Depuis Israël, Michel Jefroykin lit la Presse pour nous. 2 sondages, 1 auprès d’Israéliens, 1 auprès des Américains

1. Une majorité d’Israéliens contre l’annexion et la réinstallation à Gaza – sondage
2. Une majorité de jeunes Américains pensent qu’Israël « doit être donné au Hamas »

Une majorité d’Israéliens contre l’annexion et la réinstallation à Gaza – sondage

L’enquête de l’Université hébraïque révèle que seulement 33 % des personnes interrogées sont favorables à la réoccupation de l’enclave palestinienne

Par JTA et SAM SOKOL -Times of Israël

Selon un sondage de l’Université hébraïque publié dimanche, plus de la moitié des Israéliens s’opposent à l’annexion de la bande de Gaza et au retour des implantations déracinées lors du désengagement d’Israël, en 2005.

Selon les conclusions de cette enquête, menée auprès de plus de 1 800 personnes entre les 7 et 9 décembre derniers, 56 % des Israéliens s’opposent à une telle politique à long terme, contre 33 % en faveur et 11 % incertains.

Israël s’est retiré de la bande de Gaza en 2005 et a démantelé les implantations qui s’y trouvaient, pour laisser le territoire sous contrôle de l’Autorité palestinienne. Le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007 et aucune élection n’a eu lieu depuis. Dans les années qui ont suivi le retrait de Gaza, Israël a été confronté à des attaques répétées de groupes terroristes, principalement du Hamas, basés dans l’enclave côtière.

Suite aux massacres barbares du Hamas, le 7 octobre dernier dans le sud d’Israël, au cours de laquelle des terroristes ont tué près de 1 200 personnes et fait 240 otages, suivie par l’annonce israélienne de sa volonté de renverser le régime du Hamas à Gaza, une coalition de groupes nationalistes a commencé à faire campagne pour le rétablissement du bloc d’implantations du Gush Katif à Gaza.

Bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait effectivement évoqué le maintien d’un contrôle sur les questions de sécurité à Gaza, il n’a pas prononcé le mot « occupation ». L’idée en a été lancée par des membres de sa coalition d’extrême droite, comme le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu, qui a estimé la semaine dernière qu’Israël « devrait occuper complètement la bande de Gaza » dans l’après-guerre.

Selon le sondage de l’Université hébraïque, environ 23 % des Israéliens seraient favorables à l’idée qu’une coalition d’États arabes modérés supervisent les affaires à Gaza dans l’immédiat après-guerre, 22 % favorables à un régime militaire israélien et 18 % favorables à une force internationale. 18 % pencheraient en faveur de l’annexion de Gaza par Israël, et seulement 11 % verraient d’un bon oeil le retour de l’Autorité palestinienne.

Même si Washington y est favorable, Netanyahu a dit son opposition à ce que l’Autorité palestinienne prenne le contrôle de Gaza après la guerre contre le Hamas. En outre, Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne, aurait des préventions à être perçu comme celui qui reprendrait le contrôle de la bande de Gaza suite à une offensive israélienne.

Selon des fuites dans les médias israéliens, lors du sommet du G7 de Tokyo, le mois dernier, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken aurait refusé toute forme d’occupation que lui aurait soumise Netanyahu, que ce soit la réinstallation d’Israéliens à Gaza, l’occupation militaire, la création de « zones tampons » qu’Israël contrôlerait le long de la frontière de Gaza, le blocus de la bande de Gaza – statut en place jusqu’au 6 octobre – ou encore l’expulsion d’une partie des Palestiniens, ce qui ne ferait qu’accréditer les accusations de nettoyage ethnique envers Israël.

Et malgré la diplomatie américaine itinérante destinée à obtenir des pays arabes des engagements en matière de mise à disposition de fonds et de soldats pour maintenir la paix à Gaza, les alliés arabes d’Israël ont dit ne pas être prêts à se joindre à Jérusalem pour maintenir militairement le calme à Gaza.

Selon le Wall Street Journal, les Émirats arabes unis, qui se sont significativement rapprochés d’Israël ces dernières années, ont déclaré qu’ils ne prendraient part à la reconstruction de Gaza que pour autant que la solution à deux États progresse.

L’administration Biden a fait valoir que les efforts d’Israël pour éliminer le Hamas devaient ouvrir la voie à un possible retour de l’Autorité palestinienne à Gaza, suivi de négociations en vue d’une solution à deux États.

Un sondage mené auprès de 751 personnes, à la fin du mois dernier par l’Institut israélien pour la démocratie, a révélé que plus de la moitié des Israéliens juifs s’opposaient à l’idée d’une solution à deux États en échange du soutien américain.

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Une majorité de jeunes Américains pensent qu’Israël « doit être donné au Hamas »

La majorité des personnes interrogées soutiennent Israël mais les résultats, auprès des 18-24 ans, révèlent que plus de la moitié estime qu’Israël devrait cesser d’exister

Plus de la moitié des jeunes Américains qui ont été interrogés sur le conflit entre Israël et le Hamas estiment que l’État juif devrait cesser d’exister et être remplacé par une entité palestinienne, selon un sondage qui a été réalisé sur internet pendant la semaine.

Cette enquête mensuelle menée par Harvard CAPS/Harris a établi que le soutien à Israël dans sa campagne militaire était constant parmi toutes les catégories d’âge, sauf chez les 18-24 ans.

En tout, 81 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles soutenaient Israël. Toutefois, parmi la classe d’âge la plus jeune, ce soutien est uniformément divisé entre Israël et le Hamas.

Dans leurs réponses à plusieurs questions, les électeurs appartenant à cette catégorie d’âge ont semblé exprimer des points de vue contradictoires ou confus. Par exemple, si 51 % des sondés ont répondu par l’affirmative lorsqu’il leur a été demandé si Israël « devait cesser d’exister et être donné au Hamas et aux Palestiniens », 58 % des jeunes ont aussi dit penser que le Hamas devait être écarté du pouvoir à Gaza.

Toutefois, la majorité, chez tous les sondés (60 %) a dit être favorable à la mise en place d’une solution à deux États dans le conflit.

Selon l’étude, 66 % des personnes interrogées au sein de la classe des 18-24 ans a dit juger que le massacre qui a été commis, le 7 octobre, par le Hamas constituait un génocide. En même temps, 60 % ont estimé que cette attaque se justifie au regard des revendications palestiniennes – ce qui laisse penser qu’ils considèrent comme justifié le génocide des Israéliens.

Dans l’ensemble, 73 % des sondés ont déclaré que l’attaque du 7 octobre s’apparentait à un génocide et 73 % ont affirmé qu’elle était injustifiée.

De plus, une majorité, dans toutes les catégories d’âge, a considéré le massacre – lorsque les terroristes du Hamas avaient semé la désolation dans les communautés du sud d’Israël, tuant 1200 personnes, des civils en majorité, et prenant en otage 240 personnes – comme un attentat terroriste (84 %) et c’est le cas également chez les 18-24 ans (73 %).

63 % ont répondu, toutes catégories confondues, qu’Israël essayait de se défendre par le biais de sa campagne militaire qui vise à anéantir le Hamas, qui gouverne le bande depuis 2007. Mais 60 % des 18-24 ans ont dit que l’offensive s’apparentait à un génocide des Gazaouis.

Plus de 18 800 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé dirigé par les terroristes du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Par ailleurs, mille terroristes auraient été tués en Israël, le 7 octobre, et dans les jours qui ont suivi.

Les jeunes prennent aussi le contrepied d’une tendance par ailleurs générale sur la question d’un cessez-le-feu : Si 64 % des personnes interrogées ont estimé qu’un cessez-le-feu ne devait être convenu qu’après la libération des otages et la destitution du pouvoir du Hamas, 67 % des 18-24 ans ont accordé leur préférence à un accord inconditionnel qui laisserait la situation telle qu’elle est actuellement.

Les enquêteurs ont aussi interrogé le panel sur l’antisémitisme qui sévit sur les campus universitaires et qui est en recrudescence depuis le début de la guerre.

Un grand nombre d’Américains âgés de 18 à 24 ans semblent ne pas voir de problème dans les discours de haine au sein des établissements d’enseignement supérieur : Selon le sondage, 53 % des jeunes estiment que les étudiants doivent avoir le droit d’appeler au génocide des Juifs sans encourir de sanction même si 70% déclarent que de tels appels constituent des discours de haine.

Sur l’ensemble du panel, 74 % des personnes interrogées ont indiqué que ce type de propos devait entraîner des mesures disciplinaires et 79 % ont affirmé qu’ils s’apparentaient à des discours de haine.

L’étude a aussi interrogé les sondés sur l’audience, au Congrès, qui avait été consacrée à l’antisémitisme sur les campus, au début du mois, lorsque les présidentes de Harvard, du MIT et de l’université de Pennsylvanie n’avaient pas su dire si les appels au génocide juif violaient le code de conduite de leurs établissements, expliquant seulement que cela pouvait être le cas dans certains contextes.

Des réponses qui avaient provoqué l’ire des républicains, ainsi que celle d’anciens élèves et donateurs qui avaient estimé que les responsables des universités étaient dans l’incapacité de défendre les étudiants juifs au sein de leurs établissements. Liz Magill, présidente de l’UPenn, a depuis présenté sa démission mais reste membre du corps professoral de l’établissement. Les deux autres se sont maintenues à leur poste.

Alors que 67 % des 18-24 ans pensent que les présidentes de Harvard, du MIT, et de l’UPenn sont allées suffisamment loin dans leur condamnation de l’antisémitisme, 73 % ont estimé que les propos tenus pendant leur témoignage devant le Congrès – et notamment leurs paroles sur les appels au génocide juif, qui ne seraient sanctionnables que dans certains contextes seulement – justifiaient qu’elles présentent leur démission.

De plus, une majorité des personnes interrogées (68%) ont reconnu que l’antisémitisme prévalait sur les campus universitaires, ce qu’ont également admis 63 % des jeunes Américains de 18 à 24 ans.

Il a aussi été demandé aux sondés qui, selon eux, était responsable de la haine anti-juive qui sévit dans les universités. A cette question, 24 % des personnes ont répondu que la haine avait toujours été là ; 20 % ont mis en cause les étudiants, 18 % les mouvements politiques de gauche ; 11 % les présidents et administrateurs des universités et des groupes étudiants ; 11% ont répondu que la responsabilité en revenait aux financements provenant de l’étranger des universités et des groupes étudiants ; 7 % aux professeurs et 8 % ne se sont pas prononcés.

Seulement 8 % de la classe d’âge 18-24 ans a indiqué que l’antisémitisme avait toujours existé sur les campus.

La majorité des jeunes appartenant à cette classe d’âge a déclaré avoir vu ou lu les témoignages apportés par les présidentes au Congrès. L’enquête a été réalisée sur internet auprès de 2 034 électeurs inscrits, les 13 et 14 décembre.

JTA a contribué à cet article.

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