André Simon Mamou. Un paradis perdu , un pèlerinage perdu 

Décembre 1996, «  Un été à la Goulette », un film de Ferid Boughedir qui respire la joie de vivre, celle de Tunis en 1967 où le multiculturalisme n’était pas une idéologie mais un simple fait, simplement vécu .

Meriem, Tina, Gigi, trois jeunes filles, l’une musulmane, l’autre catholique et juive la dernière . Elles décident de perdre leur virginité mais avec un garçon d’une autre religion que la leur . 

Ça se passe à la Goulette , port de Tunis . La mer , la plage , les bandes de copains, sourires et rires, on joue au foot sur le sable brûlant et on se nourrit bien , trop, avec beignets au miel et fritures de poissons. 

« Les Tunes » si bien décrits par notre ami Alain Chouffan ont été heureux à cette époque à la Goulette et si leur débarquement sur les côtes françaises leur a permis de réussir dans la vie , c’est à la Goulette qu’ils ont réussi leur vie. 

Sonia Mabrouk publie dans “Le Journal du Dimanche” du 21 avril 2024 une chronique intitulée “Paradis perdu” : sensibilité et talent pour décrire ce que fut cette époque disparue dont le souvenir ne périra pas . 

Un court extrait choisi pour nos lecteurs : 

«  J’ai vu partir tous mes amis juifs de l’époque.Ils se sont retirés comme le soleil sur des terres froides et inhabitées .Les maisons se sont vidées, les souvenirs ont été abandonnés et le vivre-ensemble enterré . Pourtant , à chaque fois que je retourne en Tunisie, chez ma grand-mère , dans ce même quartier , je ne peux m’empêcher de repenser à ce paradis perdu. »

Le Président tunisien qui a confisqué tous les pouvoirs a décidé que cette année, il n’y aurait pas de pèlerinage à la Ghriba de Djerba. Des “sionistes”  avec passeports européens pourraient venir souiller le sol tunisien ! L’ancien ministre du tourisme , juif djerbien , explique qu’un pèlerinage ne peut être organisé alors que “les gens meurent tous les jours”. 

Ah bon !

Mais il est précisé que l’on pourra prier dans l’enceinte de la synagogue . Il n’a pas été précisé si on ne doit prier qu’à voix basse ! 

Le Président Saied avait une belle opportunité d’extraire la Tunisie de la tragédie qui se  déroule ailleurs   mais qui  finira  bientôt ou ne finira qu’avec l’arrivée de nouvelles générations : simplement laisser le pèlerinage être organisé pour rapprocher ceux que rien ne devrait séparer . 

Sonia Mabrouk a très finement réagi en parlant du “paradis perdu”. 

© André Simon Mamou

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1 Comment

  1. BRAVO chère Madame
    Ce sont des personnes de votre génération et de ceux qui connu les années 1950 à 1967 qui peuvent reproduire par leurs écrits le paradis qu’était la Tunisie de ces années là
    Nous n”étions ni juifs ni musulmans ni chrétiens ni d’aucune nationalité autre que des habitants d’un paradis sur terre.Malheureuseument des événements,dans lesquels la Tunisie n’avait rien à voir ont vidé le pays d’une très grande majorité de la population non musulmane du pays.les années qui ont suivies 1967 ont vues les natifs revenir au pays pour passer seulement leurs vacances Mais ce n’était plus la même chose en pensant que quelques semaines plus tard ils devaient retourner en métropole et affronter une dure année
    Aujourd’hui la Tunisie est dirige par des incapables.At-on pensé aux commerçants de Djerba pour qui lé plerinage de la Ghriba était une aubaine?At-on pensé au coup porté au tourisme tunisien qui ne se relévera pas avant des decennies?Les natifs de Tunisie souhaite que le peuple tunisien se réveille et déclenche une nouvelle évolution afin d’instaurer dans leur pays une véritable démocratie pour enfin quitter l’obscurentisme et rejoindre la lumière

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