
Entre désinformation, relativisme et travestissement des faits, il devient de plus en plus difficile de distinguer la vérité des illusions
Désinformation, fake news, wokisme, il n’est désormais plus possible d’appeler un chat un chat. La semaine dernière, un incident impliquant le célèbre entrepreneur Elon Musk en a fait la preuve. À l’occasion de l’investiture de Donald Trump, Musk est monté sur un podium pour s’adresser à une foule en liesse. Il s’est frappé la poitrine avec la main, puis a étendu le bras de tout son long vers le haut, à un angle de quarante-cinq degrés, en maintenant la main bien droite également, paume vers le bas. Ceci n’est pas un salut nazi, nous dit-on. Mais un geste maladroit. Musk chassait-il une mouche qui l’importunait ? S’il avait voulu inclure la foule dans un élan d’enthousiasme, n’aurait-il pas étendu les deux bras vers elle, en une accolade, plutôt qu’un seul vers le plafond ?

En 1928, le surréaliste belge René Magritte peignit une huile sur toile représentant une simple pipe à tabac, avec sa tête en bruyère et son tuyau en corne, en-dessous de laquelle il fit figurer l’inscription : Ceci n’est pas une pipe. Il parlait de l’illusion artistique et de comment l’image d’un objet, aussi fidèle soit-elle à la réalité, n’est pas cet objet. Mais une façon de le voir qui peut varier d’un artiste à l’autre comme d’un spectateur à l’autre. D’où la possibilité que, en voyant Musk gesticuler à l’hitlérienne, quelqu’un ait pu ressentir autre chose. Surtout s’il s’agit d’un adolescent d’aujourd’hui, n’ayant pas planché sur ses leçons d’histoire.
Voici une photo de reportage montrant un homme au visage enveloppé d’un keffieh. Il est en train de tirer sur les enfants d’un kibboutz avec un fusil d’assaut. Ceci n’est pas un terroriste, nous dit-on. Mais un militant. Au siège des Nations unies, des experts examinent une vidéo. On y voit une femme du même kibboutz tabassée puis abusée sexuellement par plusieurs autres militants portant le même keffieh. Ceci n’est pas un viol, nous dit-on. Mais un courageux acte de résistance. Il en va de même pour un manifestant de l’université de Harvard ou de Sciences Po brandissant le drapeau du Hamas. Ce n’est pas un partisan de l’écrasement du peuple israélien. Mais un pacifiste. Tout comme l’UNRWA n’est pas un repère d’assassins mais une œuvre de bienfaisance. Des jeunes gens brûlant des drapeaux bleus et blancs avec une étoile de David au centre, alors qu’ils entourent une école juive ou une synagogue, ne sont pas des antisémites, nous dit-on. Mais des opposants à l’occupation sioniste. Puisque l’on n’appelle plus un chat un chat. Et qu’une pipe n’en est pas une, pourquoi les racistes se priveraient-ils de cette occasion bénie de se masquer et de mentir ? Ou, comme ils le disent, de se redéfinir. René Magritte avait bien perçu cette menace se profilant à l’horizon. Tout comme Kafka. Celle d’un monde où plus rien n’a vraiment de sens. Et où la vérité n’a pas cours. Celle qui a fini par mener au nazisme des bêtes et des méchants, avec leurs saluts hitlériens et autres slogans djihadistes.

Couverture d’un numéro du « Monde diplomatique » traitant du conflit israélo-palestinien. Ceci n’est pas un torchon. Mais un journal respectable, nous dit-on. Photo montrant un prélat du Vatican agenouillé devant une crèche dont l’enfant Jésus est enroulé dans un keffieh. Ceci n’est pas un tableau du temps de l’Inquisition. Ni une caricature de la presse arabe. Mais le portrait d’un pape d’aujourd’hui. Reproduction du discours d’un homme d’État français accusant Israël de semer la barbarie. Cet homme n’est pas un ministre du gouvernement pétainiste de Vichy. C’est le plus haut représentant de la France actuelle et l’instance qui doit en préserver la dignité. La liste est sans fin. Je la terminerai juste par trois exemples. Enfant juif marchant les mains en l’air. Un morceau de tissu jaune, en forme d’étoile, est cousu à son manteau. C’est sans doute une médaille. Image d’un soldat israélien au combat dans les ruelles de Gaza. Ceci n’est pas un tueur de terroristes. Il se bat pour libérer des otages. Quatre-vingt ans plus tard, de nouveau un insigne piqué sur la chemise ou le revers du veston. Ceci n’est pas un simple ruban jaune. Mais une larme versée sur tant d’insanité.
© Raphaël Jerusalmy
Texte très bien écrit, mais je ne suis pas d’accord avec l’idée de comparer le soi-disant salut nazi de Musk avec les autres points soulevés à juste titre par l’article. Parce qu’on pourrait faire le même montage avec un tas de leaders politiques faisant ce qui peut être interprété comme un salut nazi. Dont Emmanuel Macron. Et autant qu’Emmanuel Macron fasse un salut nazi serait tout à fait cohérent avec son idéologie et sa politique, autant cela paraît absurde en ce qui concerne Elon Musk…A moins d’imaginer qu’il souffrirait d’un trouble dissociatif de la personnalité _ ce qui jusqu’à présent n’a jamais été établi. D’ailleurs, le fait que cette affaire soit montée en épingle par les médias islamonazis, ceux qui soutiennent le Hamas ou les partis pro Hamas, plaide très largement en faveur de Musk.
Il ne m’ est pas apparu que Musk faisait le salut nazi. Ça pouvait y ressembler mais tel n’ était pas le cas.
Il ne m’est pas apparu que Musk appuyait l’AfD, ni qu’il ait conseillé aux allemands de ne plus se sentir coupable de leur passé,c’est un rêve, une folie.
Musk est un brave garçon au fond et, puisqu’il soutient Israël, ce qui est patent, tout le reste n’existe pas.
Cette photo du pape devant son idole, en 1945 c’est bien le Vatican qui a fourni à A. Eichman toute la logistique pour fuir la justice et tenter de se faire oublier en Argentine. Cette idole sur le symbole palestinien c’est que l’antisémitisme de Rome n’a pas changé ni disparu. Ce pape est argentin.
Ce pape est plus encore une insulte pour les Chrétiens ! Ceux-ci doivent se sentir trahis et abandonnés, à l’exception des antisémites pro-palestiniens et islamophiles.
Au sujet d’Elon Musk et de son geste, je crois qu’il s’agit d’une infox. Mais dans tous les cas il existe bien des individus faisant réellement le salut nazi. Ils ne s’en cachent pas et le revendiquent. Il s’agit des membres de certaines unités de l’armée ukrainienne et de mercenaires européens combattant pour la « » »cause ukrainienne » » ». Parmi eux des Français. Tous armés et payés par nos gouvernements. Voilà des saluts Nazis bien réels mais dont presque personne ne parle.