Longtemps jusqu’aux années 70 le liban était appelé la Suisse du Proche Orient.
L’économie y était florissante. La population était prospère, les banques renommées , l’ancienne Phénicie avait fière allure.
Pourtant, déjà à l’époque les bases de la crise actuelle apparaissaient.
Le pays avait été incapable de signer le moindre armistice avec le voisin du sud Israël, à qui il avait déclaré la guerre en 1948.
Chaque communauté était protégée par ses factions armées.
Les juifs comme partout au Moyen-Orient avaient du fuir. Mais les druzes avaient leur milice , les chiites aussi avec la milice Amal et les chrétiens se protégeaient avec leur milice, les phalanges chrétiennes.
Chaque communauté disposait d’un des instruments du pouvoir : aux chrétiens la présidence de la République, aux sunnites, le premier ministres, aux chiites la présidence de l’assemblée nationale.
Cet édifice a sombré avec des guerres civiles diverses et variées à partir des années 70, des interventions israéliennes en fonction des agressions sur la Galilée et surtout avec l’avènement de la République islamique d’Iran en 1979.
Depuis lors le hezbollah financé , armé et conseillé par l’Iran applique un agenda strictement iranien contre les autres communautés libanaises qui n’ont plus rien à dire, contre l’armée libanaise et surtout contre Israël.
Le Liban c’est un échec occidental. Les USA y ont universités et hôpitaux ainsi que beaucoup de binationaux mais ils sont désemparés.
Les français ancienne puissance mandataire du Liban, croyaient avoir encore de l’influence mais, tout comme les américains près de 60 parachutistes français ont été tués dans un attentat du hezbollah et aucun des conseils de Paris ne parvient à sortir le Liban de la crise.
L’ONU a pris une résolution ordonnant le désarmement du hezbollah et surtout son retrait derrière le fleuve Litani à 40 km de la frontière israélienne.
Pour garantir cette résolution l’ONU paie depuis des décennies une force d’interposition la Finul avec des milliers d’hommes, les casques bleus dont 900 français.
La Finul impuissante regarde le hezbollah violer les résolutions de l’ONU et mener sa sale guerre.
Le hezbollah n’est pas palestinien. Il se trouve à des centaines de kilomètres de Gaza et pourtant il a commencé à tirer sur Israël dès le 8 octobre en guise de soutien au hamas.
100 000 résidents du nord d’Israël ont du fuir leurs foyers depuis un an.
500 000 résidents du nord d’Israël passent désormais leurs nuits dans des abris.
Israël ne revendique pas un centimètre carré du territoire libanais mais Israël doit comme tout Etat démocratique protéger sa population.
Quel que soit le premier ministre israélien la décision obligée serait la même , Israël doit protéger ses civils ou disparaître.
J’ai visité le musée juif de Thessalonique aujourd’hui, ville où il reste 1000 juifs sur les 50 000 résidents juifs en 1943.
2% de la population juive ont donc survécu.
C’étaient des civils sans défense victimes d’un authentique génocide.
La différence avec 1943 c’est qu’aujourd’hui l’Etat d’Israël existe et que sa vocation première est de protéger tous ses citoyens .
Condamner comme le font beaucoup la riposte israélienne au Liban est donc une position totalement unilatérale qui ne résiste pas à l’examen rationnel de la situation.
© Raphaël Nisand
Chroniqueur sur Radio Judaïca
Oui, le Liban est largement responsable de la situation actuelle…en raison de sa faiblesse. Quand la Syrie et l’Egypte avaient surveillé de très près les Palestiniens, le Liban les a “plutôt bien” accueillis, et ceux-ci ont pu arriver avec armes et bagages et de plus en plus avec armes, ce qui a provoqué les guerre civile de 1975, et la ruine de ce pays. Bien sûr, il y avait le jeu syrien et sa présence, mais dans les années 80, Beyrouth était devenu la capitale du terrorisme international (OLP, FLP, FPLP,…et même la bande à Baader !!). Comment ce pays a-t-il pu tolérer la montée en puissance du Hezbollah, une milice privée armée et uniquement financée par un pays extérieur ? Assumer ses responsabilités semble tout de même une chose essentielle.