Hommage aux victimes du 7 octobre – Communiquer par l’art

Exposition de Pierre Relkin
à la Mairie du 16ème Arrondissement de Paris.
Carmela Serfaty et Doron Dinai

POGROM en terre d’Israël le 7 octobre 2023 :« Mille regards couleur de nuit noyés dans le vide ».
Pierre Relkin, ingénieur mais aussi artiste, a voulu à travers ses peintures commémorer ce terrible événement L’inauguration de son exposition à la Mairie du 16ème arrondissement de Paris a réuni un public très attentif qui a suivi avec beaucoup d’intérêt les discours d’ouverture de l’artiste lui même, de Jérémy Redler, maire du 16ème arrondissement de Paris, de Joshua Zarka, Ambassadeur d’Israël, Chalghoumy Hassan imam de Drancy et Fadila Maaroufi directrice de l’Observatoire Européen des Fondamentalismes et des Cafés Laïques à Bruxelles et Paris.
Étaient exposés vingt œuvres de Pierre Relkin dont deux peintures à l’huile et dix- huit gouaches. La première peinture commémorait la ‘rave-party’. Elle exprime « la félicité et l’insouciance d’avant le pogrom (tableau 1). La deuxième de l’après pogrom, annonce « l’espoir d’un futur représenté par le héron blanc qui symbolise la clarté, la pureté, la lumière intérieure et la maturité divine. Il chante le renouveau espéré dans un paysage exalté » (tableau 2).
Les couleurs des deux tableaux, vives mais harmonieuses, dégagent une impression de force et de stabilité.
Les dix-huit gouaches, tout en donnant un sens à la date de l’inauguration du 18 Novembre, évoquent le funeste 7 octobre 2023 en terre d’Israël. « Elles ont la même valeur numérique que le mot hébreu Hai – vif, vivant – qui est un cri à la vie et une qualification traditionnelle de Dieu ». Elles montrent les infâmes atrocités commises sur les victimes.
Des femmes d’abord, réunies par la peur du monde se détruisant, qui se dérobent dans le néant (tableau 3). « Toutes les existences douloureuses rassemblées. » Une femme enceinte assaillie, en train d’être massacrée, son embryon apparaissant pour être dépecé par l’agresseur.
Des hommes épouvantés au visage défiguré de telle sorte de ne plus pouvoir reconnaitre que les deux parties du même visage appartenaient auparavant au même être (tableau 4).
Les couleurs importantes sont le rouge transformant des visages ensanglantés défigurés par la frayeur ; le jaune vif d’horreur, de feu et des flammes; puis le noir de la mort survenue pour effacer le blanc existant auparavant. « L’impénétrable opacité des cœurs assiégés est sculptée dans du basalte noir ». De très beaux textes de Pierre Relkin accompagnant ses peintures participent de l’émotion suscitée par son œuvre.

L’exposition a suscité un grand intérêt du public qui y était réuni et a été l’occasion de prises de paroles remarquées, telles celles de:

Jérémy Redler : « Depuis le 7 octobre nous étions tous touchés de loin ou de près. Nous étions tous bouleversés. Nous continuons à nous battre. Les juifs de Paris font leur ‘Aliya’ (immigration) vers le 16ème arrondissement de Paris où ils se sentent protégés et défendus. Nous sommes dans le combat comme nous l’étions avec Claude Goasguen pour Gilad Shalit, dont les images n’ont été retirées qu’après sa libération. Les images des otages à la mairie ne seront enlevées que quand ils seront revenus.
Fadila Maaroufi : Directrice de l’Observatoire Européen des Fondamentalismes et des Cafés Laïques de Bruxelles et Paris. Elle est à la pointe de la résistance contre la montée de l’islamisme en Europe et en ce moment à Bruxelles, capitale des institutions européennes. Elle a expliqué en ces termes les raisons de sa présence à cette manifestation
« C’était une très belle exposition. Elle reflète ce que nous avons ressenti. Dans l’exposition on sent ce que les victimes ont senti. J’ai ressenti la violence et toute la douleur du 7 octobre. Il est important pour moi de m’impliquer et de donner l’exemple en me présentant à un événement de ce genre.

Pierre Relkin, interrogé sur les perspectives après ce massacre :

« La raison profonde du 7 octobre n’est pas purement politique comme veulent le faire croire les terroristes et les chances qu’un vrai changement se produise sont peu probables. Aucun espoir n’est permis d’une avancée instantanée. L’homme et son environnement avancent techniquement et scientifiquement plus facilement que mentalement et moralement. Pour que l’humanité change il faut attendre 1000 à 2000 années. L’homme et l’art suivent l’avancée de la science et de la technologie avant celle de l’humanisme et de la morale. L’impressionnisme n’a pu apparaître que par l’invention technique des peintures à employer en extérieur. On peut se mettre à rêver : Elon Musk introduira t-il une capsule dans le cerveau humain pour le faire changer… ».

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