28 Comments

  1. On en est là… Que le summum de l’audace et du combat intellectuels se situent au (ca)niveau de la caricature ! Et que l’École en fasse fièrement la promotion en croyant combattre ainsi le fanatisme ! Il est vrai qu’il est plus facile de rire et de se moquer de ses ennemis que de les combattre au moyen de raisons logiques, dialectiques ou historiques. « J’ai sincèrement pris soin de ne pas rire des actions des hommes, ni d’en pleurer, ni de les détester mais de les comprendre »… Tout le contraire vraiment de la caricature qui n’est au mieux qu’une fiente de l’esprit. A la caricature, qui n’est que moquerie méchante, je préfère toujours l’humour.

    Les Juifs, dans la presse satirique, au cours des âges, ont été les victimes d’ignobles caricatures. On les regarde désormais avec horreur. J’éprouve cette horreur quand je regarde une caricature moquant quiconque, quelles que soient son obédience politique, sa chapelle spirituelle ou son appartenance ethnique. Malaise et honte mêlées. Impression d’appartenir à une meute ricaneuse avant l’hallali.

    Je pense pour finir que la formule « je suis Charlie » pouvait s’entendre au double sens du verbe « suis » : être et suivre. « Je suis (être) Charlie » ne voulant rien dire, « je suis (suivre) Charlie », peut malgré tout s’entendre, de sorte qu’on peut ne pas suivre Charlie, sans pour autant suivre les canailles qui les ont assassinés, nos ennemis qu’il nous faut combattre sans relâche puisqu’ils veulent notre mort. Mais pas par n’importe quel moyen. Sinon à quoi bon ?

  2. La « France » elle-même n’est plus qu’une caricature laide et repoussante de ce qu’elle était.
    La « France » moderne = Ubu Roi + Tartuffe + 1984 + Farenheit 451 + Voyage au bout de la nuit + Orange Mécanique + les 120 journées de Sodome

  3. Vous êtes un spécialiste des mots, M. Bienaimé. On l’a constaté et vous êtes admiré pour votre style tout autant que pour votre bon sens.
    Mais je ne partage pas votre point de vue. La caricature est un art qui nécessite du talent, pour le dessin, le « coup de patte » et beaucoup d’intelligence et d’humour. C’est une sorte de raccourci, d’instantané très évocateur d’une situation ou de l’attitude d’un politique par exemple et qui toujours doit faire sourire.
    Vous faites allusion aux caricatures des Juifs par les nazis, elles n’avaient rien à voir et n’étaient en rien humoristiques. C’était vraiment de la propagande visant à faire haïr les Juifs et ce temps est terminé. Personne ne regarde plus les Juifs avec « horreur » de leur fait. Les plus célèbres, les plus beaux acteurs américains sont en grande majorité des Juifs ou sont du moins d’origine juive. Beaucoup de nos artistes, notamment de nos meilleurs chanteurs, en France, le sont aussi. Il sont loin d’être monstrueux !!
    Si j’apprécie l’humour d’une caricature, je préfère quand elle est plaisante à regarder, ce que sont rarement les caricatures du journal Charlie. C’est dommage.

    • @Carole

      Je ne discute pas du talent nécessaire qu’il faut pour caricaturer quelqu’un ou quelque chose. Il en faut pour tout ce qu’on fait même les plus crapuleuses. Certaines caricatures de Mahomet que j’ai pu voir à l’époque étaient tout simplement ignobles à mes yeux, et je ne crois pas être particulièrement pudibond. Mais il est vrai que par éducation, et donc désormais par goût, j’aime la mesure et la décence. J’appartiens au vieux monde. Quant aux nazis, je suis prêt à parier qu’ils trouvaient désopilantes celles qu’ils voyaient des Juifs. Le rire est-il à lui seul une raison suffisante pour justifier tout ce qui nous fait rire ? Hélas ! Les caricatures de Mahomet furent l’objet d’âpres discussions au sein de l »équipe de Charlie pour savoir si elles étaient même simplement drôles, je crois me souvenir.

      Mais il est vrai que l’enjeu avec ces caricatures n’est plus exactement de les juger en elles-mêmes. Elles sont devenues des symboles qui portent au-delà d’elles-mêmes. Ce n’est plus leur valeur qui fait débat, mais de savoir si l’on peut librement tout caricaturer, s’il existe ou non un délit de blasphème dans un État laïc…

      Quant à l’École, c’est encore un autre problème : sont-elles en priorité ce qu’il faut enseigner des religions auprès d’élèves qui ne savent plus rien du christianisme, du judaïsme, de l’islam, du bouddhisme, ou qui n’en savent que ce que les fidèles de ces cultes peuvent leur en dire, et qui relève souvent de la simple interprétation confessionnelle voire « caricature » (le christianisme et le judaïsme vus par l’islam, le judaïsme vu par le christianisme, etc.) ?

      Je combats l’islamisme terroriste des salafistes tout comme l’islamisme politique des frères musulmans, le rêve réactionnaire d’un retour du califat ou la transformations de nos républiques laïques en républiques islamistes par la voie des urnes. Il n’empêche, j’espère rester capable de reconnaître la grandeur de la civilisation musulmane, comme d’en dénoncer les horreurs. Ce qui doit être une exigence vis-à-vis de toutes grandes civilisations. La grandeur de Rome ne me rend pas aveugle à la guerre de Judée que Rome a mené salement. Et même l’histoire d’Israël n’y échappe pas : il suffit d’ouvrir la Bible pour cela. Israël n’y cache ni ses grandeurs ni ses petitesses.

      Ce qui importe c’est d’essayer de rester honnête intellectuellement. Et ce n’est pas chose facile, vous en conviendrez avec moi.

      • @Alain Bienaimé.
        « Certaines caricatures de Mahomet que j’ai pu voir à l’époque étaient tout simplement ignobles à mes yeux »
        Je ne les ai pas aimées non plus. Elles ne correspondaient en rien à ce que j’estime être une caricature réussie. Si on les avait remplacées par des mots, ces mots auraient été plutôt insultants et pas spécialement drôles. Néanmoins, au nom de la liberté d’expression, elles n’avaient pas à être censurées.
        Une caricature réussie nécessite (je me répète) un vrai talent qui n’est pas donné à tout le monde, de l’intelligence et de l’humour pour remplacer les mots décrivant une situation (par exemple) par un dessin justement. Un peu comme la musique si j’ose dire, autrement dit : c’est un langage – qu’il faut savoir manier. Un langage qui a droit lui aussi à la liberté y compris quand il est satirique .
        Le problème, avec une caricature, c’est peut-être le fait qu’on ne peut pas y répondre, comme on répondrait à un texte moqueur ou hostile, avec des arguments. La caricature s’impose, elle a le dernier mot.
        J’espère être comprise.

        • @Carole

          Vous écrivez : « Le problème, avec une caricature, c’est peut-être le fait qu’on ne peut pas y répondre, comme on répondrait à un texte moqueur ou hostile, avec des arguments. La caricature s’impose, elle a le dernier mot. »

          Votre propos me paraît très pertinent, en effet. La caricature est une image, un dessin fait de traits – lesquels sont parfois des « traits » qui blessent – et non une opinion plus ou moins argumentée au moyen de mots. On comprend alors qu’elle soit à prendre ou à laisser, n’offrant guère d’autre choix que d’en rire ou d’en pleurer. A la différence d’une opinion qui, prise dans l’ordre du discours, peut toujours susciter la critique. On la jugera fausse factuellement ou contradictoire logiquement ou mal justifiée ou pas justifiée du tout. Comme toute image, la caricature, qui par nature exagère et condense, finit par devenir iconique, véritable métonymie pour signifier la liberté d’expression dans une république laïque qui ignore le délit de blasphème. Elle est alors un drapeau auquel on peut se rallier ou pas, suscitant une adhésion sympathique ou un rejet courroucé. A suivre ou à laisser. En somme, comme vous le dites, elle a toujours le dernier mot parce qu’elle a la sagesse ou la faiblesse, c’est selon, de les ignorer pour d’abord nous frapper ou nous choquer.

          Si je n’aime pas la caricature, c’est parce qu’elle est souvent bête et méchante, moqueuse, inutilement blessante. On se croit toujours plus intelligent que ce dont on se moque. Et je n’aime pas ce qui dissimule ou ignore notre propre et insondable bêtise. Tout l’inverse de l’humour, par lequel on apprend d’abord à rire de soi et à comprendre que la réalité dont on rit est la plus forte, qu’elle aura le dernier mot. On aura beau faire, on ne s’en sortira pas indemne ou vivant.

          Merci de vos aimables compliments qui exagèrent de beaucoup mes mérites.
          Bonne année à vous.

          • Merci de vos vœux, Alain Bienaimé. Je vous souhaite également une très bonne année.
            J’espérais être comprise, visiblement, je l’ai été.
            Vous avez superbement, mieux que je ne l’aurais fait (mais oui !) analysé et développé, expliqué, le point de vue que j’ai exposé en deux lignes et demie.
            Je vous en remercie. Malgré tout, je pense toujours qu’un texte peut être tout aussi malveillant, moqueur, voire nuisible (dans certains cas), qu’une caricature. Mais au moins on peut y répondre. C’est peut-être le fait de rester impuissants, dans l’incapacité de rétorquer devant une caricature, qui suscite la rage des personnes ainsi moquées ou diffamées par cette dernière. C’est le risque quand il s’agit de sujets « brûlants ».
            « Les Juifs, dans la presse satirique, au cours des âges, ont été les victimes d’ignobles caricatures »
            Ce n’est plus le cas. On ne caricaturerait plus les Juifs comme ils ont pu l’être lors de la deuxième guerre mondiale. Cela ne prendrait plus. Bien sûr, quelques personnalités juives peuvent l’être, isolément mais ce n’est pas réservé aux seuls Juifs et ce n’est pas vraiment dans le même esprit.
            Les antisémites ont trouvé autre chose. Jamais à court d’idées ni d’intox. Avec Gaza, leur but aujourd’hui est de faire passer Israel et les Juifs pour les méchants, les tueurs d’innocents.
            Malheureusement, cette accusation odieuse est relayée par le procureur musulman de la C.P.I. et même par le président de la République Française, et c’est vraiment plus qu’inquiétant.

      • @Alain Bienaimé Je connais et j’apprécie la littérature arabo-musulmane de l’époque médiévale (Al Mutanabbi, Rûmi, Hafez etc) _ de longue date et bien mieux que de nombreux musulmans. Mais la société musulmane a toujours été fondamentalement colonialiste, raciste et esclavagiste. Depuis ses origines. Aujourd’hui, l’islamisme, le palestinisme et l’indigénisme sont tout simplement les noms modernes du Nazisme. Ses adeptes ne sont pas que musulmans : parmi eux figurent de nombreux Noirs chrétiens ou des occidentaux atteints de haine de soi. Sur le plan politique et institutionnel, le « Royaume-Uni », la « France », l’UE, le Canada ou l’Afrique du Sud se situent désormais dans le même camp que les dictatures islamistes officielles (Turquie, Iran, Qatar etc). Même certains pays musulmans collaborent moins avec l’islamisme que le Royaume-Uni ou l’UE.

        • @Sylvain
          vous écrivez : « Mais la société musulmane a toujours été fondamentalement colonialiste, raciste et esclavagiste. Depuis ses origines. »

          Et alors ? Rome aussi fut colonialiste, raciste et esclavagiste. Et pourtant nous sommes tous encore un peu romains, par héritage, même les Chrétiens catholiques qui ont ouvert le bal sous la dent des lions du Colisée avant de finir place Saint Pierre, au Vatican. Tout est question de patience et de ténacité pour espérer changer l’ordre du monde.

          Quant à Rûmi et Omar Khayyam, ils ne buvaient pas, me semble-t-il, du vin sans alcool. Comme quoi l’islam n’est peut-être pas aussi monolithique que vous le dites. Appelons cela l’espérance. C’est une vertu théologale.

          Amitiés

          • Je ne vois pas ce que la patience a affaire avec la situation qui nous préoccupe. Il ne s’agit pas uniquement de l’islam, qui est déjà en soi un problème (la comparaison avec Rome qui n’était pas une religion mais un Empire, du reste totalitaire, est totalement hors sujet) mais de l’islamisme, du palestinisme et de l’indigénisme _ noms modernes du Nazisme. Cela dépasse très largement le cadre de l’islam puisque les Islamo-nazis peuvent aussi bien être athées ou chrétiens (africains, afro-américains ou blancs atteints du syndrome de Stockholm).

          • @Alain Bienaimé J’espère que tous les non-musulmans n’auront pas la « patience » de se laisser égorger, massacrer, violer ou réduire en dimmhitude jusqu’au dernier. Pour un « spécialiste des mots » (d’après les dires de quelqu’un d’autre) vous paraissez un peu ignorant des maux auxquels le monde est confronté.

            Dites vous bien que les musulmans pacifiques, ouverts et tolérants comme Sonia Mabrouk ou l’imam Chalnoughi ne représentent qu’une petite minorité détestée de la majorité de leurs coreligionnaires. Lesquels sont (quelle que soit leur appartenance ethnique) majoritairement racistes, antisémites et dangereux. Toutes les civilisations ne se valent pas. Et la différence entre l’islam (la religion de Mahomet) et l’islamisme (une idéologie Nazie avant même la naissance du Nazisme germanique) est souvent difficile à cerner. Même parmi les Musulmans en apparence bien intégrés et n’hesitant pas à clamer hypocritement leur amour de leur pays d’accueil, beaucoup se sont révélés être des abjections racistes et antisémites de la pire espèce : Aida Touihri, Zineb El Rhazoui etc etc Face à un tel fléau, « patience » signifie folie, suicide collectif ou collaboration.

        • @Sylvain
          « la comparaison avec Rome qui n’était pas une religion mais un Empire, du reste totalitaire, est totalement hors sujet »

          Je ne voudrais me lancer avec vous, mon cher Sylvain, dans un combat de coqs qui n’est nullement de mon goût, mais quand même. Permettez-moi de rectifier certains de vos propos. Rome, un Empire totalitaire ? L’anachronisme doit être chez vous l’expression d’un goût du paradoxe ! Rome était une royauté, puis une république, puis enfin un empire inséparable d’une religion romaine, polythéiste, tout à fait centrale à sa constitution, du début jusqu’à la fin. La destruction du temple de Jérusalem par les légions de Titus est là pour nous le rappeler. A Rome, la religion (religio) ne signifie pas croire en l’existence de dieux spécifiquement romains, nationaux, Jupiter, Mars et Quirinus par exemple, la triade de la religion archaïque si bien étudiée par Dumézil : tous les dieux sont les bienvenus dans le Panthéon romain, y compris le dieu des Juifs, si ces derniers l’avaient voulu. Pour les Romains, religio signifie seulement respecter scrupuleusement la mos majorum, faire preuve de fidélité c’est-à-dire de foi (fides) envers la tradition romaine ancestrale qui consiste en des usages sociaux, des rites consacrés, ou des formules immuables prononcées dans toutes les grandes occasion de la vie. Le droit romain en est plein. Religio veut donc dire traditio. Quand vous affirmez que Rome n’est pas une religion, vous parlez à la légère. Rome n’est au contraire qu’une religion, mais c’est une religion civile, sociale et non morale ou spirituelle comme celle des Juifs et des Chrétiens. En cela Rome reste proche des Grecs qui rendaient un culte à leurs divinités poliades. Quand les Grecs étaient en quête de spiritualité, ils se rendaient en procession à Éleusis, à 20 km d’Athènes. Les Romains, eux, allaient à Cumes.

          Quant à l’islam, il est à la fois une religion et un empire, une réalité politique (comme le catholicisme du reste ou le césaropapisme), unité indissoluble du spirituel et du temporel. Le Prophète Mahomet est à la fois un chef religieux, militaire et politique, ce que seront après lui les califes qui lui succèderont.

          Attention, mon cher Sylvain, de ne pas verser de votre côté dans une forme d’essentialisme, qui vous fait figer les choses et vous rendre incapable de voir les évolutions voire les révolutions dont l’histoire est porteuse. L’histoire relève du devenir pas d’une essence des choses. Et parlant de « devenir », je ne parle pas de progrès qui suppose en outre une indémontrable marche en avant vers le mieux. Le défaut de l’essentialisme est donc double. Soit il écarte l’histoire comme n’apportant rien de neuf, soit quand il ne l’écarte pas, il la dénonce comme une forme d’oubli de l’essence à laquelle il faudrait s’efforcer de revenir à tout prix. L’essentialisme sombre alors dans la réaction en cherchant vainement le retour à l’âge d’or, quand l’essence existait dans toute sa pureté. Vous partagez finalement avec les salafistes le même certitude : il y a bien une essence éternelle de l’Islam que vous retrouvez toujours partout à tous les moments de l’histoire et sous toutes les latitudes pour condamner l’islam dans son ensemble, tandis que les salafistes, en revanche, s’efforcent de la retrouver, estimant qu’elle aurait été oubliée dans tous les moments de l’histoire et sous toutes les latitudes qui auraient suivi l’âge du Prophète, condamnant, comme vous, l’islam dans son ensemble. Misère de l’essentialisme !

          Essayez, cher Sylvain, de changer votre regard ou de retourner votre disque. Tous les musulmans ne sont pas des « islamo-nazis » comme vous l’affirmez. Permettez-moi de vous dire qu’une telle généralisation est absurde, et de surcroît parfaitement contre-productive. Par contre, si tous les musulmans ne sont pas islamistes, tous les islamistes sont musulmans. Partez plutôt de ce constat pour essayer de poser les problèmes auxquels nous sommes tous réellement confrontés. Comment effectivement désolidariser les uns des autres, comment faire pour que les musulmans défilent en nombre à nos côtés pour les combattre et qu’ils cessent de montrer ce silence gêné qui s’apparente bien souvent à de la complicité passive. Sinon votre essentialisme n’est plus qu’un racisme métaphysique. Et si tous les musulmans sont par essence ce que vous dénoncez, alors il n’y a qu’une solution finale à envisager : les faire disparaître, les anéantir. Cela ne vous rappelle rien, mon cher Sylvain ? Réfléchissez-y sérieusement, j’entends, pratiquement. Mesurez-en les conséquences.

          Amitiés.

          • @Alain Bienaimé Votre interprétation de Rome est discutable. Certes, les Romains professaient une certaine tolérance religieuse et ethnique (lorsqu’ils ne persécutaient pas les Juifs et les Chrétiens, lorsqu’ils ne commettaient pas des crimes contre l’humanité contre les Carthaginois ou les Gaulois) mais leur Empire ne m’inspire aucune admiration.
            Mais peu importe, certains Empires ont leur part de lumière et leur part d’ombre. C’est un débat qui demande le sens de la nuance : Rome ne mérite ni d’être portée aux nues ni d’etre vouée aux gémonies. Ce qui pose problème dans votre réponse, c’est que comme souvent vous semblez ne pas comprendre mon commentaire ou bien vous le caricaturez assez grossièrement. Je « n’essentialise » pas le monde musulman. Dans le cas contraire, je ne m’intéresserais d’ailleurs pas à certains éléments de sa culture et , je ne lirais pas des poètes arabo-musulmans. Votre leçon est donc parfaitement inutile, hors de propos, mais merci pour l’effort que vous vous êtes donné.

  4. Une caricature en peinture ou en dessin déforme les traits du visage ou du corps en les exagérant pour faire ressortir les caractéristiques que l’on ne peut traduire par des mots. Le dessin caricaturé sera de cette façon perçu plus facilement. On peut y remarquer-puisque c’est fait pour çà- la drôlerie ou la laideur.

  5. @Carole

    « Empire » est un simple terme historique pour nommer plus justement le Califat, c’est-à-dire d’abord une réalité politique construite au cours de l’histoire. Que les nations islamiques actuelles, résultat de la décolonisation ou de la décomposition de l’Empire ottoman, soient toutes des dictatures, c’est un fait indéniable mais qui n’invalide pas le fait historique que je mentionne. C’est pour cela, pour le retour de ce Califat des origines que les salafistes œuvrent : un Calife sunnite mais qui ne soit surtout pas turc. Un hommage sans doute à Sir Lawrence.

    La Turquie ne soutient pas en effet la projet salafiste de restauration du califat, mais celui opposé des frères musulmans qui cherchent plutôt l’instauration de républiques islamistes partout dans le monde, par la « grâce » de cette immigration musulmane incontrôlée et de peuplement – ce que d’aucuns ont nommé « le grand remplacement » – et qui s’est intensifiée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et la décolonisation des années 60 de l’Afrique. Ce point est nouveau et absolument capital : en France, en Angleterre, en Belgique, etc., partout dans le monde et surtout dans ce ventre mou que constitue l’UE pour reprendre le terme de Kepel, les frères, sur les bases étatiques et géographiques actuelles, onusiennes (du moins dans un premier temps), cherchent à fonder par la voie des urnes des républiques islamistes, c’est-à-dire de probables dictatures, en tout cas des États qui ne soient plus laïcs. Ils ont même tenté cela en Arabie Saoudite dans les années 90 provoquant sans doute la réaction terroriste des salafistes saoudiens qui jusqu’alors étaient des « quiétistes » plutôt pacifiques, si l’on peut dire !

    Relisez l’admirable « Soumission » de Houellebecq qui en 2015 dit déjà presque tout avec une acuité que je trouve sans égal. D’où leur combat emblématique contre le voile, qui pour eux est ce symbole qui concentre tous leurs efforts.

    Je ne suis pas naïf au point de croire que cela nous promet beaucoup de libéralisme ou de tolérance à la fin. Hélas ! Vous avez donc raison, ce sont des dictatures autoritaires et illibérales comme on dit maintenant. Mais encore une fois ceci n’invalide pas ce que j’ai pu dire en premier lieu quand je parlais un peu facilement, sans doute, d’Empire. Ne nous perdons pas dans des querelles de mots, purement sémantique. C’est souvent un vain combat qui nous fait oublier les problèmes réels de fond les plus importants.

    Amitiés

    • Bonjour Alain Bienaimé. Merci pour cette mise au point. Non, je ne vous « cherche pas querelle ». J’étais juste vraiment très surprise de ce terme, surtout venant de vous.

  6. @Sylvain

    Allons, mon cher Sylvain, avouez que nous sommes tous un peu romains. Je préfèrerais toujours César et son Commentaire de la Guerre des Gaules à Astérix et sa potion magique… Et je n’aime pas le sanglier qui vous gâte l’estomac. Ainsi, nous sommes redevables à Rome de notre langue, notre droit, nos institutions, notre littérature, nos vins, la division de l’Allemagne, du Vatican… C’est quand même un bien bel héritage ! Ne pas le reconnaître ce serait se montrer bien ingrat et oublieux de notre dette. Il manque certes la science et la technique : laissons ce soin à leurs descendants. Les Barbares ne s’y étaient pas trompés : ils voulaient moins détruire Rome que devenir romains, appartenir à la civilisation. Ils le firent en se faisant chrétiens, lesquels avaient su reprendre les choses bien en main, à la romaine. Grâce d’ailleurs leur soit rendue. Quant aux crimes de Rome, il sont nombreux : les Sabines, Carthage, la Judée, etc. Mais nous, les Européens, au XXe siècle, qu’avons-nous à charge dans notre dossier ? Et je ne dis pas cela en guise de repentance mais par simple souci d’honnêteté intellectuelle.
    Vous devez commencer à me connaître, à force de me lire et de me répondre.

    Amitiés.

  7. @Alain B. Dans l’Antiquité, le terme Barbares n’avait pas du tout la même signification qu’aujourd’hui. Aux yeux des Grecs, était « barbare » ce qui n’était pas grec. Aux yeux des Romains, était « barbare » ce qui n’était pas romain. Les Barbares en question, qui pouvaient être celtes, égyptiens, carthaginois n’étaient généralement ni plus ni moins civilisés que ceux qui les Romains qui qualifiaient ainsi. Simple question de rapport de force. Notre littérature issue des Romains ?…(Très gros) Raccourci scolaire.
    Mais ces débats m’indiffèrent. J’apprécie moins que vous caricaturiez et déformiez (volontairement ou involontairement) mes propos. Votre petite leçon sur l’essentialisme est totalement hors de propos.

  8. @Alain B. Dans l’Antiquité, le terme Barbares n’avait pas du tout la même signification qu’aujourd’hui. Aux yeux des Grecs, était « barbare » ce qui n’était pas grec. Aux yeux des Romains, était « barbare » ce qui n’était pas romain. Les Barbares en question, qui pouvaient être celtes, égyptiens, carthaginois n’étaient généralement ni plus ni moins civilisés que les Romains qui les qualifiaient ainsi. Simple question de rapport de force. Notre littérature issue des Romains ?…(Très gros) Raccourci scolaire.
    Mais ces débats m’indiffèrent. J’apprécie moins que vous caricaturiez et déformiez (volontairement ou involontairement) mes propos. Votre petite leçon sur l’essentialisme est totalement hors de propos.

  9. @Alain Bienaimé Vous n’êtes pas en position de jouer aux offensés ou au maître d’école. Pas avec moi. Tâchez plutôt de ne pas déformer et caricaturer mes propos. Pourtant suffisamment clairs et intelligibles il me semble.

  10. @Michel

    Si l’espérance n’est pas possible – ce qui ne signifie pas exactement naïveté – alors c’est une guerre sans fin jusqu’à la victoire finale. Mais c’est quoi la victoire finale, selon vous ? Dites-le moi pour éclairer le naïf que je suis.

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