“Pour l’Islam rien n’a existé avant eux, les Juifs sont une erreur de l’histoire” – Séfarim

Sefarim: Votre rendez vous avec les livres, le livre avec des auteurs engagés forcément engagés sur Radio J. Des conversations libres sur la culture juive ou non l’histoire, la philosophie et les arts. Sefarim, le magazine de Michel Zerbib, un samedi sur deux à 21h30. 

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3 Comments

  1. L’ISLAM ?
    -Moise, l’ Hébreu, 2400 avant Mahomet…
    -Jésus, l’ Hébreu 630 avant Mahomet…
    Les Musulmans enragent de n’être que des croyants retardataires et attardés…

  2. La gauche ne dit plus comme jadis avec Marx : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». Elle dit plutôt aujourd’hui avec Bourdieu : « Dominés de tous les pays, réveillez-vous ». L’union est une notion d’un autre âge. Il s’agit désormais d’être révolté, rebelle, insoumis (comprenez : soumis à Mélenchon, leur imam caché). Et cela change tout et pour le pire. Car ce qu’on appelait un « prolétaire » ou un « travailleur » avait un sens socio-économique précis : le prolétaire vendait sa force de travail à qui possédait les moyens de production. De sorte qu’il y avait une cohérence à vouloir que la « classe ouvrière » se libère, dans la mesure où cette classe existait de manière définie et relativement homogène sociologiquement. Je dis bien une cohérence, même si ce projet reposait sur bien des illusions et des mensonges, portant d’abord sur l’URSS, la « patrie des prolétaires » avec sa bureaucratie d’État et son goulag où finissaient les nuques raides.
    Aujourd’hui ce n’est plus le marxisme qui conduit la gauche, mais pour la première fois de son histoire, le gauchisme trotskiste (NPA, LFI, etc.). Le gauchisme est très différent du communisme : il est profondément d’inspiration religieuse et mû par un puritanisme moral sans égal, dans lequel la théologie de la libération chrétienne (et sud-américaine) joue un rôle qu’il ne faut pas sous-estimer. La France Insoumise est moins un parti politique qu’une secte, avec un gourou qui la manipule par ses tweets et des chiens aboyeurs qui conduisent le gros du troupeau.
    Il s’agit donc de mobiliser les « dominés », à ce qu’on nous dit. Mais à la différence du terme « prolétaire », celui de « dominé » ne veut strictement rien dire. Sous ce terme, en effet, on peut grouper bien des individus qui n’ont pas grand chose en commun à part d’être ou d’avoir été, à travers leur ascendance, victime d’un malheur révélant les effets criminels de la « domination » et produisant de surcroît une « stigmatisation » sociale, selon le vocabulaire en usage. La domination n’a pas besoin d’être qualifiée ou explicitée davantage. Elle reste un terme vague et général qui est le nom pour tous les fidèles du mal absolu. Et qui suffit à lui seul à tout justifier, à tout excuser, y compris par exemple le pogrome du Hamas du 7 octobre, qualifié d’acte de « résistance ». On entend bien encore certains fidèles parler de « capitalisme » ou de « néolibéralisme », mais ce sont ceux qui ont fait des études. Pour les autres, la domination se prouve par la seule existence des victimes qui en sont les témoins ou les martyrs. Et cela suffit. Comprendre les causes de la domination importe peut. Voilà pourquoi on peut parler en la matière d’attitude religieuse, profondément irrationnelle, très étrangère à ce que fut autrefois la gauche, celle qui se voulait l’héritière des Lumières. Les dominés sont donc par ordre d’importance pour cette gauche en mal d’électeurs (avant la disparition future des élections quand nous vivrons sous la « VIe République ») : les populations arabes ou berbères du Maghreb, victimes du colonialisme français et des trente glorieuses, les musulmans, victimes de l’islamophobie chrétienne et du colonialisme de « l’État hébreu », les migrants, victimes des persécutions politiques ou du réchauffement climatique, les sans-papiers, victimes de passeurs ou d’employeurs sans scrupules, les noirs, victimes de l’esclavage des blancs, les dealers, victimes de la police, les femmes, victimes de l’ordre patriarcal, les LGBTI+, victimes du conformisme hétérosexuel, les décrocheurs scolaires, victimes d’enseignants ennuyeux, les obèses, victimes de l’agro-industrie, etc., la liste n’étant pas exhaustive, ce qui constitue, on le voit, une part non négligeable du problème. C’est ce catalogue à la Prévert qui fait espérer aux militants une (improbable) « convergence des luttes », sachant qu’un dominé peut avoir la chance  d’être dominé au carré ou au cube (c’est l’intersectionnalité), lui conférant ainsi un prestige supérieur aux simples dominés, bref une sorte de statut de prince au royaume des dominés. Un dominé peut donc toujours en cacher un autre, puisque personne ne sait circonscrire ce peuple qui les englobe tous, qui n’est d’ailleurs pas un peuple mais une agrégation d’associations en colère et criant au scandale.
    Pour cette gauche nouvelle que nous voyons prospérer sous nos yeux, il ne doit plus y avoir ni de frontières territoriales ni de nations. C’est l’épître aux Galates enfin réalisée, la sainte union du Pape François et de Philippe Poutou, de la théologie de la libération et de la pensée de Lev Davidovitch Bronstein : ni Grec ni Juif, ni homme ni femme, ni maître ni esclave. Puisse Dieu, s’il existe, nous préserver d’un tel cauchemar ! Internationalisme ou mondialisme comme idéal eschatologique, communautarisme ethnique et religieux comme moyen transitoire, sont les deux articles de foi du credo de l’extrême-gauche. C’est en somme assez exactement le projet politique et social réalisé depuis plus d’un siècle par le libéralisme anglo-américain. Partout des groupes ethniques conscients d’appartenir à une seule et même famille et jouissant d’une paix perpétuelle par la grâce salvatrice de cette prise de conscience. L’âge de l’esprit en somme… Cet universalisme est certes conforme à l’esprit du christianisme mais il va absolument à rebours de l’esprit du judaïsme et de ce que signifie profondément pour le peuple juif l’élection. Par quoi il ne peut pas exister de “judéo-christianisme”, si l’on connaît un peu ses classiques…
    Il va sans dire que les frères musulmans qui s’allient pour la circonstance avec les islamo-gauchistes sauront faire le tri et fixer bien vite des limites strictes à cette compagnie des dominés. On peut douter que les féministes et les LGBTI+, qui s’en disent des membres actifs, continuent longtemps à en faire partie si jamais les « frères » parvenaient à prendre le pouvoir par les urnes, comme l’avait imaginé jadis Houellebecq dans son prophétique « Soumission ». Alors les féministes, obligées de se voiler la face, les homosexuel(le)s, pendu(e)s ou décapité(e)s en application de la charia, pourraient bien regretter l’ordre patriarcal ancien qu’ils conchient tous les jours. Cet ordre à sans doute bien des défauts – qui n’en a pas ? –, mais il a au moins le mérite appréciable d’être démocratique et de permettre que ces idiots utiles aient la liberté de l’agonir chaque jour que Dieu fait. Peut-être que sous la VIe République (islamiste ?) du « lider maximo », ils entreront alors en résistance. Il sera bien temps. Mais il est vrai qu’ils s’y seront préparés tout au long de la Ve République quand ils jouissaient encore du droit d’être féministes et gays, c’est-à-dire d’être alors des manifestants ou des agitateurs en colère.

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