Catherine Galloy. Principes et règles de justice Versus confusionnisme et hallali: l’exemple Depardieu

Serge Arnal / Starface

Réflexion du matin qui devrait provoquer pas mal de réactions mais pitié tentons de réfléchir un peu et de ne pas verser dans le bûcher des vanités ( livre fondamental de Tom Wolfe) et de réagir à l’aune de sa seule “sensibilité” ou de ses prismes idéologiques parce que, en ce moment , de toutes parts et sur tous sujets, ce sont des vrais bûchers que trop de gens veulent allumer.

Depardieu, élèves accusant d’islamophobie une prof leur montrant un tableau avec des femmes nues, mouvements dits intersectionnels américains aboutissant à la chasse aux Juifs dans des universités et des rectrices disant qu’il faut contextualiser les volontés génocidaires etc…

il y a une interface entre ces différents phénomènes d’ampleur collective et idéologique prenant le sujet, son ressenti, sa susceptibilité comme maître étalon de l’examen de toute situation qui aboutit à une disproportion totale entre le Réel, le ressenti et le jugement social et à une construction de discours psychique victimaro-accusatoire avec une valorisation narcissique du statut de victime, c’est-à-dire non de sujet agissant et adulte comme idéal de soi ( justement être vraiment victime c’est avoir subi un acte , un comportement qui atteint, voire annihile ou veut annihiler l’être, le sujet ) mais d’un positionnement passif dénué de toute responsabilité et de toute dynamique.

Être victime ou coupable d’un viol ce n’est pas pareil qu’être victime ou coupable d’une main aux fesses

Avoir eu des ancêtres colonisés ou esclavagisés ou encore être une femme ne condamne ( pardon, j’ai tendance à penser que sortir du statut de victime est le but à atteindre ) ni ne légitime de s’ériger en victimes éternelles.

Considérer que par nature ou par héritage d’une Histoire, du fait de sa couleur de peau ou de sa confession, on est par définition une victime ou un coupable éternels et que ce statut doit avoir pour effet toutes les indulgences et complaisances et l’abolition du sujet individuel responsable et agissant est une catastrophe intellectuelle psychique, éthique et collective.

Il y a une part de délire narcissique à se sentir traumatisé par des actes ou propos véniels ou encore à ériger en prisme unique de lecture du réel et de soi la grille victimaire.

En cela, les mots résilience, traumatisme, victime employés à toutes les sauces deviennent nocifs et parce qu’ils finissent par relativiser les vrais traumatismes et les vrais abus et parce qu’in fine, ils deviennent les prétextes et légitimations d’une agressivité et d’une violence débridées.

– Relativisation des vrais traumatismes et équivalence de tout acte : à votre avis, quelqu’un qui a subi un viol, un inceste, une maltraitance quotidienne, son préjudice est -il de même intensité et de même effet dans la durée que celle qui s’est fait mettre la main aux fesses ou à qui on a tenu des propos graveleux ?

Et qu’est-ce qu’elle fait d’autre que de tenter avec d’infinies difficultés et sans garantie, de surmonter un événement qui ne peut être effacé totalement car il faudra faire avec ?

A votre avis, que pense-t-elle, cette personne, quand elle voit le concours de propos victimaires pour des actes ou propos sans aucune mesure avec ce qu’elle a subi?

Et les auteurs de viol ou de propos et gestes déplacés doivent-ils être mis au même plan ?

Est-ce à dire qu’il y a des comportements notamment systémiques ou une Histoire d’oppression qu’il faut balayer d’un revers de main ou totalement banaliser ?

Pas du tout.

Moi ce que je constate c’est un goulbi -boulga intellectuel et moral insupportables et dangereux qui transforme ou plutôt pervertit et falsifie tout combat pour des causes légitimes en prétextes de prises de positions idéologiques vengeresses et violentes.

Je vois des petits blancs-becs progressistes, des noirs et des arabes américains justifier la chasse aux Juifs identifiés à des colons et à des dominants voire super dominants blancs ainsi que leur génocide qu’il conviendrait aux dires de 3 rectrices d’universités de “contextualiser”.

Je vois des LGBT soutenir le Hamas qui précipitent les gays du haut des immeubles où les décapitent.

Je vois mettre sur le même plan justifiant l’hallali des propos graveleux et des gestes déplacés en public établis avec une accusation de viol à ce jour absolument pas établi.

Je vois des merdeux musulmans accuser leur prof d’islamophobie car ils se sentent offensés et une majorité de concitoyens musulmans se disant discriminés par les lois laïques.

Je vois ces “United Colors of victims” réelles ou imaginaires légitimer tous les hallalis, bûchers, voire atrocités, parce qu’ils se disent victimes ou solidaires des victimes.

Il y a des causes politiques et sociétales qui doivent être défendues, il y a des actes et des paroles qui relèvent d’un traitement judiciaire et là aussi il y a des combats à mener mais à perdre toute raison, à se complaire dans des postures justicialistes et victimaires, à ériger le ressenti et alimenter les désirs narcissiques, à faire de l’appartenance à une catégorie de victimes justement une fin narcissique souhaitable alors que tous ceux qui ont subi un vrai traumatisme se débattent pour redevenir les sujets de leur propre existence, on va aboutir au résultat inverse à celui qu’il invoque, jusqu’à faire douter très sérieusement de la sincérité et du sens réel de celui -ci.

© Catherine Galloy

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