Yves Mamou. Les tortionnaires du Hamas ont une maman attentionnée : les médias occidentaux

protect-journalists.com. 9 novembre 2023
Plus de 750 journalistes, anciens et actuels, du monde entier ont signé une pétition appelant les médias à commencer à utiliser des termes tels que “génocide” et “apartheid” pour décrire les actions d’Israël dans le conflit avec les Palestiniens. © Dimitar Dilkoff/AFP

Malgré les tueries sadiques perpétrées le 7 octobre dernier par les islamistes du Hamas et en dépit de l’ivresse joyeuse avec laquelle ces terroristes se sont filmés les uns les autres en train de dépecer, bruler vifs, décapiter des hommes, femmes et enfants juifs désarmés, les grands médias occidentaux n’ont pas renoncé à leurs mythes. 

Reuters, Le Monde ou la BBC croient toujours à l’existence de “la gentille victime palestinienne”. Et depuis deux mois, ils ripolinent la réalité pour certifier à tous qu’Israël, malgré l’écœurante violence de l’attaque subie le 7 octobre, demeure un prédateur colonisateur. La case “victime” – par opposition à la case “bourreau”, c’est ainsi que raisonnent les journalistes modernes – demeure irrévocablement attribuée aux Palestiniens, Hamas compris.  

Les mythes que les médias ont mis en place depuis cinquante ans ont donc été progressivement consolidés à l’occasion de cette guerre. Parmi ces mythes, il y a le mythe du Palestinien innocent, le mythe de l’inexistence de l’antisémitisme, le mythe du juif tueur d’enfants, le mythe de l’Etat juif terroriste et le mythe du sioniste = raciste. 

Pour restaurer ces mythes, les médias n’ont pas hésité à maltraiter les faits et entrer en contradiction nette avec les règles de leur métier : partialité, non-vérification des faits, inégalité de traitement entre tous les acteurs… Toutes ces notions fondatrices du journalisme classique ont valdingué par-dessus les moulins. 

Exemples :

Le mythe du Palestinien innocent. Les journalistes occidentaux ont fait preuve d’une imagination débordante pour faire oublier les atrocités du 7 octobre. En France, l’Agence France Presse (AFP) a joué un rôle clé pour escamoter l’islamisme du Hamas. Au point que certains hommes politiques se sont révoltés. Le 28 octobre, en réponse à un tweet de l’AFP qui citait le “mouvement palestinien Hamas”, le sénateur des Bouches du Rhône, Stéphane le Rudulier, s’est énervé: “Non @afpfr, a-t-il twitté en retour, il n’y a pas de ‘mouvement palestinien Hamas’, Osez décrire le réel : l’organisation terroriste Hamas !!!!!  Votre banalisation du terrorisme est ignoblement et dangereuse’. 

“Oser décrire le réel”, c’est précisément ce que s’interdit l’Agence France Presse. Ce refus du réel passe par son refus obstiné de caractériser le Hamas comme une organisation terroriste. 

Le 14 novembre, face à une Commission Culture du Sénat, Fabrice Fries, président-directeur général, et Phil Chetwynd, directeur de l’information de l’Agence France Presse, ont longuement justifié cette étrange pratique qui consiste à ne jamais qualifier de “terroriste” un mouvement terroriste. Le Figaro a même fait état d’une note interne de l’AFP rappelant à ses reporters, à propos de Gaza, que le Hamas doit être désigné comme un “mouvement islamiste palestinien” et non comme un mouvement “terroriste”.

A la base de cette pratique, il y a l’idée qu’un mouvement qualifié de “terroriste” un jour peut devenir le gouvernement légitime le lendemain. 

En Grande Bretagne aussi, la BBC a été attaquée par des députés et diverses personnalités publiques pour avoir refusé de qualifier de “terroristes” les tortionnaires du Hamas, optant pour les termes neutres de “combattants” et de “militants”. Les critiques ont accusé le groupe public de médias de minimiser délibérément les atrocités islamistes et d’attiser la colère contre Israël alors que ce pays ne faisait que se défendre. Cette couverture médiatique a donné lieu à des affirmations selon lesquelles la BBC est “antisémite” et “applique deux poids, deux mesures” à l’égard d’Israël tout en “légitimant les terroristes”,  analyse le magazine britannique Express.co.uk.

Mais comme l’explique très bien le journal l’Opinion, le refus de l’AFP d’utiliser le terme “terroriste”  n’a rien de satisfaisant. “D’abord, parce que ‘terroriste’, ce n’est pas un jugement de valeur. Le terme a des définitions données par l’ONU, par l’Union européenne. Alors, oui, elles ne sont pas consensuelles, (…)” Certes, le terme “terroriste” “est souvent utilisé pour décrédibiliser un adversaire politique (…). Mais enfin, sans tomber dans le piège de la manipulation politique, s’il faut que tout le monde soit d’accord pour qualifier un groupe de terroriste, le terrorisme n’existe pas. À ne pas nommer l’horreur pour ne pas fâcher, on l’escamote”. 

Escamoter l’horreur islamiste, c’est ce que Le Monde du 29 novembre a entrepris aux dépens des otages israéliens du Hamas. Quand Le Monde a choisi d’informer ses lecteurs sur ce que les otages israéliens du Hamas avaient enduré, le journaliste a démarré son article par une citation de Yaya Sinwar, chef du Hamas. Ce dernier, venu visiter ses otages, leur aurait affirmé qu’ils ne craignaient rien. “Vous êtes mieux protégés ici que n’importe où ailleurs. Rien ne vous arrivera”. 

Cette citation aurait pu être placée en tête d’article de manière ironique. Mais pas du tout : tout au long de l’article, le journaliste du Monde a entrepris d’étayer cette idée que dans la nuit des tunnels, les otages étaient mieux nourris et mieux protégés de la guerre que les Palestiniens de la rue: “L’eau (leur) était servie à volonté — alors qu’elle manquait aux habitants de Gaza, en train de subir la violente attaque israélienne qui a fait 15 000 morts à ce jour, selon les autorités palestiniennes”. Autrement dit, pendant que l’aviation israélienne “massacrait” (selon Le Monde) les civils palestiniens, les gentils terroristes du Hamas nourrissaient et abreuvaient jusqu’à plus soif, les civils israéliens dans leurs tunnels. 

Cette inversion de la réalité – car oui, ce sont les militaires israéliens qui cherchent à épargner la population civile –  n’a rien de spécifiquement française. Alors qu’il a été établi que les otages ont été drogués, qu’ils ont souffert de malnutrition,  de coups de fouet avec des câbles électriques pour certains, de violences sexuelles, de sadisme psychologique (notamment les enfants), certains journalistes comme lrédacteur en chef international de Sky, Dominic Waghorn, ont expliqué que dans les souterrains, les otages avaient été “détenus dans des conditions raisonnables”, alors que les otages “détenus en surface avaient vécu dans la peur d’être tués par les bombardements israéliens”.

Pour les médias, les Israéliens sont aussi les ennemis des juifs. 

Sionisme = terrorisme. Le bombardement de l’hôpital Al Ahli de Gaza demeure à ce jour le meilleur exemple de la capacité des médias à inverser la réalité. Le Monde, Reuters, l’AFP, la BBC, le New York Times … tous se sont engouffrés avec ivresse dans une fake news du Hamas destinée à faire oublier les 1 400 Israéliens torturés, dépecés, brûlés vifs le 7 octobre. Le 17 octobre, une explosion a frappé l’hôpital Al Ahli, l’un des grands hôpitaux de Gaza. Le Hamas a immédiatement accusé Israël d’avoir tué “cinq cents malades”. Avec une allégresse qui n’a rien pour surprendre, tous les médias ont tartiné des lignes et des lignes sur ces centaines de patients morts assassinés par une bombe sioniste, laquelle s’avéra par la suite être largement imaginaire. 

En effet, “l’info” était fausse. Il faudra plusieurs jours à certains et bien des réticences à d’autres pour prendre en considération les preuves audiovisuelles présentées par le gouvernement israélien et certifiées par le gouvernement américain. Tous les médias finiront cependant par admettre qu’une roquette folle du Djihad Islamique avait ce jour-là explosé par erreur dans la cour de l’hôpital Al Ihla, brulant tout au plus quelques voitures stationnées là. Certains médias, comme la BBC, présenteront même des excuses.

Criminaliser Israël semble être néanmoins une pulsion irrépressible chez certains journalistes. Mohamed Kaci, présentateur de la chaîne publique française TV5 Monde, n’a pu s’empêcher de jouer les procureurs face à son invité, le Colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de Tsahal. Alors qu’il semblait acquis que le Hamas utilisait les hôpitaux pour stocker des armes et abriter ses miliciens, Mohamed Kaci a demandé sur un ton insolent: “Entrer dans un hôpital, pour vous, ça correspond au respect des règles et du droit international, en particulier humanitaire ?” Tout au long d’une interview construite à charge, Mohamed Kaci n’a eu de cesse de travestir les propos de son invité pour “démontrer” que Tsahal se  “comportait comme le Hamas”. Mohamed Kaci a ensuite brutalement congédié Olivier Rafowicz de l’antenne. 

Le journaliste Jean-Marc Morandini ayant épinglé le comportement odieux de Mohamed Kaci, la direction de TV5Monde s’est sentie obligée de réagir. Dans un communiqué, la chaîne a vertement réprimandé son présentateur, affirmant “que les règles du journalisme n’avaient pas été respectées … et que les règles journalistiques, applicables à toute interview, n’avaient pas été respectées”. Aucune sanction n’a toutefois été prise contre Mohamed Kaci. 

L’antisémitisme islamiste ? Connais pas ! Le pogrom antijuif du 7 octobre 2023 commis par le Hamas en Israël “aurait dû soulever un immense élan de compassion envers les victimes et leurs proches. Mais au fur et à mesure que les bombardements de Gaza s’intensifient, partout, l’antisémitisme se déchaîne”, écrit Jeanne Emmanuelle Hutin dans Ouest France. 

L’antisémitisme se déchaîne dans les manifestations des islamistes et de leurs alliés d’extrême gauche, dans les déclarations de certains élus politiques, mais aussi avec la complicité des médias. 

Le Figaro a interpellé AFP, début novembre, “parce que la totalité des dépêches relatant la tentative de pogrom perpétrée dimanche soir (29 octobre) au Daghestan sur un avion en provenance de Tel-Aviv décrivait la meute carnassière comme un ‘assaut d’une foule hostile à Israël‘. Aucun des articles ne comportait les mots ‘juifs’, ‘antisémites’ ou ‘islamistes‘, ce qui relève de l’exploit quand on sait que, non contente d’avoir voulu lyncher les passagers de l’avion, la foule s’en était prise aussi à des gens qui attentaient dans l’aéroport, exigeant de voir leur passeport”, écrit Le Figaro.

Juif tueur d’enfants. Escamoter le réel, ripoliner la haine antisémite islamiste, ne sont pas des phénomènes spécifiques à la France. La situation est peut-être pire encore en Grande Bretagne et dans certains grands médias américains. Et surtout, la résistance y est moins forte. Le 8 novembre, Christiane Amanpour, présentatrice vedette de la chaîne américaine CNN, a déclaré que les opérations de Tsahal à Gaza avaient tué “plus de 4 300 enfants“. Elle a présenté ce chiffre comme émanant du “ministère palestinien de la Santé… à Ramallah” (Cisjordanie). Sans doute pour le rendre plus crédible. Mais pouvait-elle ignorer que les chiffres rendus publics à Ramallah émanaient de la branche gazaouie du ministère de la santé, laquelle est dirigée par le Hamas ? Par cette petite manipulation, Christiane Amanpour a tenté d’accréditer l’idée que Tsahal mène une guerre contre les civils arabes en général et contre les enfants palestiniens en particulier. En agissant ainsi, elle a validé le vieux poncif médiéval du juif tueur d’enfants.The Washington Post a de son côté tout naturellement écrit que “Israël et le Hamas avaient mis en place un accord de libération d’otages“. Pour le journal américain, les terroristes détenus en Israël ne sont pas des prisonniers légalement détenus en raison des crimes terroristes qu’ils ont commis, mais “des otages”, à l’égal des Israéliens innocents kidnappés à Gaza par le Hamas.  Le 6 décembre, l’ONG InfoEquitable a dû intervenir auprès du Figaro pour rappeler que les “prisonniers palestiniens” libérés par Israël n’étaient pas des “otages“, mais des terroristes légalement condamnés. Heureusement, Le Figaro a modifié immédiatement son article. 

Sionisme – racisme. La question la plus surprenante et – surtout la plus révélatrice des billevesées qui structurent la cervelle des journalistes – a été posée par Kay Burley de Skynews. Cette journaliste en principe expérimentée a demandé à Eylon Levy, porte-parole du gouvernement israélien, si, en acceptant de libérer trois prisonniers pour chaque otage récupéré, Israël “ne pensait pas au fond que la vie des Palestiniens valait moins que la vie des Israéliens ?” Eylon Levy en est resté sans voix: “C’est une accusation incroyable. Si nous pouvions libérer un prisonnier pour chaque otage, nous le ferions évidemment”, a-t-il répondu, ajoutant: “Il est scandaleux de laisser entendre que libérer plus de prisonniers reconnus coupables de délits de terrorisme, pour récupérer moins de nos enfants innocents, implique que nous ne nous soucions pas de la vie des Palestiniens. Vraiment, c’est une accusation dégoûtante. 

Yana Grinshpun, maitre de conférences en linguistique à la Sorbonne, a rappelé dans un article récent de Tribune Juive que des “‘chercheuses’ féministes en sciences humaines postulent  que les soldats israéliens ne violent pas les femmes palestiniennes parce qu’ils sont … racistes (sic !), en expliquant que tout le problème est dans l’instillation dans l’esprit des soldats d’un code moral qui se veut ‘supérieur’. Vous avez bien lu, le code moral, qui ne permet pas de dégrader le corps de la femme, c’est du racisme!”

Cette idée que les Israéliens sont racistes parce que sionistes a été abondamment diffusée par des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch. Qu’il s’agisse de la journaliste d’Al-Jazeera, Shireen Abu Akleh, tuée le 11 mai 2022 pendant qu’elle couvrait des affrontements en Cisjordanie, ou “des 79 Palestiniennes et Palestiniens, dont 14 enfants, tués par les forces armées israéliennes dans les territoires palestiniens occupés depuis le 21 juin 2021”, ces décès sont selon Amnesty la conséquence d’un système d’apartheid imposé par l’État d’Israël, c’est-à-dire d’un système raciste qui commet des crimes racistes.  

Conclusion

Les médias sont un vecteur majeur d’antisémitisme parce qu’ils sont les principaux propagateurs du “DEI”  – Diversité, Egalité, Inclusion–, un slogan woke qui leur fait considérer l’islamisme comme un mouvement émancipateur. Les adeptes du DEI (et du wokisme) considèrent les juifs comme les représentants d’un monde “blanc” intrinsèquement raciste et les juifs israéliens comme des “blancs” partisans de la colonisation et de l’apartheid. Jonathan Tobin, rédacteur en chef de JNS news, a raison de faire remarquer que ces journalistes woke ne demandent jamais aux Palestiniens quels sont leurs projets dans la coexistence avec Israël. Ces journalistes sont convaincus que le problème israélo-palestinien est d’origine coloniale et que ce sont les Israéliens qui ne veulent pas négocier, alors que tout au long de l’histoire, ce sont les Palestiniens qui ont fait échouer tout projet d’accord territorial. 

Les journalistes DEI/woke font de l’information comme d’autres militent pour le climat : ils ne retiennent de la réalité que ce qui conforte leur point de vue. On peut même établir une analogie entre les journalistes DEI/woke et les personnes qui ont arraché frénétiquement des murs les affiches représentant les otages israéliens : les uns et les autres ont voulu effacer une réalité qui les gène et faire en sorte qu’elle n’existe pas.  Une autre analogie est également possible entre les journalistes DEI/woke et les féministes MeToo qui ont refusé de reconnaître les viols de masse commis par le Hamas comme un crime de guerre et un crime antisémite. En refusant de rendre compte de ce qu’ils ont vu et entendu, les journalistes DEI/wole sont “devenus les sténographes du terrorisme”, selon l’expression de Batya Ungar-Sargon, éditorialiste de Newsweek.

En agissant ainsi, il n’abandonnent pas seulement l’éthique journalistique, ils abandonnent tout sens moral. 

En agissant ainsi, les journalistes woke/DEI agissent aussi politiquement : ils organisent la pression sur les Etats pour que ces derniers fassent pression sur Tsahal et réduisent le temps imparti à Israël pour se débarrasser du Hamas. Jour après jour, ils dressent le portrait d’un pays, Israël, qui ne fait pas la guerre pour se défendre, mais prend plaisir à bombarder une population “innocente” qui n’aurait nulle part où se cacher.

En agissant en défense et illustration de l’islamisme le plus rétrograde, en reprenant les communiqués du Hamas qui ne mentionnent jamais les pertes militaires et les confondent volontairement avec les pertes civiles, en dressant une équivalence morale entre les “souffrances” du peuple palestinien et les viols, les tortures, les meurtres commis par le Hamas le 7 octobre, ces journalistes-là ne trahissent pas seulement les fondamentaux de leur métier : ils participent à un projet islamiste d’extermination des juifs. 

© Yves Mamou

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1 Comment

  1. Toute cette analyse est juste mais incomplète. Tout cela démontre que nos universités et nos médias mainstream sont aux mains de véritables nazis et talibans. Nous sommes vraiment entrés dans le 4eme Reich. D’ailleurs, comme l’a fait remarquer l’excellent W. Goldnadel, cette inversion des rôles (victimisation des bourreaux et criminalisation des victimes) s’applique aussi aux affaires comme celle de Crépol. Volonté de cracher sur les victimes israéliennes mais aussi françaises, européennes ou l’autre. Le racisme inversé (anti blancs et anti Juifs) devenu idéologie Dominante. Et cette idéologie tue (ou viole) des gens. Tous les jours. Israël est en première ligne dans cette lutte contre le nazisme auquel tout le monde occidental a déjà succombé. La propagande antisemite et criminelle des médias occidentaux se situe dans le cadre de cette idéologie fasciste véhiculée par les universités et mise en pratique par nos gouvernements et l’UE. La propagande islamiste, et Yves Mamou le montre bien dans son article, est un corollaire du racisme et de l’antisémitisme déguisés en antiracisme. Le plus grand fléau du monde moderne

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