Je viens d’une famille juive et je suis fière de mes grands-parents et de mes parents. Claudia Sheinbaum, presidenta

Claudia Sheinbaum, le poing levé de la victoire : à 61 ans, cette scientifique et ex-maire de Mexico devient la première femme à prendre la présidence du Mexique. 
 ©AP Photo/Eduardo Verdugo

“L’héritière”, comme l’appellent ses détracteurs

Cette petite-fille de juifs d’Europe de l’Est s’était exprimée le 12 janvier 2009 dans “La Jornada”: “Je viens d’une famille juive et je suis fière de mes grands-parents et de mes parents”, ajoutant que sa grand-mère maternelle et son grand-père paternel “communiste” avaient quitté la Lituanie et la Bulgarie pour fuir la persécution nazie.

La voilà aujourd’hui élue après avoir fait campagne sur le slogan du président sortant “Les pauvres d’abord”, adressé d’abord aux communautés autochtones discriminées.

Avec plus de 57,8% des voix.

Retenez bien le nom de Claudia Sheinbaum, première femme à être élue à la tête du Mexique, pays de 127 millions d’habitants et où ce n’est qu’au tournant des années 2000 que les électeurs ont chassé la dictature parfaite du Parti révolutionnaire institutionnel au pouvoir pendant 70 ans et ont pratiqué l’alternance en politique. 

Je ne vais pas vous décevoir. Nous allons continuer à construire un véritable Etat-providence”: tels ont été les premiers mots de la première femme présidente de l’histoire du Mexique. 

Candidate du parti au pouvoir (MORENA ou Mouvement de régénération nationale), Claudia Sheinbaum a pu compter sur l’énorme popularité de l’actuel président de gauche, Andrés Manuel López Obrador, pour conquérir les urnes. L’”héritière”, comme l’appellent ses détracteurs, promet la totale continuité de la “Quatrième transformation”, le programme du président sortant. 

Les sondages la donnaient très confortablement gagnante. Elle a été élue au bout d’une campagne marquée par une extrême violence politique, avec 31 candidats locaux assassinés et des milliers de menaces proférées contre les candidats déclarés ou potentiels. Il faut dire que c’était le plus grand scrutin du pays puisque pour la première fois, il s’agissait d’élections générales avec 128 sièges de sénateurs, 500 sièges de députés et quasiment la totalité de municipalités en jeu.

À noter encore: pour la première fois de l’Histoire, les Mexicains pouvaient choisir entre deux femmes désignées par leur mouvement politique respectif au cours d’un processus interne: Xochitl Gálvez, la candidate de la coalition de l’opposition de droite, a rassemblé 26 et 28% des voix. 

Claudia Sjeinbaum prendra le 1er octobre prochain, pour un mandat de six ans, le relais du président sortant Andres Manuel Lopez Obrador.

Scientifique de 61 ans, elle a bénéficié de la “machine” Lopez Obrador, président taxé d’un taux de popularité de 60% : de sa capacité à mobiliser les foules et de la popularité de la “4T” ou “quatrième transformation”, le programme de transformation politique du président actuel, lequel s’articule autour d’une économie basée sur de grands travaux, une multitude de programmes sociaux promus au détriment d’institutions et d’autres programmes, qui marchaient relativement bien, la militarisation du pays car “l’armée n’est pas corrompue”et la polarisation : “ceux d’avant” versus “nous”. Quant à la violence et le crime organisé, les “embrassades” sont venues remplacer “la guerre contre les narcos”.

Mais l’héritage d’AMLO compte plus de 166 000 homicides en cinq ans, l’actuel mandat est plus violent que les deux précédents, la pauvreté extrême reste préoccupante, l’économie n’est pas au mieux de sa forme, les féminicides n’ont pas diminué puisqu’on en compte dix par jour, une personne disparait toutes les heures et le pays est fortement militarisé. 

Enfin, Claudia Sheinbaum a promis de continuer à s’attaquer aux causes premières de la criminalité : la pauvreté et les inégalités.

Claudia Sheinbaum, coeur
©AP Photo/Eduardo Verdugo

Sans aucun doute, le mandat de Claudia Sheinbaum sera scruté à la loupe. Comme les mandats de celles qui se sont déjà retrouvées à sa place dans la région: Dilma Rousseff au Brésil, Cristina Fernandez de Kirchner en Argentine, Michelle Bachelet au Chili, Laura Chinchilla au Costa Rica.

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