Henri Benkoski. Coup de gueule

La haine du Juif, pourquoi ? Cette question lancinante revient sur tous les plateaux des médias. Elle m’énerve. Il était temps de se la poser, non ? 

Elle a pourtant valu mille réponses déjà. Haine du Juif. Donc haine d’Israël. Et réciproquement. 

Victime déclarée coupable. Nouveau genre juridique. 

Les roquettes qui pleuvent sur Israël n’intéressent personne puisque le dôme de fer les protège. Oui, Israël protège ses citoyens. Il peut et doit le faire, lui.  

Le Juif, pour ses ennemis, c’est toujours l’autre. Comme l’enfer, pour Sartre.  

Le Juif, c’est un lecteur de livres. Mais pas d’un seul. Donc, le débat. La démocratie. Le respect de la vie. Les Dix Commandements.  

Le miracle de Hanouccah. De la sortie d’Egypte.  De la survie à Auschwitz.  De la création de l’Etat d’Israël. De la résilience du 7 octobre. 

La religion mère de toutes les autres. Ça dérange. “Jésus juif” comme dans une réplique de Rabbi Jacob. Ça dérangeait encore plus.  Et d’ailleurs, ce sont les Juifs qui ont tué Jésus, n’est-ce pas ? 

Les Juifs. Leurs musiciens.  Leurs peintres.  Leurs scientifiques. Leurs écrivains et philosophes. Et leurs Généraux désormais. 

Liberté d’expression. Respect de l’autre. Libre examinisme.  

Comme d’autres populations, nations ou civilisations, bien entendu. Mais nous toujours dans l’oppression, l’extermination. 

Au point absurde de qualifier Israël, pays de la diversité absolue, “d’Etat d’apartheid”, et cette unique démocratie dans la région de “dictature”. Inversion des mots. Mensonges grossiers. Mais ça marche. 

Que les porteurs de drapeaux “Gays for Palestine” se renseignent donc un peu…

Et tout cela à côté d’une population dite génocidée mais multipliée par vingt ! Dont aucun pays arabe ou musulman ne veut. 

Sauf à renfort d’argent pour fabriquer des armes et tuer, ou prendre ces Palestiniens comme boucliers humains. 

Et enfin, paradoxe des paradoxes récents : ces mêmes pays arabes veulent pourtant tous des Accords d’Abraham avec Israël. Eux aussi massacrés par le 7 octobre. Coïncidence ? Non, évidemment.  

Et on est si vite passé à l’après-7 octobre ! Indécent. 

Autre paradoxe : pour n’avoir permis pendant longtemps aux Juifs que les seuls métiers de l’argent, la tenace légende les traite ensuite de radins richissimes contrôlant le monde. 

Le Juif. Le bouc émissaire. L’Israélien.  

Un peuple menacé qui soigne pourtant dans ses hôpitaux et par milliers ses exterminateurs voisins. Même en temps de guerre. 

Un peuple qui se défend mais qui désigne aux civils les zones dangereuses ou les couloirs humanitaires. À Dresde ou à Hiroshima et en Normandie, ça a été fait aussi ? 

Un peuple assailli. Torturé. Insulté. Qui ne prend jamais un couteau ou un fusil contre ses pires ennemis civils. 

Dont les jeunes enfants passent la plus grande partie de leur scolarité sous des abris. 

Ou, en diaspora, doivent fuir les écoles publiques et les territoires perdus de la République ou du Royaume. 

Cacher leur kippa ou mezzouzoths et hanouccioths dès demain. Sans démolir Paris ou Bruxelles pour autant.  

Les Juifs aussi imparfaits que chacun pourtant. Pas le peuple élu, sinon pour les emmerdements.  Mais un peuple qui a été choisi. Jalousé. Envié. Et cerné. 

Mais à qui on n’accorde pas le droit à la légitime défense. Et certains qui ont la prononciation du mot “terroriste” très difficile osent, négationnistes, le remplacer scandaleusement par “résistance”. 

Un Israélien qui se défend est d’office “disproportionné” dans sa seule réaction pourtant possible et obligatoire. 

Devait-il égorger, violer, éventrer ou brûler les Gazaoui(e)s pour être “proportionné”?  

Le Juif et Israël sont désignés par les Mélenchon et Greta T. ou encore le PTB en Belgique (gangrenant au passage la gauche devenue bassement électoraliste et perdant ainsi son fondement laïc) comme les ultimes oppresseurs ou colonisateurs, blancs, occidentalistes trop pro-américains, dominant la culture, les médias et la finance et tous les autres poncifs bien connus.

Presque du Villepin dans le texte.   

Il ne manque que la pieuvre…

Un homme, tantôt un groupe, ose mettre des cibles dans le dos de journalistes français parce qu’ils s’appellent Elkrieff ou Cohen.  

Antijudaïsme. Antisémitisme. Antisionisme. 

Nos écoles et nos synagogues doivent être gardées par l’armée ! Ici. Ailleurs.  

Nos amis, nos proches, découvrent qu’eux aussi sont menacés et agressés par nos ennemis communs islamo-gauchistes. 

Par ce qu’un excellent éditorialiste de “Tribune juive” a nommé hier le “cartel palestinien”. 

Juifs montrés du doigt par tous les extrêmes. Idiots utiles et dangereux de l’antisémitisme. 

Une loi juive dit, à peu près, que quelqu’un qui est condamné à l’unanimité doit être rejugé ou acquitté car n’avoir aucun doute est impossible.  

Un peuple qui, à Babylone, prônait que la loi du pays où l’on vit l’emporte sur la loi juive et l’a répété lors d’un sanhédrin réuni par Napoléon. C’était déjà la laïcité ! 

Un peuple qui organise la transgression du Shabbat au nom de la vie à sauver. 

Un peuple qui a inventé le communisme et en a pratiqué la seule réussite : le kibboutz.  

Dommage que Moïse n’ait pas connu Waze, que nul BDS ne veut boycotter.

Il ne faut donc pas que ceux qui ont échappé au veau d’or et à l’assimilation ou à l’extermination  génèrent un extrémisme même minoritaire et religieux que le judaïsme ne permet pas. 

Mais, automatiquement, les incultes parlent de mollahs ou de dictature. Ont-ils vu la tenue qu’avaient les manifestations quotidiennes pendant des mois en Israël même en colère ? 

Wiesel a dit aussi que le Judaïsme n’est pas une religion mais un humanisme. Chez nous, pas d’icônes.  

Et même plus œil pour œil… sauf, il le faut, à l’égard des auteurs de nouveaux pogroms. Avec de nouveaux Juifs brûlés vifs. Des femmes massacrées. 

Au point de voir les organisations féministes disparaître ! Pourquoi : Répondez, Mesdames !  Et les Ténors verts qui abandonnent l’écologie pour soutenir le terrorisme. Vert aussi.

Mais de la rivière à la mer, il n’y aura que l’Etat d’Israël. Et à côté, un État palestinien totalement et obligatoirement démilitarisé. Sans aucun Hamas à Gaza ou à Ramallah.  

Enfin, un rappel : Quand on dit du mal d’un Juif, Tends l’oreille, disait Franz Fanon. Relisez Brecht. Arturo Ui. Primo Levi. Revoyez Chaplin.  

©️Henri BENKOSKI 

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3 Comments

  1. Absolument poignant et tellement juste. C’est tout ce qu’on ressent depuis le 7 octobre mais qui a toujours été là, sous-jacen. Merci et je partage ce coup de gueule.

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