À propos d’un petit billet sur Netanyahou. Par Léon Ouaknine

J’ai publié un petit billet sur Netanyahu sur ma page Facebook, qui a suscité de violentes réactions publiques sur ma page et un torrent d’insultes sur Messenger.

Il est tout à fait légitime d’exprimer un désaccord total avec ce que j’écris en conservant si possible un minimum de politesse. Par contre il est inacceptable de mentir en m’imputant ce que je n’ai ni dit ni écrit.

Une dame que je ne nommerai pas prétend que je suis un juif athée, universitaire, gauchiste, vivant aux États-Unis, (pour elle pas de différence entre le Canada et les USA) et sous-entend que je suis un ennemi d’Israël, ne connaissant rien de ce pays. Un autre hurluberlu appelle à ma punition et un autre encore, sage d’entre les sages, déclare péremptoirement que je suis un être pompeux et pitoyable.

À ces qualificatifs que répondre ? Oui, je suis juif athée, non, je ne suis pas un universitaire, quant à l’accusation d’être un gauchiste, ma réponse c’est que les distinctions entre gauche et droite ne veulent plus dire grand chose; auparavant la gauche c’était l’universalisation des droits et devoirs ainsi que le changement de l’ordre capitaliste. Aujourd’hui la gauche c’est la folie d’une fausse compassion, la sidération de l’esprit et cerise sur le gâteau, l’oubli suspect de l’exploitation économique au profit d’une justice sociale totalement déjantée. De ce point de vue, je ne suis plus de gauche depuis que j’ai appris à penser. Quant au fait que je serais un être pompeux et pitoyable, je laisse ceux qui me connaissent en juger.

Voici ce que j’ai répondu à une personne que je remercie d’avoir conservé des formes polies dans son désaccord avec moi.

“En quoi mon billet conforte-t-il les ennemis d’Israël ? J’affirme qu’il faut aller détruire tous les bataillons du Hamas, peu importe les cris d’hypocrisie du monde, ce qui implique que oui, la libération des otages doit passer après la destruction du Hamas. J’affirme aussi ce que je pense du leader politique qui se défausse sur ses subordonnés militaires et du renseignement de sa responsabilité dans l’incroyable impréparation de Tsahal, du Mossad et du Shin Beth. J’affirme également qu’il est si accro au pouvoir, qu’il en est devenu l’otage des partis religieux, qu’il piétine le principe d’égalité de tous les citoyens face à l’obligation du prix du sang pour tous. En vérité ce que vous me reprochez, c’est d’écrire ce que clament bruyamment une bonne moitié des israéliens”.

Soyons sérieux, la survie d’Israël n’est pas en jeu à ce moment-ci. La seule menace existentielle crédible vient de l’Iran et tôt ou tard, il faudra détruire le régime des mollahs. Cependant, la survie d’israël dépend d’une vigilance permanente et absolue et je ne m’explique toujours pas l’incroyable folie de Tsahal d’avoir transféré les brigades protégeant la frontière avec Gaza vers la Judée et Samarie. Pour moi, Tsahal doit toujours penser l’impensable; se reposer sur sa conviction d’être plus fort et plus intelligent que l’ennemi est impardonnable, comme l’a montré la percée de 3000 islamistes du Hamas, venus perpétrer le plus abominable pogrom depuis la 2ème guerre mondiale.

Mais cette exigence de vigilance perpétuelle n’est pas suffisante, car l’irrédentisme des arabes de Palestine est comme l’hydre de Lerne, il renait constamment grâce à la jonction de trois forces distinctes :

a) le flot financier incessant des pétro-monarchies,

b) le soutien militaire du régime des mollahs,

c) l’inépuisable imbécilité pseudo compasionnelle de l’occident et pas seulement de la gauche.

Or cette hydre doit être combattue sur le long terme en identifiant une issue politique qui puisse satisfaire la population arabe de Palestine tout en offrant une garantie sans faille pour la sécurité d’Israël. J’avoue ne pas savoir comment résoudre cette quadrature du cercle. Dans tous les cas, la sécurité d’israël doit demeurer l’ultime critère de jugement et d’action.

Et, ce qui ressort de l’évidence sauf pour les amputés du cortex, c’est que l’interdiction de penser et de s’exprimer librement mène à la déroute de l’esprit.

© Léon Ouaknine

Léon Ouaknine est diplômé en administration publique et a une scolarité de doctorat en science politique. Après avoir dirigé des organisations de la communauté juive, Léon Ouaknine a œuvré dans les réseaux de la santé et des services sociaux comme directeur général de CSS, CLSC et Institut universitaire pendant 22 ans ; à ce titre, il a créé un important centre de recherche universitaire sur le vieillissement. Il a ensuite travaillé pendant 5 ans comme « principal » du consulting santé de la firme Ernst & Young pour la France. Parallèlement à ses activités de consultant en administration de la santé, il dirige le « Qualité en Santé » à la faculté de médecine de Kremlin-Bicêtre de l’Université Paris-Sud en France de 2000 à 2005. En 1994, il a obtenu le prix d’excellence en leadership et management de l’Association des Directeurs Généraux de Santé et de Services Sociaux du Québec.

Parmi ses ouvrages…

“Il n’y a jamais eu d’abonné au N° que vous avez appelé ! Conversations entre un père et sa fille”. Léon Ouaknine, Éditions Grenier, 2009.

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*