Ivan Morane. Le Procès d’Eichmann à Jérusalem

“On ne témoignera jamais assez”. Ivan Morane

La journée de commémoration de l’holocauste vient d’avoir lieu 75 ans après la fin du camp d’extermination d’Auschwitz. On ne ressuscite pas les morts, mais on fait revivre leur mémoire.

Dimanche, théâtre de Puteaux. Il est 17H. 

Ivan MORANE, acteur, metteur en scène et adaptateur des textes écrits par Joseph KESSEL tout au long du procès d’EICHMANN à Jérusalem, entre en scène.

Le silence se fait. En quelques minutes, nous sommes transportés à Jérusalem, dans la salle du tribunal présidé parle le procureur général Gideon HAUSNER. Ivan MORANE personnage multiple, narrateur, fait reprendre vis à Joseph KESSEL qui dresse le cadre du procès. Puis c’est le procureur général HAUSNER qui entame l’interrogatoire d’EICHMANN, défendu par  Me SERVATIUS avocat à Cologne. Ironie de l’histoire ce ne sera pas l’Allemagne qui paiera ses honoraires mais l’état d’Israël. L’avocat prend la parole pour minimiser le rôle de son client « qui n’a fait qu’obéir aux ordres » au fond un simple exécutant. Joseph KESSEL lit ses notes et nous livre ses commentaires. Puis le procureur reprend l’interrogatoire, à chacune des questions, EICHMANN, de sa voix caverneuse répond Nicht gültig , non coupable !

Pendant que Joseph KESSEL intervient entre deux interrogatoires, les protagonistes du procès s’expriment à tour de rôle A mesure qu’ils prennent la parole, Ivan Morane leur donne vie, un instant, face au public pour le tribunal constitué de trois membres, d’origine allemande, mais dos au public quand Eichmann lui répond. Gideon HAUSNER essayera jusqu’au but d’obtenir d’EICHMANN qu’il reconnaisse sa responsabilité dans la mort de centaines de milliers d’êtres humains. En vain ! Adolf EICHMANN s’en tiendra à la simple exécution des ordres. Il ajoutera “comme les membres du gouvernement nazi condamnés à mort au procès de Nuremberg”, tous de simples exécutants aux ordres d’Adolf Hitler, des exécutants rien de plus.

Pendant une heure trente, Ivan MORANE a non seulement donné la parole aux acteurs principaux de ce procès historique, mais il en est devenu l’un des témoins appelé à la barre pour nous faire revivre, s’il est possible, l’évènement exceptionnel qu’a constitué ce procès pour Israël, pour les Juifs du monde entier et pour toutes les victimes de la barbarie nazie. Le silence qui régnait a également accueilli celui des six millions de disparus qui n’ont plus eu la parole.

Malheureusement, le 7 octobre, nous a obligé à revivre brutalement la Shoah. Nous pensions pouvoir proclamer PLUS JAMAIS ÇA ! Malheureusement l’actualité a rendu ce souhait caduc. À notre corps défendant, il est devenu NE NOUS OUBLIEZ PAS ! 

© Francis Moritz

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