Depuis Israël, Michel Jefroykin lit la Presse pour nous. “L’homme de l’après-Gaza ?”

L’homme de l’après-Gaza ?

L'homme de l'après-Gaza ?

Mohammed Dahlan

Interview réalisée par Michel Taubmann

La première interview accordée depuis trois mois par Mohammed Dahlan, l’un des hommes clés de l’après-Gaza, par Michel Taubmann, journaliste, collaborateur de “Politique Internationale” (the English version follows the French version).

Mohammed Dahlan, 62 ans, fut l’un des animateurs de la première Intifada en tant que chef des jeunes du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, dans les années 1980. Actif dans les négociations des accords d’Oslo, il prit ensuite la tête des forces de sécurité palestiniennes dans la bande de Gaza. Se présentant comme réformateur et pragmatique, il s’opposa successivement dans les années 2000 à Yasser Arafat puis à Mahmoud Abbas. Écarté de Gaza suite à la prise de pouvoir par le Hamas en 2007, il fut banni par l’Autorité palestinienne qui le fit condamner par contumace à l’issue d’un procès peu équitable en 2014. Installé aux Émirats arabes unis, il a participé aux négociations en vue des accords d’Abraham signés en 2020 entre ce pays et Israël. Indépendant à la fois du Hamas et de l’Autorité palestinienne, il est considéré comme un « recours » possible pour une direction palestinienne rénovée qui prendrait en charge Gaza après la guerre actuelle.

Michel Taubmann — Vous êtes né à Gaza, dans le camp de Khan Younès. Avez-vous encore de la famille et des amis là-bas ? Êtes-vous en contact avec eux ? Que vous disent-ils de la situation ?

Mohammed Dahlan — La plupart des miens, en particulier mes frères et leurs familles, et presque tous mes amis d’enfance et de l’âge adulte sont toujours à Gaza. Beaucoup d’entre eux ont été tués ou blessés au cours de cette guerre barbare, cette guerre qui consiste en grande partie à tuer des enfants, des femmes et des personnes âgées. Je considère tous les résidents de la bande de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem comme mes parents au premier degré.

Bien sûr, je suis en contact permanent avec eux le plus souvent possible malgré l’interruption des communications et les coupures d’électricité, comme je suis en contact avec tous les habitants de Gaza. Ils me transmettent leurs demandes et me font part de leurs besoins, auxquels nous répondons immédiatement dans la mesure de nos moyens.

Comme vous le savez, suite à la décision de leur président, les Émirats arabes unis recevront pour les soigner un millier d’enfants blessés et un millier de patients atteints du cancer avec leurs accompagnants. Ils accueilleront aussi des étudiants boursiers et fourniront une aide matérielle importante sur place sous forme de fourniture d’eau potable et de tentes pour loger les sans-abris.

M. T.— Intervenez-vous, en tant que personne privée ou comme responsable politique ? 

M. D. — À ces deux titres. Au plan individuel, aucun Palestinien ne peut rester inerte face à l’horreur de cette guerre à Gaza et à l’occupation de plus en plus agressive en Cisjordanie. Ensuite, et je l’ai confirmé à plusieurs reprises, je poursuis mon action politique et humanitaire en tant que leader du Mouvement de la réforme démocratique au sein du Fatah.

M. T.— Beaucoup voient en vous le futur dirigeant d’une Autorité palestinienne renouvelée : êtes-vous prêt à jouer ce rôle ? 

M. D. — Certainement pas. Je ne reviendrai jamais à une quelconque position gouvernementale. J’ai abandonné cette idée depuis longtemps, et je suis très à l’aise avec cette décision ; mais je ne renoncerai jamais à prêter assistance à notre peuple et c’est ce que je fais depuis mon arrivée aux Émirats arabes unis où mon éloignement du pouvoir ne m’empêche pas d’accomplir mon devoir patriotique.

M. T.— Ressentez-vous maintenant plus fortement le besoin de retourner au sein de votre peuple ? 

M. D. — Je suis plus motivé que jamais pour retourner dans ma patrie, la Palestine, en particulier chez moi à Khan Younès, dans la bande de Gaza, et je peux vous assurer que je m’y rendrai dès que les conditions le permettront.

M. T.— Vous vivez en exil depuis environ quinze ans aux Émirats arabes unis. La distance vous fait-elle voir les choses autrement ? 

M. D. — Bien sûr, on ne voit pas la forêt de la même façon selon qu’on l’observe de loin ou que l’on vit en son cœur. Tout d’abord, l’éloignement m’a libéré des fardeaux du pouvoir, avec leurs lots de soucis et de contraintes. Ensuite, l’âge, la distance et l’expérience m’ont apporté plus de sérénité dans la prise de décision concernant certains aspects de ma vie. J’ai appris que des choses importantes et belles peuvent être réalisées en dehors du pouvoir et de ses exigences complexes. Mais rien ne remplace la patrie. J’ai le mal du pays.

M. T.— Quelle fut votre réaction, le 7 octobre, en apprenant les massacres perpétrés par le Hamas en Israël ? 

M. D. — Le 7 octobre a représenté une surprise incroyable pour moi et pour le monde entier. Et aussi une surprise humiliante pour les dirigeants d’Israël, les commandants de son armée, les chefs de ses services de renseignement et de sécurité. Nous étions habitués à des actions militaires palestiniennes organisées en réponse à cette longue, cruelle et injuste occupation, mais je ne m’attendais pas à une opération d’une telle ampleur entraînant un si grand nombre de victimes civiles.

M. T.— Qu’avez-vous ressenti ? 

M. D. — Au cours de ma longue carrière, j’ai toujours ressenti de la tristesse et de la colère devant la mort de civils, quelles que soient leur nationalité, leur couleur ou leur religion. Mais le 7 octobre la situation est devenue incontrôlable en raison de l’effondrement du système militaire et de sécurité israélien entourant la bande de Gaza pendant les 25 premières minutes de l’opération. Nous savons aujourd’hui que les dirigeants israéliens étaient pleinement informés des détails de cette opération depuis octobre 2022, mais leur arrogance les a aveuglés et les a empêchés de voir ce qui se préparait sous leurs yeux.

M. T.— À votre avis, la frappe du Hamas, le 7 octobre, a-t-elle servi la cause palestinienne ou lui a-t-elle nui ? Comment qualifiez-vous ces attaques ? 

M. D. — Le 7 octobre et la tragédie qui a suivi ont été préjudiciables et dévastateurs pour tous : aussi bien pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Mais vous, Occidentaux, regardez toujours le verre à moitié vide : la question palestinienne ne date pas du 7 octobre et ne sera pas résolue à la fin de cette guerre comme le rêverait Netanyahou. On peut juste espérer que, à l’issue d’un long sommeil immoral, la tragédie actuelle finira par ouvrir les yeux du monde sur la réalité de l’interminable injustice que subit notre peuple.

M. T.— Doit-on, selon vous, distinguer l’aile politique de l’aile militaire du Hamas ? 

M. D. — Cela va de soi. Il existe une différence, dans la répartition des tâches et des responsabilités, entre les dirigeants politiques et les combattants. Contrairement à la pensée dominante en Occident, le Hamas ne se réduit pas à une bande de terroristes. C’est un mouvement politico-militaire — et cela, même si certaines de ses actions, résultent seulement de choix militaires. J’ai un précieux conseil à donner aux Occidentaux : ne recommencez pas les erreurs que vous avez commises en Algérie, au Vietnam, en Afghanistan, en Irak et dans d’autres pays ; cessez d’assimiler la résistance des peuples à un comportement terroriste.

M. T.— Est-il vrai que la direction politique du Hamas n’était pas au courant des projets du Hamas avant le 7 octobre? 

M. D. — Je n’ai aucune information précise à ce sujet, mais, d’après mon expérience, l’aile militaire du Hamas dispose d’une grande liberté de manœuvre par rapport à l’approche générale adoptée par le mouvement.

M. T. — Approuvez-vous la détention d’otages par le Hamas ?

M. D. — Je suis totalement opposé à la prise d’otages civils ; c’est une grave erreur qui nuit à notre cause et à ses fondements moraux ; même certains dirigeants politiques du Hamas ont pris leurs distances avec ce type d’action (1). En revanche, je ne condamne pas les enlèvements de militaires sous l’uniforme parce que c’est le seul moyen qu’ont le Hamas et d’autres forces pour libérer les Palestiniens emprisonnés dans des conditions contraires à la justice la plus élémentaire.

Enfin, si la prise d’otages civils israéliens représente une grave erreur voire un crime, ce n’est pas pire que les souffrances infligées à des milliers de civils palestiniens par l’occupation israélienne sous différents prétextes.

Nous sommes à un moment où le Hamas et d’autres forces à Gaza sont prêts à négocier. Sur la base de mon expérience, j’ai dit, dès le premier jour, que les factions palestiniennes, une fois les conditions réunies, devaient s’engager dans un large processus d’échange de civils israéliens contre nos prisonniers. J’ai dit que, s’ils pensaient libérer les otages par des opérations de commando, les Israéliens faisaient fausse route — une critique partagée aujourd’hui par de nombreux dirigeants israéliens. Au lieu de négocier pour sauver la vie des otages, Netanyahou a provoqué leur mort en même temps qu’il tuait leurs geôliers.

M. T.— À votre avis, l’Iran est-il responsable des attaques du 7 octobre, et son objectif était-il d’empêcher la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël ? 

M. D. — Je ne le crois pas du tout, et je ne pense même pas que Téhéran ait eu connaissance de cette opération auparavant. Je ne dis pas cela pour défendre l’Iran, mais parce que je connais la mentalité des dirigeants du Hamas et leur fonctionnement extrêmement secret, même entre certains de leurs hauts responsables. Mais si vous voulez parler du soutien iranien au Hamas, c’est un secret de Polichinelle ! Le Hamas ne le cache pas et Téhéran s’en vante.

Par ailleurs, je ne crois pas à un lien quelconque avec le processus de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël. En fait, comme l’ont révélé des informations de source israélienne, la conception et les préparatifs de l’opération du 7 octobre ont précédé de longue date l’ouverture du dialogue de normalisation.

M. T.— Faites-vous partie de ceux qui, après ce massacre, ont reconnu le droit d’Israël de se défendre ? 

M. D. — Chaque État, en fait chaque peuple, a le droit de se défendre, mais ce droit est soumis à des règles définies par le droit international, notamment dans le domaine humanitaire. Or, ce que font les forces israéliennes est très éloigné, voire complètement contraire à ces règles.

Quel est le rapport entre l’autodéfense d’Israël et le meurtre de plus de 10 000 enfants palestiniens et de 5 000 femmes palestiniennes (2), le déplacement de deux millions de personnes, la destruction de 60 % des habitations de Gaza, de tous les hôpitaux et écoles, de tous les produits de première nécessité, le manque d’eau, de nourriture, de médicaments, d’électricité et de moyens de communications ?

Les dirigeants défaillants d’Israël ont menti en prétendant mener des opérations ciblées pour frapper le Hamas… Ils essaient de laver la honte de leur terrible échec militaire et politique dans le sang de nos enfants, de nos femmes et de nos personnes âgées. Israël prétend avoir détruit plus d’un tiers de la force militaire du Hamas, comme si cela justifiait de tuer 26 000 Palestiniens, d’en blesser environ 65 000 sans compter 8 à 9 000 disparus (3).

M. T.— Avec des centaines de kilomètres de tunnels et des milliers de missiles, Gaza était devenue un gigantesque fort retranché. Si tout l’argent de la guerre avait été dépensé pour le développement, le territoire aurait-il pu devenir un autre Singapour ? 

M. D. — Cette question ne sent pas bon du tout, mais je ne refuse jamais de répondre à un journaliste professionnel. Gaza n’a jamais été et ne sera jamais une jungle militaire. Gaza est un lieu de vie qui abrite 2,3 millions de personnes et cinq universités formant des dizaines de milliers de diplômés. Gaza compte des milliers de vos confrères journalistes et des milliers de médecins, d’ingénieurs et de juristes. Gaza est peuplée de centaines de milliers de pères et de mères. Et de plus d’un million et demi d’enfants. Gaza possède les meilleurs joueurs de football et les pêcheurs et ouvriers du bâtiment les plus qualifiés. Quant à la comparaison avec Singapour, c’est un mensonge maintes fois répété. Expliquez-moi comment vous feriez pour atteindre le niveau de Singapour après une occupation qui a démoli quatre fois tout ce que les contribuables palestiniens et les donateurs ont construit et reconstruit depuis la signature des accords d’Oslo ! Le coût de ces tunnels est dérisoire comparé à celui des destructions israéliennes.

M. T.— Israël avait-il d’autre choix qu’une opération militaire massive ? Quelles étaient les autres possibilités ? 

M. D. — Certainement, Israël avait beaucoup d’autres options que le meurtre d’enfants et de femmes, la destruction des maisons, des écoles, des hôpitaux, et les déplacements forcés. Je ne conteste pas la guerre d’Israël contre le Hamas, mais je conteste vigoureusement la guerre d’Israël contre le peuple de Gaza.

Pendant des décennies, les dirigeants d’Israël se sont vantés de la supériorité de leur renseignement, fondée sur une technologie de pointe, de la précision de leurs armes pour mener une guerre « propre », et toutes ces prétentions se sont effondrées dans la boue de Gaza.

Le véritable choix pour Israël est désormais de se retirer de nos terres et de nous laisser tranquilles afin que nous puissions construire un avenir nouveau et différent pour notre peuple. Une telle solution serait conforme au droit international et moins coûteuse pour tout le monde, y compris pour Israël.

M. T.— La tragédie du 7 octobre donne-t-elle raison à Benyamin Netanyahou et à ceux qui, en Israël, ont dénoncé comme une erreur le retrait total de Gaza en 2005 ? 

M. D. — Nous n’étions pas demandeurs d’un désengagement israélien unilatéral de Gaza ; cette décision fut prise par Ariel Sharon et son gouvernement à l’époque. Bien sûr nous ne nous y sommes pas opposés et nous ne nous opposerons à aucune évacuation des occupants de notre terre. Cela dit, Netanyahou n’a pas besoin de raisons pour mentir, il ment sur tout et tout le temps. Il ne se soucie pas de la paix ni même du peuple israélien, il est obsédé par ses propres intérêts.

M. T.— En 2007, en tant que conseiller à la sécurité nationale, vous étiez l’un des principaux dirigeants de l’Autorité palestinienne. Vous n’avez pas réussi à empêcher la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas. À qui la faute ? À Israël ? Au leadership palestinien ? À vous-même ? 

M. D. — Malheureusement, je me trouvais temporairement à l’extérieur de la Palestine pour subir une opération chirurgicale majeure du genou lorsque ces événements regrettables se sont produits, qui ont abouti à la prise de contrôle de Gaza par le Hamas.

En réalité, il y a eu deux coups d’État, l’un silencieux, de la part de l’Autorité palestinienne, et l’autre plus bruyant de la part du Hamas. Les dirigeants de l’Autorité palestinienne n’étaient pas satisfaits des résultats des élections de 2006 et de la victoire du Hamas. Estimant qu’il fallait respecter le processus démocratique, j’ai alors publiquement appelé à remettre le pouvoir au vainqueur afin qu’il puisse assumer toutes ses responsabilités, y compris la gestion des relations quotidiennes avec la partie israélienne, un aspect qui n’intéressait pas le Hamas mais qui pouvait le contraindre à évoluer.

Puis sont arrivées les décisions du Quartet (4) visant à forcer le Hamas à reconnaître Israël et les accords intérimaires qui fixaient les conditions d’une coopération avec le gouvernement d’unité nationale formé par le Fatah, le Hamas et des personnalités indépendantes.

Sur le terrain, Mahmoud Abbas a officiellement accepté que le nouveau gouvernement mette sur pied une nouvelle force de police comprenant des agents et des officiers membres du Hamas. Cette décision a ébranlé l’indépendance et l’unité de l’institution de sécurité palestinienne, en particulier dans un contexte de montée des tensions. Nos infrastructures de sécurité avaient déjà été largement détruites par des frappes israéliennes depuis mai 2000. À cause de l’intensification du conflit et du blocage de la coopération, le Hamas a pu alors réaliser son grand coup d’État en prenant le contrôle de Gaza et en évinçant les forces de sécurité légitimes.

M. T.— Mahmoud Abbas doit-il démissionner ? Dans ce cas, quelle personnalité pourrait lui succéder à la tête de l’Autorité palestinienne ? Soutiendriez-vous une candidature de Marwan Barghouti ? 

M. D. —Mahmoud Abbas et son groupe sont rejetés par 80 à 90 % des Palestiniens selon les sondages, mais pour des raisons différentes de celles d’Israël et de l’Amérique qui sapent le peu de pouvoir qui reste à l’Autorité palestinienne dans le seul but d’affaiblir notre peuple. Il serait plus honorable pour Mahmoud Abbas de partir dignement après un discours historique où il reconnaîtrait ses erreurs et appellerait le peuple à les corriger. Lui et son équipe doivent rendre la souveraineté au peuple et ne pas laisser d’autres acteurs décider de l’avenir dans des négociations secrètes. L’essentiel, pour moi, ce n’est pas le nom du successeur de Mahmoud Abbas mais la méthode utilisée : il devra être désigné par les urnes, rien que par les urnes. Notre peuple a pratiqué la démocratie sous le nez des occupants avant même Oslo. Nous sauronscomment le faire pour construire un nouveau système politique palestinien. J’ai confiance en mon frère Marwan Barghouti. Si lui ou l’un de mes amis se présente, je les soutiendrai sans hésitation. Marwan et moi appartenons à une génération qui rejette l’ère de l’autocratie qui aurait dû s’arrêter avec le départ de Yasser Arafat. Nous avons foi dans la démocratie, les élections, la séparation des pouvoirs et un leadership collectif à travers un équilibre entre diverses institutions.  

M. T.— Quel processus institutionnel pourrait permettre l’émergence d’une nouvelle direction palestinienne ? 

M. D. — Je le répète : des élections et uniquement des élections, car il n’existe aucune autre voie que celle de la démocratie pour les peuples libres. Il faudra élaborer de nouvelles lois qui empêcheront quiconque de détourner la constitution, comme Mahmoud Abbas l’a fait pendant dix-neuf ans. Naturellement, avant cela et après l’arrêt de la guerre, il faudra prendre des mesures temporaires acceptables par tous durant une période transitoire qui ne dépassera pas deux ans, tout en garantissant que les responsables de la transition ne pourront pas participer aux prochaines élections, mais en protégeant, cela va de soi, leurs futurs droits démocratiques.

M. T.— L’Arabie saoudite ne semble pas avoir renoncé aux négociations avec Israël en vue d’une normalisation, incluant la création d’un État palestinien. Est-ce une bonne chose ? 

M. D. — Le royaume d’Arabie saoudite exprime ses positions de manière efficace et indépendante et il ne m’appartient pas de commenter ou d’annoncer ses décisions ; mais, d’une manière générale, je vois la paix israélo-palestinienne et la normalisation avec les États arabes comme des frères siamois naissant au même moment.

M. T.— Soutenez-vous la présence d’une force internationale d’interposition à Gaza ? Les pays arabes y joueraient-ils un rôle important ? 

M. D. — Pourquoi cette question alors que Netanyahou rejette toutes les solutions et veut perpétuer une guerre à laquelle il s’accroche comme à une bouée de sauvetage pour échapper à la justice ? On ne peut pas envisager le moindre arrangement avant la cessation des hostilités et la sortie des troupes israéliennes de Gaza. Nous ne tomberons pas dans le piège d’une occupation à bon marché financée par le contribuable palestinien. Les pays arabes ont confirmé leur refus de s’impliquer dans des solutions qui ne répondraient pas aux conditions d’une paix juste, que ce soit en termes d’intervention ou de financement.

M. T.— L’établissement d’un État palestinien indépendant est-il rendu plus ou moins crédible depuis cette guerre ? 

M. D. — Rien n’est crédible avant l’arrêt de cette guerre folle. En ce qui concerne la solution à deux États, bien sûr je ne m’y opposerai pas si elle est réalisée, mais j’ai mon propre point de vue à ce sujet : je crois que les gouvernements israéliens successifs, en particulier ceux de Netanyahou, ont détruit la solution à deux États et les éléments qui permettraient d’y parvenir. Ce qui reste de territoires pour un éventuel État palestinien ressemble à du gruyère. Il est impossible d’y établir la moindre souveraineté, d’y exercer le moindre contrôle et d’y vivre dignement. Je m’oppose totalement à une telle solution et nous y résisterons de toutes nos forces. C’est pourquoi j’ai dit à plusieurs reprises qu’on pourrait envisager un État unique dans lequel nous serions aussi égaux que les dents d’un peigne.

M. T.— Pensez-vous à un seul État binational ou à une confédération de deux nations indépendantes unies par de nombreux liens à l’instar du Benelux ou de l’Union européenne ? Comment nommer ce pays : Israël ou Palestine ? En quoi la perspective d’un seul État serait-elle plus réaliste que celle de deux États ? 

M. D. — En réalité, le choix se limite pour l’instant à trois options : deux États indépendants, un État unique avec l’égalité des droits pour tous les citoyens, ou la poursuite de l’occupation et donc de la résistance. Toutefois, nous ne sommes pas hostiles à une solution confédérale avec des liens multiples similaires aux pays du Benelux dès lors que notre souveraineté nationale serait reconnue. Notre leader historique Yasser Arafat l’a exigé à partir les années 1980 et personne ne l’a écouté. La majorité de notre peuple est ouverte à des solutions créatives, mais nous devons d’abord obtenir notre indépendance nationale et ensuite décider librement.

M. T.— Si un État palestinien était créé, quelles seraient ses frontières ? Et sa capitale ? Jérusalem, Ramallah ou Gaza ?  

M. D. — Cette question a été expliquée et négociée pendant des décennies, et notre position est ferme et ne changera pas. Israël ne peut pas nous imposer sa volonté par la brutalité et la force militaire. Nous voulons donc un État palestinien dans les frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. C’est ça ou rien ! Nous avons accepté l’établissement de notre État sur 22 % seulement du territoire de la Palestine historique. L’État d’Israël, lui, s’il refuse la solution dite à deux États, devra choisir : ou bien revenir aux lignes de démarcation, ou bien accepter la solution à un État. Nous ne nous opposerons à aucune de ces options.

Mais la vraie question est la suivante : le gouvernement israélien actuel et les dirigeants de l’opposition veulent-ils réellement la paix ? Ils refusent de prononcer le mot « salam ». Mais s’ils nous disent « shalom », nous ferons l’effort de les comprendre.

M. T. — 450 000 Juifs environ vivent actuellement en Cisjordanie. En cas de création d’un État palestinien, seront-ils expulsés ou pourront-ils rester et dans quelles conditions ?

M. D. — À quel titre devrions-nous accepter les colons israéliens dans un État indépendant de Palestine ? Comme voleurs de terres et de ressources naturelles ? Comme milices terroristes armées ? Comme invités ? Peut-être… Après notre indépendance, nous examinerons toutes les demandes de résidence dans notre pays conformément à la loi et sans discrimination de race, de couleur, de religion et de convictions.

M. T.— Pourriez-vous envisager des échanges de territoires ? 

M. D. — Le principe de l’échange de terres n’a jamais posé un gros problème. Tout dépend de la quantité et de la qualité de ces territoires. Cela peut faire partie d’une négociation globale, mais nous n’avons pas trouvé pour cela un partenaire israélien compréhensif, attaché à l’idée de justice et d’égalité.

M. T.— Dans l’immédiat, les conditions de vie dans la bande de Gaza sont de plus en plus dramatiques. Quelles mesures d’urgence préconisez-vous pour fournir à la population des logements, du travail et pour assurer le maintien de l’ordre ? A court puis à moyen terme ? 

M. D. —Dans l’immédiat, il faut mettre fin à la guerre et protéger les vies palestiniennes innocentes. Ensuite, il faudra fournir une aide massive et sans précédent, notamment en eau, nourriture, médicaments, électricité et abris, pour répondre aux besoins humanitaires les plus élémentaires. 

La deuxième phase, à mon avis, devrait inclure un véritable « plan Marshall » pour la bande de Gaza, le lancement de la solution à deux États et la construction d’un nouveau système politique palestinien. Un système clairement démocratique dont la Constitution criminaliserait la dictature, la violation des lois fondamentales et la corruption.

Le principal défi réside dans le niveau de sérieux et d’efficacité de l’Amérique, de l’Europe et de la communauté internationale lorsqu’il s’agira de tenir leurs promesses envers notre peuple en fixant les principes de la solution à deux États et un calendrier contraignant, afin d’empêcher ces promesses de s’évaporer dans un nuage de mensonges ou de procrastination. Ils doivent dire clairement que le temps est révolu où Israël avait le droit de détruire avant de laisser les Arabes payer la facture sans jamais envisager de perspective politique claire et contraignante. Ils doivent nous montrer tout simplement qu’ils nous respectent autant qu’ils respectent les Ukrainiens.

M. T.— Dans l’interview que vous aviez accordée en 2016 à Politique Internationale, vous défendiez l’idée d’un gouvernement d’union incluant le Hamas. Cette organisation pourrait-elle encore jouer un rôle politique sur la scène palestinienne après le massacre du 7 octobre ? 

M. D. — Je n’envisage pas nécessairement la participation du Hamas ou d’autres factions, mais plutôt un gouvernement de technocrates. Cela dit, dans la période de transition intérimaire, nous aurons besoin du soutien et de la participation de tous afin de stabiliser la situation intérieure et d’organiser des élections générales.

Le Hamas n’est pas seulement une structure militaire, c’est aussi un réseau politique et social. Il n’existe aucune force aujourd’hui qui puisse le remplacer dans la société. Je ne parle pas de milices armées ni de pouvoir politique, je parle de gens, Hamas ou autres, convaincus par une idéologie.

M. T.— Les programmes scolaires palestiniens, souvent hostiles à Israël, devraient-ils changer ? 

M. D. — Oui et non. Si on nous demande aujourd’hui de modifier le contenu de nos manuels scolaires afin de satisfaire l’occupant qui, lui, maintient ses discours hostiles aux Palestiniens, ma réponse est non. Vous, les Occidentaux, exigez toujours le changement d’un seul côté ; cela fait clairement partie du « deux poids, deux mesures ». Avez-vous entendu ces Israéliens appeler à la destruction et à l’extermination, certains allant jusqu’à suggérer que les Palestiniens soient enterrés vivants dans le sable ? Ce ministre proposer de frapper notre peuple avec une bombe nucléaire ? Et ces soldats des forces d’occupation se vanter des meurtres, des exactions et des dégâts matériels commis à l’intérieur de Gaza ?

Mais si vous m’interrogez sur l’avenir, ma réponse pourrait être oui. Dans l’optique d’une paix juste et durable, personne n’aura besoin d’écrits incendiaires, ni eux ni nous. Non seulement je dirai oui, mais je travaillerai de toutes mes forces pour y parvenir. Je veux vraiment que vous sachiez que nous ne détestons pas les Juifs, ni les Israéliens, mais que nous détestons seulement l’occupation et l’injustice qui en résulte. Après tout, nous sommes sémites nous aussi.

M. T.— L’Autorité palestinienne devrait-elle cesser de verser des pensions aux familles des combattants qui ont perpétré des attentats terroristes ? 

M. D. — Et pourquoi donc ? Pour soumettre à une punition collective des femmes qui ont perdu leur mari, des enfants orphelins de leur père ? Parfois, je ne comprends pas comment raisonnent les Occidentaux. Ne faites-vous pas de différence entre ceux qui défendent leurs terres et ceux qui attaquent des civils simplement par désir de les tuer ? Quelle est la faute d’un enfant qui justifie que je lui coupe les vivres à cause d’un acte commis par son père ? Est-il nécessaire, en plus, de faire mourir de faim des familles qui ont échappé aux bombardements aériens, terrestres et maritimes ?

Allons-nous aussi couper les vivres aux pilotes et aux soldats israéliens qui ont tué à ce jour 35 000 Palestiniens, officiellement morts ou disparus dont des centaines de journalistes, personnels médicaux, membres de la défense civile et employés des Nations unies ?

M. T.— Vous êtes proche du pouvoir émirati, l’un des pays signataires des accords d’Abraham. Ces accords auraient-ils dû accorder plus d’attention au dossier palestinien ? Et de quelle manière ? 

M. D. — Peut-être, mais vous constaterez que, au cours de cette guerre, les accords d’Abraham et la volonté de paix avec Israël n’ont aucunement entravé ou altéré le soutien apporté aux Palestiniens par les signataires de ces mêmes accords. Regardez l’attitude de l’Égypte, de la Jordanie, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Maroc. Ces pays n’ont pas permis et ne permettront jamais à un accord quel qu’il soit de restreindre la liberté et l’indépendance de leurs décisions politiques. Nous sommes fiers du rôle joué par le monde arabe dans son ensemble et des positions de nos frères de Nouakchott à Bagdad. Nous n’oublierons pas toutes ces déclarations honorables.

M. T.— Quel rôle les pays arabes peuvent-ils jouer pour résoudre le problème palestinien ? 

M. D. — Les Arabes peuvent faire beaucoup en faveur d’une paix stable, mais les expériences du passé leur ont appris à regarder le lever du soleil et non ceux qui parlent du lever du soleil ! Ils attendent une décision ferme des États-Unis. Or une telle décision n’existe pas et nous craignons qu’elle n’existe pas davantage après la guerre. Nous constaterons alors que toutes les promesses se sont évaporées. En tout cas, il n’est plus acceptable de demander aux Arabes de limiter leur rôle à celui d’un distributeur automatique de billets ou d’un policier pour maintenir l’ordre à Gaza, et ils ne l’accepteront certainement pas. Les États-Unis nous donnent encore et encore, des douceurs, et versent à Israël des milliards de dollars.

Si l’Amérique veut véritablement le bien d’Israël, elle doit s’engager en faveur d’une véritable paix et imposer le nettoyage de la classe politique israélienne afin d’expulser les forces fascistes qui en font partie.

M. T.— Vous ne croyez donc pas la paix possible avec les dirigeants israéliens actuels… 

M. D. — Bien sûr que non. Il n’existe avec eux aucune possibilité. C’est un gouvernement criminel et fasciste qui tue des enfants et des femmes et déteste la paix. C’est un gouvernement qui déteste plus de la moitié du peuple israélien lui-même. Un gouvernement qui n’accepte pas la paix, même avec son propre peuple et s’efforce par tous les moyens de réprimer et de détourner la volonté des Israéliens eux-mêmes.

Netanyahou, jusqu’à présent, refuse d’assumer ses responsabilités concernant ce qui s’est passé le 7 octobre. Jour et nuit il ternit la réputation de l’armée, des services de sécurité et tente de ternir la réputation des dirigeants israéliens historiques tels que Rabin, Peres et Sharon.

M. T.— Si la paix est impossible avec les leaders actuels, dans ce cas avec quels autres leaders ? 

M. D. — Avec des dirigeants qui croient en une paix réelle, juste et durable, avec des dirigeants qui respectent la dignité et les droits de l’autre partie, et qui seraient capables d’imposer une telle paix, avec l’aide de l’Amérique. Ce sont les Israéliens, pas nous, qui choisissent leurs dirigeants : nous espérons qu’ils feront un bon choix à l’avenir.

M. T.— Que pensez-vous de l’attitude du président Macron ? La France peut-elle jouer un rôle dans un nouveau processus de paix ? 

M. D. — Personnellement, j’éprouve beaucoup de respect pour le président Emmanuel Macron et je m’efforce de faire en sorte que ses positions malheureuses au début de la guerre et son soutien à la guerre d’Israël n’affectent pas mes sentiments à son égard. Jusqu’à présent, le président Macron ne fait pas clairement la distinction entre la guerre contre le Hamas et la guerre contre le peuple palestinien. Je connais la profondeur des relations franco-israéliennes et le contexte dans lequel le président Macron s’est exprimé, mais j’attends de lui une attitude plus claire et plus dynamique. Notre peuple est habitué à la solidarité et au soutien de la France, de son peuple et de ses dirigeants. Notre peuple aime vraiment la France, et j’espère que votre pays rectifiera sa position à la lumière des nombreux mensonges israéliens.

Son rôle est absolument nécessaire pour diriger l’Union européenne vers un processus de paix programmé et authentique — compte tenu, notamment, du parti pris anglo-allemand en faveur d’Israël. Nous avons également besoin de l’expertise et de l’expérience de la France pour nous aider à construire à l’avenir un système politique véritablement démocratique et respectueux des règles de droit.

M. T.— Avez-vous un message à adresser aux citoyens israéliens ? 

M. D. — Je leur dis que je comprends leurs sentiments, leur souffrance et leur grande colère envers leur gouvernement suite au choc violent du 7 octobre. La souffrance que nous ressentons tous devrait nous unir au lieu de nous dresser encore plus les uns contre les autres. Je leur dis : si vous pensez que vous punissez le peuple palestinien en vous détournant du chemin de la paix, alors vous vous trompez, car vous perdrez beaucoup mais sans faire de mal à un peuple qui, lui, n’a rien à perdre. Vous avez tout à gagner à la liberté du peuple palestinien et à la reconnaissance de ses justes droits ; c’est le chemin le plus court vers votre sécurité et votre prospérité. Et quiconque vous dit le contraire vous ment. Nous sommes ici pour rester sur notre terre et vous sur la vôtre ; nous voulons vous avoir comme voisins et non comme occupants. Je sais qu’ils ne m’entendent pas aujourd’hui dans leur accès de colère et de vengeance, mais je leur dis du fond du cœur : considérez mes paroles comme celles d’un homme qui rêve d’une vraie paix et qui cherche un partenaire. Alors soyez ce partenaire aujourd’hui, demain ou après-demain !

Notes

(1) « L’enlèvement de femmes et d’enfants est une erreur » : Moussa Abu Marzouk, vice-président du bureau politique et donc numéro 2 du Hamas, dans une déclaration à la télévision internationale israélienne i24News le 14 décembre 2023.  

(2) Source : ministère de la Santé du Hamas à Gaza.

(3) Source : ministère de la Santé du Hamas à Gaza. Ces chiffres incluent des combattants ; au moins 10 000 d’entre eux auraient été tués selon l’armée israélienne.

(4) Le Quartet pour le Proche-Orient était formé par les Nations unies, l’Union européenne, les États-Unis et la Russie. Il a été fondé en 2002 pendant la seconde Intifada afin d’aider à promouvoir la paix. Faute de résultats, il a cessé de fonctionner depuis une dizaine d’années.

https://politiqueinternationale.com/news/coup-

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6 Comments

  1. L HYPOCRYSIE EN LONG EN LARGE ET EN TRAVERS!
    Ce n’est qu’un autocrate de plus à qui on tend un micro pour avouer ses ambitions et sa haine des juifs qui déposeront une humble demande (sans bcp d’espoir ) pour vivre dans sa Balestine de ses phantasmes….

  2. Sachant qu coup de baguette magique ne fera pas disparaitre les millions d arabes vivants entre la mer et le Jourdain , chaque avançée obtenue avec un leader credible chez eux est un point positif .
    Nous souffrons tous de la desorganisation des arabes dits ” palestiniens” , et malgré les mensonges grossiers de Dahlan ( nous sommes en orient pas au Danemark!) , sachez qu un jour il faudra traiter avec ce genre de personnage .

  3. Cet individu est Immonde. Il parle de l’Algérie mais justement, les massacres de pieds noirs en 62 étaient aussi atroces que le massacre de Juifs le 7 octobre. Les nationalité Arabes ont toujours été racistes, antisémites et xénophobes. En un mot : fascistes.

  4. Il manque un point essentiel dans son discours (pour ceux qui ont déjà vu mes commentaires j’en parle souvent) :
    On ne se reconstruit pas “entre voisin” sans des ponts communs; un état palestinien oui (pour moi je sais je sais) mais démilitarisé pendant 75 ans et sans que ce soit les pays arabes qui les aident ! ca ne peut être qu’Israêl qui forme les jeunes esprits et les futurs médecins, ingénieurs, agriculteurs etc etc. Comment vivre en voisin si Israël laisse les pays arabes financer et pourrir la situation. On l’a vue en Tunisie : L’Arabie Saoudite payait des mecs pour empêcher les tunisiennes d’entrer dans les facs à Tunis. Des glandeurs en noir passaient leur temps assis devant les entrées pour insulter les filles qui entraient (vous savez que les femmes tunisiennes ont toujours eu une forte indépendance et elles se battent pour la garder; Mes tantes sont médecins, ingénieurs, institutrices). Je sais que je vais avoir des remarques mais soit Israël extermine (vous comprenez bien que cela me terrifie pour l’avenir de tous) soit Israël garde la main pendant 75 ans pour monter un état Palestinien voisin sans armée, avec des enfants qui ne sont plus soldats mais étudient et se lient à la vie. le problème c’est la dynamique de mort qui existe et pollue tout. Il faut la changer en dynamique de vie pour la prochaine génération. Pour être clair : ils n’ont pas d’avenir et ils le savent. Quand M.D. dis “si vous pensez que vous punissez le peuple palestinien en vous détournant du chemin de la paix, alors vous vous trompez, car vous perdrez beaucoup mais sans faire de mal à un peuple qui, lui, n’a rien à perdre.” Il a raison.
    Shalom, Salam à tous

    Aparté : je répond à un message que j’ai eu en commentaire il y a 2 semaines m’invitant à aller sur d’autres tribunes parceque ici je n’ai pas mon mot à dire. J’ai des amis juifs, chrétiens, musulmans et athés. C’est un choix de venir voir Tribune Juive parceque j’y trouve à la fois une vérité des sentiments (tristesse, inquiétude, colère) de mes concitoyens juifs de France (plutôt à droite, je vais aussi voir +972 et Haaretz 😉 mais aussi une pensée politique intéressante. Je souhaite comprendre et je souhaite aussi penser contre moi même et contre mes vérités personnelles. je considère comme un devoir humain de penser non pas comme l’autre mais avec l’autre. J’évite de mettre trop de commentaires mais quand je vois un discours qui me fait avancer j’écris.

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