David Zini, nouveau directeur du Shabak: tournant historique, changement de paradigme

    Le remplaçant de Ronen Bar, le nouveau directeur du Shabak désigné hier par le Premier ministre Netanyahou, est le Général David Zini

    Général David Zini

    Netanyahou l’avait voulu comme secrétaire militaire au Bureau du Premier ministre il y a environ deux ans. Or la nomination du secrétaire militaire au Premier ministre devait être entérinée par le Chef d’Etat major, Hertzi Halévy. Ce dernier y avait opposé un niet absolu.

    David Zini, ancien de la sayeret Matkal, commandant de Bataillon dans Golani, premier commandant du Régiment des commandos créé alors par le Chef d’Etat major Eizencott, et dernièrement Chef de la planification à l’Etat major, est père de onze enfants. David Zini est un fils de l’Alyah de France seconde génération, fils du Rav Yossef Zini d’Ashdod. Son grand-père était le défunt Grand Rabbin Meyer Zini zal, rabbin à Tiaret en Algérie, puis de la synagogue de la rue St-Isaure dans Paris 18ème. Son arrière-arrière grand-père était le shamash de Rabbi Yaacov Abouhatseira zatsal, le fameux Abir Yaacov.

    Rabbi Yaacov Abouhatseira, le Abir Yaacov

    L’évolution sociologue de la société israélienne avec l’ascension de séfarades fidèles à la Tradition d’Israël et jusqu’à il n’y a pas longtemps relégués dans les fonctions de terrain et subalternes dans la hiérarchie sécuritaire.  il est temps que des Juifs de ce sérail prennent le relai des mains des vieilles et fatiguées élites laïques repues et décadentes. On pourrait même dire des élites plongées dans la démence quand des anciens Chefs d’Etat majors patrons du shabak comme Bougy Yeelon, Ami Ayalon ou le cinglé de Yair Golan, fournissent clés en main les munitions à la propagande du Hamas. Cette transition, ce changement d’élites, ne sera pas facile, pour le moins qu’on puisse dire.

    Cette nomination de David Zini est historique. C’est un changement de paradigme. Elle annonce inéluctablement une collision avec le système judiciaire qui, à coup sûr, la disqualifiera. Cela va exciter encore plus l’insurrection des Netorei Kaplan. Même pas dix minutes après l’annonce de l’identité du remplaçant de Ronen Bar, c’était un levé de boucliers, une panique et hystérie comme si la terre avait cessé de tourner. La Conseillère juridique du Gouvernement Gali Bahrav Miara, empêtrée elle-même dans des conflits d’intérêts à n’en plus finir, a sonné le tocsin. A la vitesse de la lumière, elle a envoyé au Premier ministre une lettre rendue publique et lui signifiant que  cette nomination esr illégale, qu’il n’est point habilité à nomme le directeur du Shabak. Une mascarade de détournement du Droit. La formulation de la Loi ne laisse nullement place à aucune ambiguïté. Elle habilite exclusivement le Gouvernement d’Israël à nommer et à limoger les chefs des services armés.

    La Haute cour de justice disqualifiant la décision du Gouvernement de limoger Ronen Bar

    Jusqu’à présent, Netanyahou avait esquivé cet affrontement avec la junte juridique. Il ne s’est jamais vraiment opposé à elle de front. Il a toujours tenté de tourner autour comme un boxeur évitant les coups d’un adversaire très coriace déterminé à le terrasser. En effet, la menace que consécutivement à ce que Netanyahou s’entête et ne plie pas devant la conseillère juridique, celle-ci le proclamerait inapte à poursuivre sa fonction. Et automatiquement la cour suprême entérinerait cette violation flagrante de la démocratie: un coup d’Etat juridique de renversement du Premier ministre!

    Désormais, il semble qu’avec cette nomination, Netanyahou s’est résolu à l’affrontement total. Il s’engouffre dans l’œil du cyclone de la confrontation de ces dernières années, à savoir si c’est le peuple qui désigne ses preneurs de décision, ou si  c’est le système judiciaire qui s’approprie les décisions sans en assumer les responsabilités. Un Premier ministre d’Israël ne pouvant exercer sa gouvernance, à savoir nommer un directeur de service de sécurité, n’est plus Chef d’Etat, mais une marionnette du système judiciaire. A ce stade, Netanyahou ne peut plus reculer.

    Le ministre Itamar Ben Gvir avec le directeur des services pénitentiaires Koby Yaakoby

    On avait déjà vu cela en apéritif lorsque le Shabak dirigé par Ronen Bar a fait arrêter le directeur du service pénitentiaire, Koby Yaakoby et l’Intendant de la police en Judée Samarie Avishay Moualem. La confrontation avait été évitée de justesse et ils ont réintégré leurs fonctions. Le directeur Ronen Bar de connivence avec le système judiciaire avait chercher ainsi à nuire à celui qui les avait nommés, le ministre de la Sécurité interne Itamar Ben Gvir.

     Désormais, avec la nomination de David Zini, les divers services armés israéliens devront choisir. Soit, ils obéissent à la démocratie, c’est-à-dire, comme le stipule la loi, obéir au Chef d’Etat et au Gouvernement élus. Ou alors, obéir au système judiciaire incarné par la Conseillère juridique du Gouvernement et par la Cour suprême, la junte des juristes et leurs caprices.

    Il pourrait en résulter des confrontations armées, fusils contre fusils. C’est ce qui nous pend au nez et cela risque d’être très âpre.

    © Meir Ben Hayoun

    Source: jerusalem24.net

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    3 Comments

    1. « Il pourrait en résulter des confrontations armées, fusils contre fusils. C’est ce qui nous pend au nez et cela risque d’être très âpre. » Et on sent bien que ça ne serait pas pour vous déplaire que les vilains kaplanistes se fassent dézinguer. La nomination de Zini a semble-t-il posé quelques problèmes au nouveau chef d’état-major (cf The Times of Israel et i24 News), Eyal Zamir qui me semble-t-il ne fait pas partie de cette élite « repue et décadente », c’est un mizrahi d’ascendance yemenite et syrienne? Il n’a même pas été consulté, euh c’est légal? Ok, Yair Golan est un cinglé et ses propos sont immondes -quelle déchéance pour un soldat héros du 7 octobre- et de l’eau au moulin de tous les détracteurs d’Israel mais pour faire bon poids, les propos de certains ministres et de certains députés (raser Gaza, bombe atomique et j’en passe) sont-ils bénéfiques pour l’image d’Israel? Je me rappelle d’un temps où Bibi n’avait pas de mots assez durs envers eux, il aurait été de bon ton qu’au moins il les recadre.

    2. Article propagandiste, irresponsable et inutilement agressif.
      Le système de gouvernance israélien soufre, pour des raisons historiques, de lacunes évidentes qui sautent aux yeux en le comparant à ceux de deux pays que nous connaissons bien, France et USA.
      Les deux pays disposent des éléments suivants (liste non exhaustive) dont Israël est dépourvu :
      – Le chef (président) est limité à deux mandats : maximum huit ou dix ans.
      – Une constitution aux principes gravés dans le marbre, laïque et très difficile à modifier.
      – Une élection du président séparée de celle du parlement, rendant ce dernier vraiment indépendant du premier.
      – Parlement bicaméral, Assemblée Nationale ET Sénat.
      – En France, un Conseil Constitutionnel ; aux USA, la Cour Suprême qui interprète la loi à sa guise.
      Ces systèmes, imparfaits certes, permettent les « contrôles et équilibres » (« checks and balances », disent les américains) vitaux pour le fonctionnement du pays.
      L’absence, toujours pour des raisons historiques, d’équivalents en Israël, met la charge de l’équilibre sur la Haute Cour de Justice et sur les conseillers juridiques au gouvernement.
      Le juge suprême Barak, au début des années 1990, cherchant à pallier aux lacunes du système israélien, formalisa le droit d’ingérence de la Justice dans les décisions politiques.
      Normal et nécessaire. Que l’auteur de cet article se calme, ou qu’il se taise.

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