar – cet ennemi juré des Saoudiens.
Macron n’a toujours pas compris cela. Il ne comprend pas que le Qatar est au cœur de la propagande islamiste mondiale. Il ne comprend pas qu’à force de s’aligner sur les récits de Doha, il s’isole, il s’enlise, il trahit même les intérêts de la France.
Pauvre de nous. D’avoir un président aussi incompétent. Ignorant. Et désormais complice.
© Faraj Alexandre Rifai
Faraj Alexandre Rifai est un auteur franco-syrien, diplômé de l’ESSEC. Né en Syrie de parents communistes, il a grandi dans une culture et dans un pays écartelés entre une dictature « socialiste et nationaliste arabe » et un islamisme obscurantiste grandissant, deux visions antagonistes en apparence, mais unies dans leur haine d’Israël et des Juifs. C’est en France qu’il a initié à 22 ans, un cheminement personnel, s’interrogeant sur l’antisémitisme et la haine viscérale d’Israël dans lesquels il avait baigné. Ce cheminement l’a conduit à écrire son premier roman, « Grandir ailleurs », l’histoire d’une amitié gâchée avec un camarade juif à Damas, puis son nouvel ouvrage « Un syrien en Israël : à la rencontre de l’ennemi désigné » le 14 mai aux Editions Caradine. Il a fondé « Ashteret, Forum pour le renouveau du savoir et de la coexistence ».
Excellente analyse du naufrage français , mais on m a soufflé dans l oreillette que les français ont elu 2 fois ce gusse , et que , tres probablement , ils eliront en 2027 son clone chauve , l inenarrable edouard Philippe .
C est donc qu ils aiment et en redemandent , non ?
le triptyque de macron ou son tiercé ignoble 1)la couardise peur des banlieues 2)le sordide par la corruption du Quatar qui infuse tous les domaines 3)la mise en otage de la communauté juive soumise à la vindicte des soi-disantes elites