Marek Halter, invité à l’ECUJE pour son dernier livre bouleversant dans le ghetto de sa prime enfance. Par Gérard Kleczewski

Ce mardi 16 avril en soirée, l’ECUJE et la loge George Gershwin recevaient l’écrivain Marek Halter qui venait présenter en avant-première son nouveau livre “Dans tes yeux” sous-titré “un amour dans le ghetto” (XO Editions). Un ouvrage dont l’arrivée dans les bacs est prévue le jeudi 18 avril. 

Nous avons rencontré l’auteur en amont de l’interview réalisée par Haïm Musicant (voir la vidéo). 

Il nous livre dans un texte court et intense, poétique et bouleversant, qui évoque un amour pur et impossible en plein coeur du ghetto juif de Varsovie, sous la férule nazie. Un texte qui bénéficie d’un immense fil rouge: le cantique des cantiques dont des extraits sont repris par Marek Halter au fil du récit.

Si le livre fut bien sûr évoqué, tout autant que la vie du ghetto de Varsovie sous la botte nazie, l’interview de Marek Halter en vint dans sa seconde partie au 7 octobre et à ses conséquences. 

Homme de paix et de dialogue inter-religieux, l’écrivain ne fait pas toujours consensus. Mais ce 16 avril il a forcé l’admiration du public présent qui s’était pressé nombreux dans la grande salle de l’ECUJE. 

Né au début de l’année 1936, M.Halter est impressionnant de santé et d’intelligence, se montre capable de tenir un discours clair et précis sans pause ni aucune note et sans même avoir la  nécessité réelle de questions (comme s’en est amusé Haïm Musicant). 

“Amoureux”, dit-il, “de sa judaïté comme de son judaïsme, et du peuple juif” (un peuple “spécial” s’amuse-t-il à préciser), il l’est tout autant d’Israël qui, – insiste-t-il -, ne doit nullement son existence, comme on voudrait nous le faire croire, à la Shoah. Il évoque l’importance des mots qui sont notre patrimoine immatériel bien au-delà de nos territoires et de nos frontières, l’absence de maîtrise du vocabulaire étant pour lui l’une des sources essentielles de toute violence. 

Il évoque aussi, vers la fin de l’interview, les atermoiements de la diplomatie française qui ont sans doute conduit au sort funeste des trois otages français encore à Gaza pour lesquels il était prêt à s’engager en parlant avec “le diable” (Khaled Méchal du Hamas au Qatar), comme il le fit des années plus tôt pour le sort de Guilad Shalit. On n’en dira pas plus, puisque Marek Halter promet qu’avant la fin de la semaine, il doit passer sur une chaîne de télévision française pour évoquer ce sujet… 

Mais concluons par un retour à la poésie de son livre et à son absolue nécessité dans les temps incroyablement difficiles que nous vivons, en écho avec ce qui se passa il y a 80 ans, avec cette phrase en page 86: “… dans le ghetto, seuls les rêves ont des ailes”.

“Dans tes yeux, un amour dans le ghetto”, de Marek Halter, 120 pages aux éditions XO.    

© Gérard Kleczewski

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