
A propos de la guerre au Proche Orient on a souvent entendu ce slogan apparemment marqué au coin du bon sens « des territoires contre la paix ».
Rappelons ce que fut Gaza avant la sinistre guerre actuelle.
Gaza connut toutes les dominations impériales de la région. Les plus récentes furent l’Empire ottoman , puis l’Empire britannique. En 1948 lors de la déclaration de l’Etat hébreu l’Egypte attaqua par mer et au sol par Gaza. L’Egypte s’empara de la bande de Gaza et l’a administrée jusqu’à la guerre des six jours.
En 1967, Tsahal envahit la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï jusqu’au canal de Suez.
Lorsqu’il y a eu le traité de paix entre Israël et l’Egypte après Camp David les égyptiens ont voulu récupérer le Sinaï mais ils ont refusé tout net les quelques centaines de kilomètres carrés de la bande de Gaza.
Il n’y a jamais eu d’Etat palestinien dans la bande de Gaza mais Israël a été contraint de gérer avec de grandes difficultés sécuritaires ce territoire de 1967 à Septembre 2005.
Au fil des années des établissements israéliens ont été créés par des pionniers afin de mailler le territoire et d’y avoir des activités agricoles et industrielles.
Au début des années 2000 Ariel SHARON , pourtant leader de la droite nationaliste a décidé qu’Israël devait abandonner la gouvernance de la bande de Gaza et toute présence humaine juive dans ce secteur.
Cette décision fut un coup de tonnerre en Israël et dans le monde.
De nombreuses voix critiques se sont élevées dans le monde pour dire que ce retrait unilatéral non négocié ne donnerait rien de bon.
les soutiens des juifs qui avaient fait fleurir la bande de Gaza crièrent au scandale et au gâchis. SHARON alors premier ministre d’israël appuyé par une partie de la gauche notamment, a créé le parti Kadima et a décidé de passer outre. C’est l’armée israélienne qui a du déloger de nombreux résidents juifs contre leur gré. Le scénario espéré c’était que Gaza puisse enfin devenir la préfiguration d’un Etat palestinien pacifique et prospère s’autogérant absolument sans ingérence israélienne.
Mais ce rêve est vite devenu un cauchemar.
Lors d’élections organisées à Gaza et en Judée Samarie le hamas est arrivé largement en tête à Gaza. Ce furent les dernières élections …
Le hamas a immédiatement assassiné les membre du fatah de Yasser Arafat qui restaient fidèles à l’autorité palestinienne et il s’est emparé du territoire.
Depuis lors à l’opposé de la vision de SHARON et de PERES les autorités de la bande de Gaza c’est à dire le hamas n’ont fait que la guerre à Israël dans un crescendo qui a abouti à l’agression du 7 octobre.
Pour répondre à ce crescendo Israël a imposé une sorte de blocus pour au moins éviter qu’entrent par la mer et par les points de passage routiers les ciments pour les tunnels d’attaque et des armes pour le hamas.
L’Egypte qui a une frontière avec Gaza a aussi décidé un blocus mais manifestement beaucoup plus lache.
Le résultat est là , ce territoire arabe où Israël s’était interdit toute influence a entrainé Israël dans la pire des guerres.
Les dirigeants que se sont donnés les gazaouis ont reçu de l’ Europe du Qatar et des Etats- Unis des dizaines de milliards de dollars.
Rien n’a été investi dans les écoles ou la santé tout dans la guerre.
Gaza a fait la triste démonstration de la vacuité du slogan « des territoires contre la paix ».
© Raphaël Nisand
Raphaël Nisand est Chroniqueur sur Radio Judaïca
« Territoires contre la paix » était le paradigme de tous ceux – y compris en Israël – qui pensaient que le conflit israélo-arabe était un conflit territorial. Une idée partagée par beaucoup depuis le plan de partage de 1947 par l’ONU (alors que le mandat britannique avait déjà amputé de 77% le territoire promis aux Juifs pour créer la Palestine arabe nommée Jordanie) ; une idée qui a fait son chemin avec les accords de Camp David de 1978 avec l’Egypte, puis avec les accords entre Israël et la Jordanie, d’autant plus que l’aspect religieux du conflit a toujours été minimisé voire ignoré, alors que la vision qu’a l’Islam des Juifs, tolérables dans le passé en tant que citoyens de second ordre dans les pays musulmans (dhimmis), mais congédiables, spoliés et bannis sans possibilité de retour (les réfugiés du silence) dès qu’ils affichèrent un sentiment national juif et, en définitive, intolérables comme citoyens de retour sur leur terre historique dans un Etat-nation juif, parce que l’Israël postbiblique fut temporairement sous domination musulmane, doit absolument être prise en compte, sachant que selon la conception arabo-musulmane de la division du monde en Dar el Islam (domaine de la soumission) et Dar el Harb (domaine de la guerre), une terre qui a été musulmane est appelée à le rester, la paix étant simplement une trêve entre deux périodes de guerre. Une conception appliquée à la lettre par le Hamas, le Hezbollah et tous les groupes jihadistes.
Il faut donc tourner la page du paradigme dépassé de « la paix contre des territoires », ce qui a été fait avec les accords d’Abraham, et liquider une bonne fois pour toutes la « solution à deux Etats ». Liquidons le palestinisme ou le palestinisme nous liquidera !